
Nom : Primitive War
Père : Luke Sparke
Date de naissance : 2025
Type : sortie indéterminée
Nationalité : USA
Taille : 2h15 / Poids : 8 M$
Genre : Epouvante, Action, Aventure
Livret de Famille : Jeremy Piven, Ryan Kwanten, Tricia Helfer…
Signes particuliers : Faire un truc aussi généreux pour seulement 8 millions de dollars, c’est assez balèze.
Synopsis : En 1968, au plus fort de la guerre du Viêt Nam, une unité de reconnaissance d’élite connue sous le nom de Vulture Squad est envoyée dans une vallée isolée de la jungle pour découvrir le sort d’une section de Bérets verts disparue. Ils découvrent rapidement qu’ils ne sont pas seuls. Des dinosaures ont été lâchés dans la jungle.

JURASSIQUE PLATOON
NOTRE AVIS SUR PRIMITIVE WAR
Platoon qui rencontre Jurassic Park avec une pincée de Predator saupoudré sur le mélange. Etonnant, n’est-ce pas ? Bandant surtout ! Dit autrement, des soldats américains en pleine guerre du Vietnam qui tombent nez à nez avec des dinosaures dans la jungle. Primitive War c’est un peu le film que l’on avait tellement envie d’aimer qu’on en viendrait presque à se forcer à l’aimer en refusant catégoriquement tout sentiment de déception par principe. Tiré d’une série de romans imaginés par l’écrivain Ethan Pettus, Primitive War de Luke Sparke adapte le premier tome de la saga littéraire. Une franchise à venir ? Possible tant le film a créé un buzz considérable sur le net. Faut dire que la promesse était sacrément alléchante. Mélanger des GI’s, des dinosaures, la guerre, le gore, des russes, l’odeur du napalm, Tricia Helfer… Pas la peine d’aller plus loin, on signait direct. Et ce même si le machin pouvait vite déraper vers le nanar quelque part entre Roger Corman et une production Asylum. A plus forte raison quand on relève que le budget est d’à peine… 8 millions de dollars ! Soit le quart du budget Mercurochrome sur le tournage d’un Tom Cruise.

Primitive War vendait un rêve régressif XXL. La réalité, c’est que l’histoire est fumeuse (des expériences russes sur les trous de ver ont ramené les dinos, vraiment ?), que la mise en scène n’est pas très inspirée et s’affaire dans tous le sens pour bien masquer la misère, que les effets spéciaux oscillent entre le potable et le moyen, que le montage et le mixage son sont catastrophiques, que la photo est trop sombre, que la B.O abuse des bonnes vieilles chansons rocks cool (John Fogerty, The Spencer Davis Group, The Chambers Brothers), que les acteurs ne sont pas très bons, que la direction artistique est limite limite (surtout la conception des dinos dont un T-Rex à la lisière d’un Kaïju tout droit d’un vieux Godzilla, même si l’on notera quand même une volonté de se rapprocher parfois de la réalité plutôt que de l’imaginaire inventé par Spielberg à l’image des Raptors poilus). Et puis 2h15, c’est beaucoup trop long pour ce que ça montre et raconte.

On sent clairement que Primitive War manque cruellement d’argent, le fameux « nerf de la guerre ». Visuellement, un certain film de plus de 30 ans d’âge avec un parc à dinosaures révolutionnaire pilent sur place ce Primitive War qui a néanmoins l’excuse d’être une série B à 8 millions. A ce tarif là, on est à la limite du Z. La moindre comédie française sans effets spéciaux coûte le double ou quasi. Et s’il y a des mecs qui commencent à produire ça pour une si mini poignée de millions, il y a des départements SFX et des studios qui peuvent commencer à se faire franchement du souci.

Car ce qui est assez épatant, c’est ce que Luke Sparke parvient à tirer de cette somme dérisoire. Malgré ses nombreuses faiblesses, Primitive War a un peu d’allure et roule largement au-dessus de ses moyens. Le crédit est à mettre au compte d’une équipe de passionnés que l’on sent totalement dévoués à leur ambitieux projet fragile. Oui, Primitive War flanche sur beaucoup de points. Oui, il rase parfois le sol, prêt à s’écraser. Mais on ne pourra lui soustraire son audace, son envie de bien faire, sa générosité du spectacle, son miracle de livrer du correct avec que dalle. Car en définitive, il est plutôt sympathique le film de Luke Sparke si on le prend comme la bisserie moderne qu’il est. Les dinosaures sont les vraies stars du film, l’action est bien présente, les touches de gore lui confèrent un cachet horrifique bienvenu, et puis c’est chouette de revoir Jeremy Piven et Tricia Helfer pour les fans d’Entourage et de Battlestar Galactica que nous sommes. A la fois ringard et cool en même temps, Primitive War modernise à la sauce blockbuster le concept du nanar fun et réjouissant. Honnêtement, comment peut-on détester ce morceau de bravoure au panache délicieusement dingo ?
Par Nicolas Rieux