Carte d’identité :
Nom : Kogda padali aisty
Père : Danila Kozlovsky
Date de naissance : 2020
Majorité : 30 juin 2021
Type : sortie VOD
Nationalité : Russie
Taille : 2h16 / Poids : NC
Genre : Catastrophe, Drame
Livret de Famille : Danila Kozlovsky, Oksana Akinshina, Filipp Avdeyev…
Signes particuliers : Une piètre fiction.
LA RÉPONSE RUSSE À LA SÉRIE
NOTRE AVIS SUR CHERNOBYL UNDER FIRE
Synopsis : Aux abords de la cité industrielle de Prypiat, une explosion retentit : la centrale nucléaire voisine est en feu. Dépêchés sur place, les secours constatent que l’incendie ravage un des réacteurs, libérant d’épaisses fumées radioactives. Devant la tournure cataclysmique des événements, les autorités tranchent : un groupe d’intervention devra plonger au cœur du brasier pour stopper la catastrophe. Alex, vaillant soldat du feu, se porte volontaire avec son équipe pour cette mission dans l’abysse qui sonne comme un aller sans retour.
On a beaucoup (re)parlé de Tchernobyl ces temps-ci grâce à l’excellente mini-série produite par HBO. Tellement que les russes se sont presque sentis obligés de revenir eux-aussi sur les évènements… à leur manière. La force de la série américaine a été de décrypter les dessous du drame et de s’intéresser davantage aux enjeux de pouvoir et politiques, plus qu’au sensationnalisme catastrophe. Si certains passages ont été largement fictionnalisés, l’œuvre n’en est restée pas moins pour autant pertinente et passionnante. En Russie, le show a globalement été bien accueilli même si certaines voix se sont élevées en dénonçant de la propagande anti-russe. Et justement, « propagande » quand tu nous tiens…
Avec Chernobyl : Under Fire, premier blockbuster russe sur les faits, les polémiques sont mises de côté pour parler d’héroïsme. En l’occurrence, celui de trois pompiers envoyés au cœur du brasier pour aller ouvrir des vannes afin de stopper ce qui aurait pu être un cataclysme encore pire qu’il ne l’a été. Réalisé par l’acteur et metteur en scène Danila Kozlovsky, Chernobyl : Under Fire entend occulter un peu les discours sur la gestion soviétique douteuse pour mettre en avant le courage de quelques hommes face à la menace, le tout dans une superproduction qui se voudrait à la fois humaine et épique. Malheureusement, le résultat n’est convaincant sur aucun point.
Idéologiquement, Chernobyl : Under Fire fait le minimum question critique du pouvoir en place à l’époque. On s’en doutait un peu à vrai dire et si une micro-poignée de minutes sur les longues 2h15 du film sous-entendent un peu que la gestion du drame ne fut pas exempte de tout reproche, globalement Chernobyl : Under Fire évacue ce regard. Côté patriotisme, on en trouve un peu mais il reste étonnamment mesuré, moins appuyé que ce que le cinéma-spectacle chinois est capable de faire par exemple quand il veut vanter l’héroïsme. Une volonté de sobriété ? Non, plutôt la conséquence d’un ratage tant dans l’écriture que dans la mise en scène. Car en définitive, le film de Danila Kozlovsky affiche une faiblesse assez surprenante. Faiblesse dans le spectacle finalement timide, faiblesse dans le rythme d’une mollesse laissant trop de place à un ennui poli et surtout faiblesse dans l’émotion, qu’il semble incapable d’orchestrer correctement. Et Chernobyl : Under Fire d’être finalement aussi peu intéressant qu’anecdotique.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux