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ALIEN : ROMULUS de Fede Alvarez : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Alien: Romulus
Père : Fede Alvarez

Date de naissance : 14 août 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h59 / Poids : NC
Genre : Thriller, SF, Horreur

Livret de Famille : Cailee Spaeny, Isabela Merced, David Jonsson Fray

Signes particuliers : Dans la salle, tout le monde vous entendra hurler !

Synopsis : Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers…

ET PRENDS CA DANS TA GUEULE !

NOTRE AVIS SUR ALIEN : ROMULUS

2013, le jeune Fede Alvarez ressuscitait la saga Evil Dead avec un soft reboot malin, réussi et respectueux de l’œuvre imaginée par Sam Raimi. Dix ans plus tard, c’est à une autre saga mythique que s’intéresse le cinéaste uruguayen : Alien. Prenant la relève d’un Ridley Scott qui a écorné l’image de son bébé avec le clivant Prometheus et surtout le raté Covenant, Fede Alvarez avait la lourde tâche de faire oublier le projet rêvé mais tristement avorté de Neil Blomkamp, et surtout la lourde tâche de redonner des lettres de noblesse à l’une des plus grandes saga du cinéma d’horreur.

Retour aux sources. L’histoire de ce nouveau Alien : Romulus situe son action entre Alien et Aliens, soit entre le 1 et le 2. Cherchant à fuir la triste planète minière où ils vivent, un groupe de jeunes gens entreprennent de s’enfuir à bord d’une station spatiale abandonnée en orbite autour de leur planète. Ils vont vite découvrir que si la station était abandonnée, c’est qu’il y avait une bonne raison…

La bonne idée de Fede Alvarez est d’avoir bazardé tout le délire existentialo-metaphysique des derniers Ridley Scott pour revenir à un pur Alien qui se respecte, en empruntant les meilleurs éléments des anciens, du Huitième Passager jusqu’au Jean-Pierre Jeunet. Du Huitième Passager de Ridley Scott, l’esprit thriller horrifique en huis-clos, du second de James Cameron, le côté plus spectaculaire, du troisième de Fincher, la noirceur poisseuse et désespérée, et du quatrième de Jeunet, certaines idées de scénarios et visuelles. De quoi faire de Romulus, le plus bel hommage jamais rendu à la saga aux Xénomorphes terrifiants.

Quel film ! Quelle résurrection ! Quel grand moment de cinéma ! Fede Alvarez a réussi son pari de faire revivre la saga Alien telle qu’on l’a tant aimée à savoir comme un mélange d’images mémorables, d’instants terrifiants et de thriller horrifique suffocant que l’on vit le souffle coupé par la tension insoutenable et la peur palpable. Cela faisait bien longtemps qu’un Alien ne nous avait pas offert de telles émotions d’angoisse, de dégoût devant des scènes dégueulasses mais terriblement excitantes. Monumental de terreur et de stress, nouant gorges et tripes pour les faire vibrer au rythme d’un palpitant en surchauffe, Alien : Romulus est la réussite que l’on osait plus espérer.

Que ce soit dans l’articulation narrative, dans la structure de son film, dans sa générosité monstrueuse ou dans sa gestion de la peur panique, Fede Alvarez fait tout bien. D’emblée, on s’étonne de la rapidité avec laquelle il lance de son film. Le cinéaste pose son univers dans une introduction à la fois rapide, simple et efficace. En quelques minutes, on saisit le quotidien de cette planète minière anxiogène sans perspective, on perçoit le sort programmé des personnages, leur vie, leurs aspirations, leurs cauchemars. Mais Alvarez ne s’éternise pas sans pour autant donner l’impression d’expédier ses fondations. Très vite, on décolle dans l’espace, très vite place aux Aliens et à un autre type de cauchemar pour les héros, de ceux du genre où dans l’espace, personne ne vous entend crier. Et le réalisateur d’enclencher la machine sur la foi d’un vrai récit de science-fiction haletant dans lequel il vient couler toute son ambiance horrifique avec une générosité débordante.

Criant de génie dans sa mise en scène inspirée et bourrée d’idées et de trouvailles, avec des effets visuels magnifiques et un lot de séquences sacrément bien imaginées, Romulus orchestre un véritable roller-coaster où le thriller terrifiant et viscéral à la Alien répond à l’intensité de l’action de Aliens. Sans aucun temps morts sans pour autant être sombrer dans le frénétique décérébré, le film de Fede Alvarez comporte son petit lot de facilités, mais comme tous les blockbusters pourrait t-on dire. Un moindre mal car le risque de plantage était maximal dans cette entreprise qui, au final, coche toutes les cases qu’il avait à cocher pour faire bingo. Alvarez témoigne de son amour inconditionnel de la saga mais sans verser dans le fan service facile à la mode. Au contraire, si l’on retrouve les marqueurs des anciens films, si l’on retrouve quelques passages iconiques (plusieurs scènes cultes brillamment revisitées à l’appui), si le film se fond avec cohérence dans l’univers général (mis à part la présence d’un androïde inattendu exécutée maladroitement avec l’IA et que l’on accueille avec un mélange de joie et de léger scepticisme), Alvarez parvient à apporter sa patte pour poser à son tour sa pierre à l’édifice. À noter puisque l’on parle d’androïde, l’impressionnante double performance du comédien David Jonsson en synthétique changeant, qui enterre littéralement le travail pourtant salué de Michael Fassender dans Prometheus et Covenant. À n’en pas douter le personnage le plus fascinant parmi ceux évoluant autour de la jeune Cailee Spaeny (Priscilla, Civil War) en néo-Ripley badass et revancharde.

La saga Alien s’était perdue avec son paternel Ridley Scott, elle vient de se retrouver grâce à Fede Alvarez. Mortel dans tous les sens du terme !

 

Par Nicolas Rieux

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