Nom : Goodnight Soldier
Père : Hiner Saleem
Date de naissance : 2021
Majorité : 29 juin 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Irak, France
Taille : 1h37/ Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Galyar Nerway, Dilin Doger, Alend Hazim…
Signes particuliers : Une autre façon de filmer le Moyen-Orient.
Synopsis : Ziné et Avdal, follement amoureux, décident de se marier malgré l’hostilité de leurs familles qui se vouent une haine ancestrale. Blessé sur le champ de bataille, Avdal ne supporte pas son état et remet en cause son mariage. Ziné est convaincue que la force de leur amour peut résister à tout mais Avdal doit repartir au front…
ROMANCE A L’IRAKIENNE
NOTRE AVIS SUR GOODNIGHT SOLDIER
Pour ceux qui ont l’habitude des films iraniens et leur atmosphère parfois un peu plombante, Goodnight Soldier pourrait ressembler à une romcom américaine (la bande son comprend des chansons folks interprétées en anglais). Ce serait mal comprendre l’intention du réalisateur kurde Hiner Saleem, qui n’en est pas un son premier coup d’essai puisqu’il nous avait déjà offert une comédie en 2018, Qui a tué Lady Winsley. C’est donc un choix assumé du réalisateur de mêler comédie, sentiments et vision réaliste de la guerre et de ses multiples secousses telluriques. Pour preuve, ce Goodnight Soldier qui transporte une histoire vieille comme le monde dans un Kurdistan tout juste sorti de la lutte contre Daech.
Avdal est un Peshmerga respecté par ses pairs et plein de bravoure. Il aime Ziné, une jeune fille émancipée dans une fratrie bien masculine. Problème. Les deux familles sont brouillées depuis que le père de l’un est revenu de la guerre contre Saddam Hussein et qu’il a constaté que le père de l’autre n’avait pas combattu et s’était même enrichi au passage. Le mariage aura finalement lieu mais des épreuves vont se dresser face au tout jeune bonheur du couple et c’est l’immersion du réel dans ce qui semble finalement ressembler à une énième comédie romantique de plus, qui va faire le sel de ce long métrage. Un dialogue résume assez bien le message du film. « Pourquoi combattre le sanguinaire Saddam Hussein et l’obscurantisme des terroristes islamiques si les familles continuent à appliquer des principes archaïques et rétrogrades« . Un message sous-tendu par des visions de la capitale du Kurdistan parsemée de gratte-ciels (le Kurdistan Iranien recèle de champs pétrolifères) entrecoupées de scènes de danses traditionnelles et de paysages naturels. On est ici dans un territoire qui s’ouvre sans restriction à l’Occident, mais qui peine parfois à moderniser le fonctionnement de la cellule familiale. A noter une très belle sélection de chansons locales (en plus des airs folks occidentaux) et bien sûr un casting de haut niveau, dont les deux premiers rôles Galyar Nerway (Avdal) et Dilin Doger (Ziné). On sort du film avec le sourire aux lèvres et l’impression d’avoir vu une autre façon de filmer le Moyen-Orient. Intéressant. D’ailleurs Robert Guédiguian, qui est l’un des producteurs, ne s’y est pas trompé, lui qui sait manier la narration du conte pour décrire les maux du monde.