Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Giallo
Père : Dario Argento
Livret de famille : Adrian Brody (Avolfi), Emmanuelle Seigner (Linda), Elsa Pataky (Celine), Robert Miano (Mori), Valentina Izumi (Keiko), Sato Oi (Midori), Luis Molteni (Sal)…
Date de naissance : 2009 / Nationalité : Italie
Taille/Poids : 1h32 – 14 millions $
Signes particuliers (+) : On trouvera toujours une ou deux scènes horrifiques regardables…
Signes particuliers (-) : Une nullité de bout en bout qui prouve bien la descente infernale artistique dans laquelle est engluée Argento. Mal écrit, mal joué et mal mis en scène, un thriller pauvre et brouillon, indigne de son auteur.
DANS UNE LOINTAINE GALAXIE…
Résumé : Céline disparaît sans laisser de traces. Sa sœur Linda se lance à sa recherche et demande de l’aide à un étrange inspecteur, Enzo…
Ceci est une alerte enlèvement.
Nous recherchons un homme, septuagénaire, d’origine italienne, au visage assez particulier, reconnaissable à son visage cerné et abîmé par de nombreuses années de prise d’alcool et de drogue. Il est cinéaste et se trouverait, selon les informations dont nous disposons, en Italie. Un portrait robot vous sera communiqué mais vous pouvez d’ores et déjà le consulter sur internet en tapant : Dario Argento. N’hésitez pas à nous contacter pour nous communiquer tout renseignement qui puisse nous être utile. Dario Argento a disparu mystérieusement depuis plusieurs années mais sa famille et ses fans pensent toujours à lui et espèrent de tout cœur qu’il va bien et qu’il sera de nouveau parmi nous bientôt même si l’espoir s’amenuise au fil du temps…
Difficile d’être sérieux après avoir visionné Giallo, dernier opus maudit, ou plutôt méfait devrait-on dire, du cinéaste italien qui se paye le luxe d’un casting international cette fois fois. Un casting qui défraie la chronique d’ailleurs puisque le comédien principal Adrien Brody attaque les producteurs pour non-paiement de salaire, pour la version officielle puisque la version officieuse, fait état surtout d’une volonté de l’acteur de faire interdire la sortie du film en DVD aux USA tant le résultat est dramatique et potentiellement nuisible à sa carrière. En même temps, il est gonflé le Brody. Car il a sa part de responsabilité dans ce naufrage artistique. Plus mauvais que jamais (et c’était pas facile !), ce dernier semble être en plein concours du comédien le plus catastrophique avec sa partenaire, notre française Emmanuelle Seigner.
Concrètement, que reprocher au film en dehors de la satanée prestation de ses vedettes ? Pas mal de choses en fait. Déjà, pour commencer par le commencement, de ne pas être un vrai giallo, genre qui a porté Argento aux plus hauts sommets et qu’il tente navrement de retrouver depuis quelques années pour relancer sa carrière s’enlisant dans le ridicule. Bonjour, l’arnaque. Etant donné que l’identité du criminel est connue dès le départ, on ne peut que difficilement le classer dans le genre dont il s’agit là d’un point caractéristique. Mais passons, ce serait être presque trop tatillon. On peut surtout reprocher au bonhomme d’avoir emballé son film sur le ton d’une série policière, française au niveau du piètre jeu des comédiens, américaine à la Criminal Minds pour l’histoire et la structure et allemande genre Tatort ou Le Renard pour le rythme mollasson nous plongeant en plein léthargie.
Pathétique à tous niveaux, Giallo fait preuve d’une rare indigence dans sa mise en scène peu inspirée, dans son manque de finesse et dans ses raccourcis scénaristiques presque comiques, dans son outrageux pompage de la musique du Batman burtonien signée Danny Elfman, dans sa direction artistique et d’acteur réduite à néant et dans le ridicule de chacune des scènes d’un film se vautrant en beauté dans les profondeurs de la nazerie absolue. Giallo est en fait dans la droite lignée de Card Player, un bien piètre téléfilm fade. Dommage car les 5 premières minutes étaient plutôt passables et nous redonnaient presque de l’espoir. Mais il est peut-être temps d’être réaliste. Argento est perdu probablement à jamais tant on l’imagine mal remonter une pente aussi aigue. Car depuis Le Sang des Innocents en 2001 (pour être généreux), sa carrière cinématographique (en mettant à part les segments télévisuels pour la série Master of Horror) va de pire en pire. On espérait oublier le précédent troisième volet de sa trilogie des Enfers (La Terza Madre) mais c’est raté. Et ça devient une sale habitude.
Bande-annonce :