
Nom : La pire mère au monde
Père : Pierre Mazingarbe
Date de naissance : 24 décembre 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de Famille : Louise Bourgoin, Muriel Robin, Florence Loiret Caille, Gustave Kervern, Sébastien Chassagne…
Signes particuliers : Un mauvais cadeau de Noël, mais du genre qu’on ne peut même pas revendre.
Synopsis : Louise de Pileggi, brillante substitut du procureur, a toujours eu des relations compliquées avec sa mère Judith qu’elle n’a pas vue depuis 15 ans. Quand elle se retrouve mutée au petit tribunal où Judith est greffière, Louise devient la cheffe de sa mère. Et pire encore : elles vont devoir collaborer dans une affaire à première vue banale, mais qui va mettre leurs nerfs à vif.

UN BUDDY MOVIE MÈRE-FILLE
NOTRE AVIS SUR LA PIRE MÈRE AU MONDE
Pour se faire une petite promo à bas coût quand on est une comédie de standing « personne t’attend alors oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce », rien de mieux que de s’offrir une tournée des festivals histoire de se montrer un peu et, au passage, de tester l’ambiance public dans un cadre plus propice à la détente et à la bienveillance. Car franchement, il en aura bien besoin le jeune Pierre Mazingarbe avec ce premier long métrage emmené par Louise Bourgoin et Muriel Robin.
Comédie qui se veut barrée et décapante à la manière d’un Albert Dupontel (influence évidente), La Pire Mère au Monde associe une jeune et brillante substitut du procureur dont les dents rayent tellement le parquet qu’elles font des tranchées digne de Verdun, et sa mère, greffière de métier dans un petit tribunal de province. Elles ne se sont plus parlés depuis quinze ans et à la suite d’une mutation carriériste de la première, elles vont se retrouver à mener ensemble une enquête bien plus complexe qu’elle n’en a l’air.

Pierre Mazingarbe prenait de gros risques avec un titre pareil, s’exposant aux pires des jeux de mots si son film était médiocre. On va se retenir très très fort pour ne pas céder à la tentation. Parce qu’il n’y a pas que la mère qui soit la pire au monde… D’emblée, Pierre Mazingarbe donnait un ton pourtant pas désagréable. Narration moderne, montage ultra-rythmé, humour franchement décalé… Pendant quelques minutes inaugurales, son film fait illusion à grands renforts de punchlines, de clins d’œil amusés (notamment au passé de miss météo de Louise Bourgoin), de dynanisme boosté par une voix off survitaminée. On se dit que pourquoi pas finalement. Pourquoi pas une comédie un peu déjantée à la Dupontel, une bonne surprise dans l’esprit de mésestimé Rebelles ou des films excités du belge Olivier Van Hoofstadt. Sauf que non.
Très vite, La Pire Mère au Monde sombre dans les grandes largeurs. La mise en scène disparaît au profil d’un filmage fonctionnel, l’écriture se simplifie à l’extrême pour épouser tous les codes d’un téléfilm du dimanche soir (pas étonnant que TF1 ait mis quelques billes pour pré-acheter le machin), la créativité se réduit à peau de chagrin, le grotesque s’empare des ressorts d’une intrigue cousue de fil blanc, et le propos (sur le courage sacrificiel des mères) est d’une effroyable lourdeur et banalité. D’une entame emballante, La Pire Mère au Monde s’achève dans la consternation. La pauvreté anti-cinématographique de l’ensemble en fait l’un des plus gros navets de cette année. Il y a peu, Muriel Robin se plaignait d’être ignorée par le cinéma. La voilà servie et peut-être valait-il mieux l’ombre finalement. Face à elle et en guide d’une distribution assez navrante, seule Louise Bourgoin semble tenir un peu les rênes. Mais on est bel et bien face à une catastrophe industrielle.
