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LE DÉLUGE de Gianluca Jodice : la critique du film

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Nom : Le Déluge
Père : Gianluca Jodice
Date de naissance : 25 décembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h41 / Poids : NC
Genre : Biopic, Historique

Livret de Famille : Guillaume Canet, Mélanie Laurent, Aurore Broutin

Signes particuliers : Un regard original sur la figure de Louis XVI et Marie-Antoinette.

Synopsis : 1792, L’Ancien Régime touche à sa fin. À Paris, Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette sont arrêtés et conduits au donjon de la Tour du Temple. Librement inspiré des carnets de Cléry, valet de chambre du Roi resté auprès de lui jusqu’à sa mort.

 

LES ADIEUX AU ROI

NOTRE AVIS SUR LE DÉLUGE

Après plusieurs courts-métrages remarqués, le réalisateur italien Gianluca Jodice signait en 2021 son premier long, Le Poète et le dictateur, un biopic sur les dernières années de la vie de l’auteur Gabriele D’Annunzio. Biopic et derniers moments de la vie d’une personnalité historique, c’est ce que l’on retrouve à nouveau dans le deuxième film du cinéaste. Le Déluge se penche sur les dernières semaines de Louis XVI et Marie-Antoinette, enfermés dans la Tour du Temple avec leur famille, avant l’exécution du Roi des Français au terme d’un procès à l’issue jouée d’avance. Le film est basé sur les carnets de Cléry, son fidèle valet resté à ses côtés jusqu’au bout.

Depuis notre époque moderne et pour beaucoup, Louis XVI est une page d’histoire, un symbole, celui d’une transition majeure entre la monarchie et la république. Avec Le Déluge, Gianluca Jodice s’intéresse à l’homme derrière le Roi déchu par les nouveaux Citoyens, et tente d’humaniser un peu cette figure d’histoire en l’épluchant de ce qu’il représente en façade pour pénétrer dans une intimité finalement rarement montrée et racontée. Tout le monde connaît les grandes lignes de l’Histoire, 1789, la prise de la Bastille, le Roi guillotiné etc. Mais peu savent ce qu’il en a été intimement au-delà des grandes lignes expéditives racontant la Révolution. Car finalement, dans l’inconscient collectif d’aujourd’hui, Louis XVI n’a jamais été considéré en tant que personne, en tant qu’homme, mais uniquement en tant que symbole historique. En cela, l’angle choisi par Jodice est intéressant, tout comme son film.

Le cinéaste s’est basé sur des écrits, sur de longues recherches, pour élaborer un récit honnête cherchant à raconter ce que l’on ne raconte jamais. Loin d’un Louis XIV puissant, le dernier des grands Rois était avant tout un petit homme apeuré, un naïf déconnecté de la réalité et qui n’a pas vraiment compris ce qui lui arrivait, as plus qu’il n’a jamais vraiment mesuré sa fonction. Son tort a finalement été d’avoir hérité de cette encombrante couronne lourde à porter et pour laquelle il n’a jamais été taillé à l’inverse de certains de ses ancêtres. À l’inverse de son épouse Marie-Antoinette aussi, bien plus Reine dans l’âme que Louis XVI n’a été Roi.

C’est un portrait plutôt captivant que donne à voir Gianluca Jodice avec ce drame historique intimiste en huis-clos suivant la soudaine proximité de cette famille royale cloîtrée en captivité et victime de la colère légitimement enragée du peuple. Si le film manque peut-être d’un peu d’intensité et d’émotion, de mise en scène et de qualité d’écriture aussi, il compense avec un regard intéressant sur l’étude de son sujet alors qu’il se risque à humaniser des personnages que l’histoire nous a appris à rejeter ou détester. À l’écran, Guillaume Canet finit par faire oublier son grossier maquillage pour incarner avec humanité un Louis XVI dépassé par les événements tandis que Mélanie Laurent est convaincante en Marie-Antoinette plus froide et pragmatique. Très imparfait dans sa confection, Le Déluge réussit quand même à piquer la curiosité par son entreprise plutôt audacieuse, offrant un angle nouveau sur un pan de l’histoire si connu.

Par Nicolas Rieux

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