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RHEINGOLD de Fatih Akin : la critique du film

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Nom : Rheingold
Père : Fatih Akin
Date de naissance : 28 juin 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : Allemagne
Taille : 1h32 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic

Livret de Famille : Emilio SakrayaMona PirzadHussein Eliraqui

Signes particuliers : Fatih Akin est en grande forme !

Synopsis : L’incroyable ascension de Giwar Hajabi, jeune immigré kurdo-iranien, ancien criminel et trafiquant de drogue devenu Xatar, star et légende du rap allemand.

L’HISTOIRE D’UN DESTIN INCROYABLE  

NOTRE AVIS SUR RHEINGOLD

Rheingold ou le vrai grand retour de Fatih Akin ? Ça faisait longtemps que le cinéaste germano-turc n’avait pas pondu un film aussi pleinement réussi de bout en bout. Si ses dernières sorties étaient loin d’être déméritantes (le bancal The Cut, le controversé In the Fade ou le poisseux Golden Gloves), Rheingold les surclasse toutes par son ambition cinématographique, sa folie bien dirigée et son énergie coup-de-poing. Et le père de Head-On de signer l’un de ses meilleurs films depuis un moment.
Avec Rheingold, Akin adapte un roman autobiographique du célèbre rappeur allemand Xatar dans lequel le désormais artiste et producteur de musique racontait son parcours à la fois fascinant, chaotique et sur « bigger than life », de sa naissance dans une grotte pleine de chauve-souris en Iran à son odyssée dans le crime en Allemagne et aux Pays-Bas pour finir star de la scène musicale germanique. Par son ampleur temporelle, géographique et narrative, Rheingold prend vite des allures d’épopée incroyable. Du genre « si elle n’était pas vraie, on n’y croirait pas ». Le biopic s’étale sur 30 ans et traverse quatre pays, de l’Europe au Moyen-Orient. La résistance kurde dans le nord de l’Iran, la fuite du régime de Khomeini, l’arrivée à Paris puis à Bonn, les débuts dans le trafic de VHS porno à l’école avant de passer au trafic de drogue ou au braquage rocambolesque, l’apprentissage de la violence pour devenir un « dangereux » (aka Xatar en kurde), un tour par les geôles syriennes, la torture, puis la prison et le rap… Difficile de faire plus cinématographique que l’incroyable destinée de Xatar alias Giwar Hajabi de son vrai nom. Avec une passion indéfectible pour l’envergure de son sujet-star, Fatih Akin croque son aventure avec un panache aussi débridé que l’existence mouvementée de son protagoniste. Rheingold est à son image, tour à tour violent, émouvant, révoltant, hilarant, fou, romanesque, imprévisible… Un grand melting-pop qui rappelle parfois le cinéma déjanté de Guy Ritchie époque anglaise.
Mais la force d’Akin est justement de tenir toute cette démesure avec une cohérence magistrale, tout comme l’acteur Emilio Sakraya la porte à l’écran. Rheingold donne parfois la sensation vertigineuse d’être plusieurs films en un, mais sans jamais que l’ensemble se perde dans son trop-plein. Avec une formidable maîtrise narrative et des audaces formelle (le film change de format d’image plusieurs fois), le tout boosté par un souffle certain, Fatih Akin signe un film intense et palpitant qui navigue avec bonheur entre le thriller choc et la tragi-comédie. Un régal avec en creux, une vraie réflexion sur la destinée, la mobilité sociale, le déterminisme et l’idée de la deuxième chance. Et si toutes les « mauvaises graines » n’étaient pas si mauvaises que ça selon le contexte qui les entoure ?

 

Par Nicolas Rieux

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