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A CONTRETEMPS de Juan Diego Botto : la critique du film

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Spectateurs

Nom : En los márgenes
Père : Juan Diego Botto
Date de naissance : 2023
Majorité : 05 juillet 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h24 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de Famille : Penélope CruzLuis TosarChristian Checa

Signes particuliers : Un film passionnant malgré un manque d’équilibre. 

Synopsis : Avocat aux fortes convictions sociales, Rafa a jusqu’à minuit pour retrouver la mère d’une fillette laissée seule dans un logement insalubre. A défaut, la police placera la petite en foyer. Dans sa course contre la montre, Rafa croise la route d’Azucena, une femme injustement menacée d’expulsion, et qui pour s’en sortir, tente de provoquer une révolte citoyenne. Alors que les heures défilent implacablement pour ces deux âmes en lutte, Madrid devient le lieu de toutes les colères..

A CEUX QUI COMBATTENT

NOTRE AVIS SUR A CONTRETEMPS

Penélope Cruz devant et derrière la caméra. Cette fois, la comédienne espagnole n’est pas qu’une tête d’affiche, elle est également productrice de A Contretemps, premier long-métrage de l’acteur ibérique Juan Diego Botto emmené par le charismatique Luis Tosar (Malveillance, Cellule 211). Lequel y incarne un avocat spécialisé dans le social, lancé dans une course contre la montre pour venir en aide à une mère immigrée sur le point de perdre la garde de sa fille. Autour de lui, des histoires d’expulsions. Celle d’une caissière de supermarché qui va bientôt se retrouver à la rue avec son fils ou celle d’une veuve âgée qui va prochainement perdre son appartement.
Entre le drame social et le thriller sous tension ramassé sur une journée pleine d’urgences à gérer, À Contretemps est un film fragile, du genre qui avance fébrilement, tenant debout tout en donnant l’impression qu’il peut se casser la gueule à chaque instant. Mais il ne tombera pas. Certes il chancelle parfois mais il tient. Film-hommage à une véritable association espagnole qui vient en aide aux personnes victimes des ravages du crédit hypothécaire (la PAH), À Contretemps défend un propos social fort et d’actualité tout en illustrant le stress de ces âmes au bord du gouffre et celles qui se battent à leurs côtés contre l’injustice capitaliste. A l’arrivée, le film de Botto vaut plus pour le propos qu’il porte que pour la manière dont il l’exprime cinématographiquement. En cause, le traitement de ses multiples histoires parallèles qui ne parvient pas à accorder une place équitable entre toutes. Si le récit de la journée haletante de l’avocat Tosar est bien mis en valeur, celui de la mère âgée sur le point de perdre sa maison après s’être portée garante pour le projet professionnel de son fils peine à convaincre faute de temps accordé dans l’histoire générale. Et à mi-chemin, l’histoire déchirante de cette mère terrifiée à l’idée d’être expulsée le lendemain (formidable Penélope Cruz) et dont l’ultime journée est décisive alors que l’angoisse monte. Probablement la meilleure partie du film d’ailleurs, et celle que l’on aurait aimé voir au centre au final. Elle aurait réorientée le film davantage vers le drame poignant et A Contretemps y aurait gagné en équilibre.

Par Nicolas Rieux

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