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INFILTRÉE de Justin Lerner : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Cadejo blanco
Père : Justin Lerner
Date de naissance : 2023
Majorité : 23 août 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h05 / Poids : NC
Genre : Thriller, Drame

Livret de Famille : Karen MartínezRudy RodríguezBrandon López

Signes particuliers : Haletant, Passionnant, politique. 

Synopsis : Sarita apprend que le nouveau petit ami de sa sœur fait partie d’un dangereux gang. Quand elle disparait après une soirée, elle le suspecte immédiatement et va trouver un moyen d’infiltrer son gang. Prête à tout pour découvrir la vérité, elle se retrouve impliquée dans leurs crimes.

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NOTRE AVIS SUR INFILTREE

Pour son troisième long-métrage (après les primés Girlfriend et The Automatic Hate), le réalisateur Justin Lerner s’est intéressé à la violence qui règne dans le monde des gangs au Guatemala, plus particulièrement à Puerto Barrios, la ville qui truste le plus fort taux de criminalité du pays. Lorsque sa sœur disparaît alors qu’elle fréquentait un membre d’une « Clica », Sarita s’infiltre dans le gang pour essayer de retrouver sa trace. Elle va découvrir un monde impitoyable et être forcée à s’y impliquer corps et âme pour atteindre la vérité.

S’il n’embrasse pas forcément le statut de « film choc » qu’il souhaite revendiquer, Infiltrée fait quand même son petit effet. Via son héroïne déterminée (extraordinaire Karen Martínez), Justin Lerner nous plonge dans un monde glaçant aux allures de voyage sans retour. Mettre le pied dans l’enfer des gangs, c’est l’assurance de ne jamais plus pouvoir en sortir, du moins vivant. Fort d’un gros travail de documentation pour être fidèle à la terrible réalité de Puerto Barrios, Lerner signe un thriller presque carcéral, la prison étant cette ville sans espoir et ce monde implacable. Derrière le cheminement haletant de cette Sarita pistant la trace de sa sœur, le cinéaste livre au passage un témoignage politique démontrant la notion d’inextricable qui régit ce monde cruel et anxiogène. La violence des gangs semble être pour beaucoup la seule échappatoire possible pour tenter de survivre dans un lieu oublié du monde, abandonné par les autorités, livré à lui-même. « La police s’en fout de nous, elle s’en fout de deux gosses morts au bord de la route » entend t-on à un moment. Et d’y comprendre en sous-texte que « deux de moins, ça fera toujours ça en moins à gérer plus tard ». C’est la dure loi de Puerto Barrios que montre Lerner, un enfer à ciel ouvert semblable à celui de New-York 1997 qui s’auto-régule par la violence et où meurtres, putes, vols et drogue sont un quotidien accepté.

 

 

Par Nicolas Rieux

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