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BLACK FLIES de Jean-Stéphane Sauvaire : la critique du film

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Nom : Asphalt City
Père : Jean-Stéphane Sauvaire
Date de naissance : 12 septembre 2024
Type : sortie en Blu-ray/DVD
Nationalité : USA
Taille : 2h00 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Sean Penn, Tye Sheridan, Gbenga Akinnagbe

Signes particuliers : Plus lourd qu’une palette de parpaings.

Synopsis : Ollie Cross, jeune ambulancier de New York, fait équipe avec Gene Rutkovsky, un urgentiste expérimenté. Confronté à la violente réalité de leurs quotidiens, il découvre les risques d’un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes et ne lui laisse aucun répit.

 

TIRER SUR L’AMBULANCE

NOTRE AVIS SUR BLACK FLIES

Si l’on pense cinéma et ambulanciers de nuit new-yorkais, on en arrive presque instantanément (le premier qui nous sort Ambulance de Michael Bay, ça va chier) au scorsesien À Tombeau Ouvert avec Nicolas Cage. Maintenant, on pourra rajouter Black Flies du français Jean-Stéphane Sauvaire (Johnny Mad Dog). Deux films, un même univers, des thématiques similaires, mais pas grand-chose pour les unir au final. Si l’on devait rapprocher Black Flies de quelque chose, ce serait à la limite de la série Urgences, sauf que l’on est de l’autre côté de la porte d’entrée de l’hôpital. Mais là où Urgences a été une série brillante et marquante, Black Flies disparaîtra certainement très vite des radars du mémorable et ce sera mérité.

L’entame n’est pas inintéressante. Sauvaire essaie de nous immerger de façon presque sensorielle dans le quotidien des « paramedics » new-yorkais en jouant avec son image et le son pour traduire les sentiments confus d’un jeune protagoniste déboussolé par une arrivée en enfer où s’entrechoquent le poisseux et la violence, le drame, le sang, le bruit et la mort. La notion d’enfer va devenir centrale au cœur d’un film qui va allègrement donner dans une symbolique religieuse dès plus… lourde. Les sauveurs contre les damnés qui les rejettent, une forte imagerie christique constante, le rapport entre le Bien et le Mal, celui entre la morale et la réalité, le héros qui s’appelle Ollie Cross (Sainte Croix en anglais), son acolyte qui s’appelle Ruth (allusion au personnage qui a donné son nom à l’un des livres de la Bible)… Sauvaire ne nous épargne rien question motifs religieux alors qu’il filme le long chemin de Croix/Cross dans l’horreur d’une humanité qui s’est abîmée dans sa déliquescence façon Sodome et Gomorre, où même les âmes les plus pures sont ternies et détruites par l’inhumanité qu’ils contemplent au jour le jour.

Putassier et lourdingue dans son mille-feuilles de métaphores, Black Flies sombre au fil des minutes dans une médiocrité crasse. Le récit est plus surchargé qu’un monospace familial sur la route des vacances, la mise en scène en fait des tonnes, tout comme un Sean Penn sur le fil du rasoir, et si quelques passages sortent du lot, le drame choc de Jean-Stéphane Sauvaire est un poids mort habité par un misérabilisme de gougniafier qui accompagne lourdement sa vision chaotique d’un monde moderne désespéré qui n’a de cesse de s’enfoncer dans la noirceur sordide et le déclin social. Toujours dans la surenchère narrative et formelle, Black Flies flirte avec le vomitif, surtout quand ses clichés accablants, sa morale et ses grands discours sur la course effrénée du monde vers l’apocalypse deviennent sa seule raison d’être. On pourra toujours en sauver la performance de Tay Sheridan mais c’est à peu près tout.

 

 

Par Nicolas Rieux

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