Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Dealer
Père : Jean-Luc Herbulot
Date de naissance : 2014
Majorité : 1er octobre 2015
Type : Sortie VOD
Nationalité : France
Taille : 1h15 / Poids : 165.000€
Genre : Thriller, Drame
Livret de famille : Dan Bronchinson (Dan), Elsa Madeleine (Chris), Salem Kali (Salem), Hervé Babadi (Cartouche), Bruno Henry (Delo), Dimitri Storoge (Soupape), Fatima Adoum (Katia)…
Signes particuliers : C’est bel et bien hors des circuits traditionnels que se montent les films français les plus audacieux. Dealer représente exactement le genre de cinéma que l’on a envie de défendre. Le film est déjà disponible sur Viméo et sortira le 1er novembre sur toutes les plateformes VOD de iTunes, Google, Amazon, MyTF1, SFR, Orange, Sony Playstation.
BIENVENUE À COCOLAND
LA CRITIQUE
Résumé : Après une vie passée dans le trafic de cocaïne, Dan (Dan Bronchinson) s’est promis de ne pas retomber. Se voyant offrir un dernier deal qui lui permettrait de réaliser son rêve d’enfance : déménager en Australie avec sa fille. Il accepte la proposition. Commence alors une descente aux enfers qui le replonge pendant 24 heures dans ce milieu impitoyable, fait de mensonges, violence et trahisons, où il devra sauver sa fille et survivre par tous les moyens.L’INTRO :
On a de cesse de critiquer le cinéma français, sa fadeur, son manque de courage et de volontarisme. Raison de plus pour mettre en valeur les tentatives audacieuses qui viennent bouger un peu les lignes. Et en ce moment, on a de quoi s’enthousiasmer un peu. On ne vous cachera pas que ça fait du bien. Récemment, c’était avec Le Grand Tout, sorte d’anti-Interstellar œuvrant courageusement dans la hard sci-fi. Dans la foulée, on a été agréablement surpris par le Night Fare de Julien Seri, survival de série B bien foutu et passionné. Aujourd’hui, c’est avec le Dealer de Jean-Luc Herbulot, thriller haletant et plongée rugueuse dans le milieu de la dope. Tristement, toutes sont des productions accouchées aux forceps, hors des circuits classiques. Et si le salut du cinoche français passait par ces tentatives marginales, dont la liberté est finalement salvatrice ?L’AVIS :
Dealer, c’est 24 heures en compagnie d’un anti-héros, Dan, petit trafiquant qui a décidé de tout plaquer… avant de voir sa vie partir en sucette à la vitesse de la lumière. Basé sur la propre expérience de son acteur principal, un ancien dealer qui campe ici son propre rôle dans un projet qu’il a autofinancé dans la sueur et le sang (le film a été produit pour 165 000€ sur les fonds propres de Dan Bronchinson aidé par ses proches), Dealer est une petite claque improbable venue de nul part. A la croisée des thrillers viscéraux britanniques ou danois, avec en surimpression, une inspiration forte venue de la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn, Dealer est une chronique dramatique à l’envie monstre, petite production énervée et tendue sur un temps très limité, dopée par une énergie bouillonnante et un impact frontal en mode uppercut qui laisse K.O. sur place. Alliant à la fois, esthétisation soutenant l’illustration de sa journée en enfer par une bardée de motifs graphiques, style brut de décoffrage avec le recours à la caméra à l’épaule pour conférer davantage de réalisme, et voix off nourrissant la complicité empathique entre le spectateur et cet anti-héros patibulaire traversant un cauchemar sans fin, Dealer se hisse au rang de cocotte-minute sous pression, dont le bruit sourd accroche, angoisse, tétanise.Jean-Luc Herbulot n’invente rien et il le sait sûrement. Dealer emprunte beaucoup à Pusher, au-delà de l’hommage, de même qu’il se range dans le sentier bien connu de ces films à la narration ciselée et ultra-resserrée faisant ressentir l’urgence d’une situation stressante où le chrono tourne, où la survie est en jeu, où un problème doit être réglé mais les efforts mis en œuvre déclenche d’autres problèmes, qui en appellent d’autres, puis d’autres, dans une déchéance désespérante. Court sur pattes (1h15), et de fait encore plus speed et halluciné, Dealer est une production agitée sortant ses canines incisives pour mordre jusqu’au sang. De ses dialogues inspirés à sa mise en scène vive et maîtrisée, de son interprétation saisissante (logiquement, Bronchinson brille d’authenticité) à sa folie furieusement déployée, Dealer n’est pas qu’un film, c’est un hurlement enragé qui vient bouffer l’écran en délivrant une petite torgnole, sans doute imparfaite, mais balancée avec perte et fracas, au diable les considérations de bas étage. Et malgré toutes ses maladresses, on prend volontiers cet effort agressif et sincère, car au moins, il tente, lui. Il prend à la gorge, serre très fort et ne relâche la pression qu’une fois le générique passé. C’est sombre, racé, violent, nerveux, ça prend des risques, ça se lâche, ça ne perd pas de vue son sujet, et ça ne s’encombre jamais de digressions inutiles. Dealer a une direction visée, il fonce droit vers elle, en distribuant les mandales nécessaires sur son chemin. Une certaine idée du cinéma à défendre, voilà pourquoi prendre fait et cause pour Dealer. Il ne nous reste qu’à souhaiter bonne chance à tous ses auteurs et acteurs, et à Jean-Luc Herbulot, déjà repéré et choisi pour diriger un film américain avec Rosamund Pike et Joel Kinamann.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Pas une seule allusion à Pusher dans ta critique, alors que le film en est le clone, ca releve du tour de force.
Bonjour Kader,
Dès fois, avant de poster un commentaire, c’est bien d’y réfléchir à deux fois (et surtout de » bien lire). C’est en plein milieu de la chronique : « A la croisée des thrillers viscéraux britanniques ou danois, avec en surimpression, une inspiration forte venue de la trilogie Pusher de Nicolas Winding Refn »
Ce qui serait intéressant c’est de voir les critiques de chaque personne,!
Bonjour Tony. C’est à dire de « chaque personne » ?