Nom : Le procès du chien
Mère : Laetitia Dosch
Date de naissance : 11 septembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Suisse, France
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps, Anne Dorval, Mathieu Demy…
Signes particuliers : Une comédie qui dépasse sa fonction.
Synopsis : Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien.
ANATOMIE D’UNE MORSURE
NOTRE AVIS SUR LE PROCÈS DU CHIEN
On la connaît comme actrice de cinéma (Acide) et comédienne de théâtre, on la connaît comme metteur en scène sur les planches (l’étonnant HATE en duo avec un cheval), on la connaît podcasteuse aussi (Radio Arbres), en revanche elle ne s’était encore jamais essayée à la réalisation de cinéma. C’est désormais chose faite. Le Procès du Chien est le premier long-métrage de la franco-suisse Laetitia Dosch, lequel avait connu les honneurs d’une présentation à Cannes en mai dernier dans la sélection Un Certain Regard. Très vaguement inspiré d’un fait divers réel (le procès du maître d’un chien dont l’animal avait mordu plusieurs personnes), Le Procès du Chien imagine donc le procès… d’un chien. Tout est dans le titre. Accusé d’une nouvelle morsure sur une femme, Cosmos va être euthanasié. Une avocate accepte l’affaire et décide de tenter le coup de faire juger le chien en tant que personne et non en tant qu’objet propriété de quelqu’un, comme le dit normalement la loi.
Le Procès du Chien, ou l’art de surprendre. Dans un premier temps, c’est une comédie truculente que semble dessiner Laetitia Dosch avec ses gags embrassant le loufoque en jouant d’une situation cocasse. Un chien jugé comme une personne dans un tribunal, autant dire que cela lieu à plusieurs situations et échanges pour le moins lunaires. Mais à mesure que le film progresse, Le Procès du Chien change. La pure comédie décalée se charge en sérieux, déployant derrière le rire une véritable réflexion sociétale et existentielle sur l’humain, notre rapport au vivant, à l’écologie, à l’altérité, au féminisme… Tout cela avec une grande cohérence dans la manière dont une idée en amène une autre. Alors que le procès gagne en profondeur dans les débats, la tonalité comique reste présente mais un propos plus anthropologique et philosophique vient lui conférer davantage d’intérêt, d’épaisseur, d’intelligence.
Singulier, Le Procès du Chien démarre en équilibre précaire entre le ridicule et le malin. Il hésite souvent, vacille un peu des deux côtés, mais le propos vers lequel il se dirige au final répond à l’hésitation. Ce premier film de Laetitia Dosch est très imparfait (mise en scène faible, quelques blagues qui tombent à plat, sentiment d’étirement narratif) mais dans l’absolu, il laisse un sentiment de petite réussite qui pousse le spectateur à repenser certaines choses, son environnement, son rapport au monde et aux autres.
Par Nicolas Rieux