Carte d’identité :
Nom : Zack Snyder’s Justice League
Père : Zack Snyder
Date de naissance : 2020
Majorité : 18 mars 2021
Type : sortie VOD
Nationalité : USA
Taille : 4h02 / Poids : NC
Genre : Fantastique, Super-héros, Action
Livret de Famille : Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot, Jason Momoa, Ezra Miller, Ray Fisher, Amy Adams, Amber Heard, Jeremy Irons, Diane Lane, Connie Nielsen, J.K. Simmons, Robin Wright, Willem Dafoe…
Signes particuliers : Nettement mieux que la purge supervisée par Whedon mais moyen quand même.
JUSTICE LEAGUE : VERSION AMÉLIORÉE
NOTRE AVIS SUR ZACK SNYDER’S JUSTICE LEAGUE
Synopsis : Bruce Wayne est déterminé à faire en sorte que le sacrifice ultime de Superman ne soit pas vain; pour cela, avec l’aide de Diana Prince, il met en place un plan pour recruter une équipe de métahumains afin de protéger le monde d’une menace apocalyptique imminente. La tâche s’avère plus difficile que Bruce ne l’imaginait, car chacune des recrues doit faire face aux démons de son passé et les surpasser pour se rassembler et former une ligue de héros sans précédent. Désormais unis, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash réussiront-ils à sauver la planète de Steppenwolf, DeSaad, Darkseid et de leurs terribles intentions ?
Bref rappel des faits, même si à peu près tout le monde les connaît tant on nous a bien bassiné avec. 2017, le DCU sort son très attendu Justice League partiellement réalisé par l’estimé Zack Snyder. Le cinéaste avait en effet assuré le tournage et démarré la post-production quand la mort tragique de sa fille l’avait contraint à lâcher l’affaire en cours de route pour retourner auprès des siens. Entre en piste l’un des pontes du MCU concurrent, Joss Whedon. Le réalisateur d’Avengers rapplique et se voit demander de repenser complètement ce qui a été fait par son prédécesseur avec pour mission d’accoucher d’un long-métrage de moins de deux heures là où Snyder avait pris ses aises et s’apprêtait à signer le Titanic du film de super-héros. Whedon repart en tournage, multiplie les reshoots hasardeux, change complètement la vision artistique de Snyder (passant d’une imagerie très sombre à quelque chose de plus « lumineux » façon Marvel) et accouche… d’un étron de deux heures. Deux heures seulement pour un film censé être le point de convergence de tout le DC Universe avec la réunion de ses principales superstars, Superman, Batman, Wonder Woman, Aquaman puis Flash et Cyborg. Le résultat avait été un foirage dans les grandes largeurs, incohérent, narrativement cataclysmique, visuellement hideux et artistiquement sans queue ni tête. Snyder le reniera, les fans ne le digèreront pas et après des années de pétitions et autres enflammades facebooko-twitteresques, la Warner Bros finira par leur donner ce qu’ils réclamaient : un Snyder’s Cut. Lesdits fans adorent se satisfaire d’avoir fait « plier le studio ». La réalité ? Ce même studio a surtout flairé l’opportunité de se faire du fric à bas coût. Quelques millions accordés à Snyder pour qu’il peaufine et retravaille son œuvre et hop, un bon gros succès en perspective caressant l’attente dans le sens du poil. Mais l’important c’est d’avoir la « vision » de Snyder. Une vision de… 4 heures ?!
Le bouzin a enfin été lâché et la grande question qui agite tout le monde est aussi simple qu’un bonjour. Ce fameux et tant attendu « Snyder’s Cut » est-il donc réellement meilleur que la purge livrée en salles il y a trois ans ? Il valait mieux parce qu’autant dire que sinon, le « tout ça pour ça » aurait résonné très très fort, jusqu’à en faire trembler les collines hollywoodiennes.
Sur le double de temps, il est évident que Zack Snyder a pu considérablement développer les choses et réduire drastiquement cette montagne de raccourcis surréalistes qu’empruntait la tristement célèbre « version Whedon » au prodigieux capital nonsensique. Personnages davantage posés (drôle de voir que c’est désormais la star Batman qui est le plus en retrait), intrigue mieux bâtie, déroulé plus élaboré, consistance narrative… Force est d’avouer que le Snyder’s Cut corrige pas mal la bouillie scénaristique à laquelle on avait été confronté. Et une chose en ressort, Zack Snyder est à la fois un vrai conteur mais surtout un grand passionné de la culture à laquelle il se frotte. A chaque instant que ce soit dans la diégèse ou la manière de la mettre en images, on sent un véritable amour des Comics là où chez Whedon, tout n’a toujours été que factuel. L’un est un « mordu » qui aime son univers, l’autre est un faiseur plus ou moins habile qui emballe un film de super-héros comme il emballerait un biopic sur la vie d’un pot de yaourt, avec une efficacité froide et dé-passionnée que tente -souvent- de combler une vaine générosité de synthèse. Au-delà de ça, les innombrables différences entre les deux films (et pas seulement l’histoire rallongée de deux heures) prouvent encore une fois que Snyder a un style, une identité de cinéaste, il « met en scène » là où son confrère « illustre ».
Tout est bien qui finit bien et l’on est passé d’une catastrophe ambulante à un grand film épique ? « Mollo Fangio, ralenti ouistiti » comme dirait Muriel Robin. Certes, cette nouvelle version de la Justice League est vraiment meilleure, plus intelligente, plus sophistiquée, plus cohérente, plus audacieuse aussi à certains égards. Mais on n’ira pas à dire qu’elle règle tout d’un coup de cuillère à pot parce qu’elle a deux heures de plus dans le capot et que Snyder a restauré sa vision sombre illuminée par le pitre Whedon. Déjà, 4 heures, c’est long. Très long. Trop long. Curieusement, le film gagne et perd en rythme. Allez comprendre. Il y gagne dans le sens où en délayant la mayonnaise, Snyder parvient à lui donner une vraie dynamique structurelle en jouant avec la construction générale et avec les temps (forts et faibles) là où la version de deux heures était habitée par une hystérie neuneu. Post-repas, on a l’impression d’avoir défait un bouton du jean, que le ventre respire et qu’on est moins ballonné. Logique. Reste que le repas a été beaucoup trop gargantuesque et que défaire son ceinturon ne va pas régler l’indigestion. A l’opposé, là où le film perd en « rythme », c’est quand il s’appesantit de trop à force de vouloir bien faire. Deux heures, c’était la durée de la première version. Deux heures, c’est le temps qu’il faut cette fois rien que pour « monter la league » !! Autant dire que le temps ne passe franchement pas vite dans cette première moitié et si le seconde sera suffisamment remuante pour faire en sorte que l’ensemble ne paraisse étrangement pas interminable, reste que l’on peut quand même affirmer qu’il y a des… longueurs. Le Autant en emporte le vent du film de super-héros ne passe pas toujours aussi bien qu’un Gaspacho bien frais un soir d’été. Côté SFX, si certaines crétineries risibles ont disparu (adieu le fameux coup de la moustache d’Henry Cavill) et si l’étalonnage dégueulasse de Whedon est allé voir ailleurs s’il y était, il n’empêche qu’il subsiste encore quelques séquences pas franchement très belles à voir. Des plans, des fonds verts, des tartines de numérique par surcouches… Mais bon, sur 4 heures de film, on peut encore encaisser une poignée de cailloux dans la chaussure. Comme on peut encaisser (même s’ils sont casse-c….) les envolées musicales de Snyder qui semble s’éclater à dérouler sa playlist Deezer sur des images filmées au ralenti. Une fois, deux fois, trois fois, dix fois… Heu… Zack, tu sais que tu pilotes un film et non une tranche horaire sur MTV Music ?
Bilan des courses, oui, cette nouvelle mouture plus affinée et affirmée est vraiment supérieure au bouillon-brouillon pondu par Joss Whedon. Déjà, on sent de l’amour pour une histoire, un univers et une culture, ce qui ne sautait franchement pas aux yeux dans la version du mercenaire. Et puis parce que l’ensemble est moins insupportable de connerie, on peut mieux apprécier la folie snyderienne qui l’anime. Et elle est grande. En l’analysant bien, cette version de Justice League a quand même pas mal de cinéma sous son capot, des plans géniaux ou furieux. Alors oui, c’est loin d’être parfait, c’est même très imparfait et pas toujours d’un très haut niveau qualitatif global (la gestion du retour de Superman reste très inaboutie, la fin post-générique est un tue-l’amour), mais il est étonnant de voir comment un artiste qui reprend possession de son travail sabré peut réussir à livrer une œuvre qui change -presque- tout par rapport à la version initiale. A commencer par un « méchant » quia enfin de la gueule et une histoire. Ce qui est sûr, c’est qu’au final, tout le monde y est gagnant. Les fans ont eu ce qu’ils réclamaient, Zack Snyder a récupéré son film et la Warner a troqué une daube contre un film honorable (en plus d’un rab de pognon).
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
Et oui on a fait plié Warner, faudra vous y faire.
Bof bof bof. Les comics ne sont pas la Bible, et si le metteur en scène a envie de faire autre chose que de s’en tenir à une histoire écrite par un autre humain je ne vois vraiment pas pourquoi tout le monde crie au blasphème. J’ai adoré la version de Joss Whedon, j’ai bien aimé la Snyder’s cut mais de là à qualifier le premier de « daube » et le deuxième de « film honorable » …. Bof bof bof.
Une petite remarque qui fera plaisir aux misogynes : avez-vous remarqué que dans la Snyder’s cut on se concentre à la fin sur des mecs en quête de vengeance pour leur amoureuses tuées? Certes, on a voulu créer une sorte d’équilibre avec Mera, après tout Aquaman est plus dispensable que Superman ou Joker, mais…. sérieux ? Bof bof bof.