A l’occasion de la sortie en salles de Nicky Larson et le Parfum de Cupidon, nous avons pu rencontrer l’acteur-réalisateur Philippe Lacheau et Élodie Fontan.
Synopsis : Nicky Larson est le meilleur des gardes du corps, un détective privé hors-pair. Il est appelé pour une mission à hauts risques : récupérer le parfum de Cupidon, un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise…
LE 06 FÉVRIER AU CINÉMA
On va commencer par le commencement, pourquoi Nicky Larson ? Pourquoi avoir voulu faire cette adaptation ?
Philippe Lacheau : Écoute, à la base on voulait faire Bibifoc mais on s’est dit que tourner six mois dans le froid sur la banquise, on allait galérer. (rires)
Elodie Fontan : Ouais et puis comme je suis frileuse en plus…
Philippe Lacheau : Du coup, on s’est demandé ce qu’on pourrait faire et on s’est dit pourquoi pas Nicky Larson. Non en fait c’est un dessin animé, pour ceux qui ne connaissent pas, que l’on avait découvert dans le Club Dorothée. Et c’était un dessin-animé très marrant et comme nous, ce qu’on aime, c’est faire rire, c’est faire des comédies, bah on a joint l’utile à l’agréable. On a repris un héros de notre enfance et on a essayé de faire rire les gens avec. Et on a commencé par se remettre à jour en se refaisant les 144 épisodes, on a relu les mangas, tout pour se remettre dans le bain et savoir vraiment de quoi on parlait quoi.
Est-ce que vous avez tout de suite voulu incarner Nicky Larson ou est-ce que vous avez hésité ? Et vous Élodie, vous saviez tout de suite que vous pourriez faire une bonne Laura ?
Elodie Fontan : Au départ, il voulait faire Mammouth un méchant ultra-musclé – ndlr) mais bon… (rires)
Philippe Lacheau : Pour le casting, c’était pas simple. Tom Cruise était pris sur Mission : Impossible, Gérard Jugnot avait un autre truc. Donc, il ne restait plus que moi. Donc je me suis dit que j’allais me donner le rôle principal ! Non mais plus sérieusement, quand tu écris, on va pas se mentir, tu as envie de te donner des rôles qui te font kiffer. C’est incroyable donc j’en profite. Je partais de loin, c’est clair. A la base, je suis blond et il est brun. Je suis plus gringalet que lui… Donc j’ai fait beaucoup de musculation, je me suis teint les cheveux. Et pour Élodie, moi je savais qu’elle ferait une super Laura. je la connais bien dans la vie, on s’est croisé deux-trois fois (ils sont en couple – ndlr) et je me suis pas gouré. Parce que le créateur de Nicky Larson a vu le film et son personnage préféré dedans, c’est Élodie. Mais plus généralement, tous les gens qui voient le film me disent que le meilleur personnage, le plus drôle, le plus touchant etc…, c’est Élodie en Laura.
Elodie Fontan (gênée) : Je me sens super à l’aise d’un coup là… (rires)
Bon après sinon, pour Nicky Larson, il restait éventuellement la possibilité Julien Arruti mais bon…
Philippe Lacheau : Ouais Julien… Alors, le problème, c’est qu’on avait pas un énorme budget « effets spéciaux ». Donc pour changer son corps, ses cheveux, et tout le reste, ç’aurait une vraie galère ! Là, il aurait fallu le budget de Star Wars.
On en avait parlé la dernière fois que l’on s’était vu pour Alibi.com mais faire une comédie, c’est sérieux. Contrairement à ce que l’on peut penser, c’est beaucoup de boulot. Et pourtant, quand on voit les making of de vos films (dont le mini making of de Nicky Larson dévoilé sur les réseaux sociaux), on sent que vous vous marrez vraiment ensemble. C’est peut-être ça qui fait la force de vos films au final…
Philippe Lacheau : On a la chance d’être copains dans la vie, de vraiment se marrer et effectivement, ça se voit dans nos films. Après moi, je suis un peu plus sérieux qu’eux car j’ai aussi la casquette de réalisateur donc il faut que je me concentre un peu. mais eux, ils font bien les cons derrière…
Elodie Fontan : Je pense qu’on a conscience de la chance qu’on a, déjà de bosser ensemble, mais aussi de pouvoir faire des films comme Nicky Larson qui nous bottait énormément. On déconne beaucoup parce qu’on est une bande de potes mais à côté de ça, il faut une certaine rigueur parce que c’est quand même très rythmée la comédie, il faut pas se planter. Ca a été encore plus le cas sur Nicky Larson car on avait de très grosses journées de boulot. On avait des journées où on devait faire genre…
Philippe Lacheau : Genre au moins 2 ou 3 plans quoi !
Elodie Fontan : (rires) Non parfois on devait faire genre 20 plans dans la journée et on ne pouvait pas se permettre de dépasser dans le planning donc on déconnait mais globalement, on était assez sérieux.
Ça se voit sur le making of/bêtisier car il y a une petite chute de Philippe et tout le monde se marre comme des baleines sauf lui !
Elodie Fontan : (rires) Ah non mais ça c’est pas de la rigueur, c’était parce qu’il était hyper vexé ! Il s’est gamelé comme une merde et…
Philippe Lacheau : En fait je cours sur le parquet de l’appartement, je glisse, je me fais mal de fou, et tout le monde éclate de rire. Et toi t’es là, tu as mal et tu sais que tu es en retard sur le planning de tournage…
Elodie Fontan : (rires) C’est surtout que tu savais que ta chute était ridicule et qu’en plus, elle avait été filmée oui ! Elle était magique. En fait, Nicky Larson ne craint personne sauf le parquet lustré !
Philippe Lacheau : Zéro solidarité.
Il y a un quelque chose qui saute aux yeux tout de suite quand on découvre le film. C’est clairement une comédie… mais pas que. C’est aussi un sacré film d’action et j’ai l’impression qu’en terme de pur « cinéma », vous avez franchi plusieurs paliers dans votre mise en scène.
Philippe Lacheau : Le film est avant tout une comédie et le but est de faire rigoler les gens mais c’est vrai qu’on s’est amusé dans la partie Action. On s’est vraiment éclaté à la faire. Dès fois, tu te prends un peu pour Tom Cruise, tu es en plein dans une course poursuite, tu tires avec des flingues, tu te bastonnes… Bon, le Tom Cruise low cost hein, ça reste moi. Mais il y a un côté très jouissif. Et on voulait que ce soit assez crédible donc on s’est bien entouré. On a récupéré pas mal de gens qui ont l’habitude de travailler avec Luc Besson, les mecs qui ont fait les chorégraphies sont des tueurs. Moi les références de films d’action que j’avais, c’était Kingsman, Deadpool… Donc je voulais que les scènes d’action envoient le bois.
Elodie Fontan : Et qu’elles soient drôles donc ils ont rajouté de la comédie dans les chorégraphies.
Philippe Lacheau : Franchement, je suis assez fier de toute cette partie du film, je la trouve assez mortelle. Et je pense qu’on n’a pas à rougir des américains par moments. Je sais pas hein, mais quand je regarde les images en coupant le son, je trouve que ça se tient…
Oh non, vous n’avez pas à rougir du tout, ça fonctionne très bien. Tout le passage dans l’usine est assez mortel. D’ailleurs, je profite que l’on parle de cela pour rebondir sur ce qu’a vécu le film avant et maintenant. En m’incluant dans le lot et en vous présentant mes plus plates excuses car je faisais parti de ceux qui étaient très sceptiques au départ… C’est assez incroyable, quand vous avez annoncé le projet, vous vous êtes littéralement fait lyncher sur les réseaux sociaux. Idem quand l’affiche est sortie et idem quand la première bande-annonce est tombée. Et aujourd’hui, les gens voient le film et je ne sais pas si vous avez vu sur Twitter et autres ce que cela donne, mais c’est des kilomètres de messages d’excuses car les gens trouvent le film génial au final. C’est assez fou ce revirement, comment l’avez-vous vécu au début et maintenant ?
Philippe Lacheau : Non mais écoute, même nous on était sceptique en fait. On s’envoyait des tweets à nous-mêmes pou se dire que c’était pas une bonne idée ! On a découvert que quand on fait une adaptation, il y a toujours des gens qui sont sceptiques voire virulents et c’est vrai que comme tu dis, c’est assez marrant car pas mal de gens voient le film grâce aux avant-premières et c’est assez marrant ce qu’il se passe, c’est drôle et c’est touchant aussi car on reçoit des messages d’excuses, des « pardon d’avoir critiqué le film dès l’annonce du projet », ce genre de choses… Je préfère que ce soit dans ce sens là que dans l’autre. Je préfère que mes gens soient sceptiques et finalement ils adorent le film plutôt qu’ils soient en patate et qu’il trouve ça pourri. Après, c’est le jeu quoi.
Puis ça sera le film finalement car ça pique la curiosité maintenant de voir ce déferlement positif et ce revirement.
Philippe Lacheau : Non mais sur les réseaux sociaux, c’est drôle ce qu’il se passe. C’est à base de « Ah ouais tu l’as vu, mais c’est vraiment bien en fait ?!«
Elodie Fontan : Twitter c’est assez fou car c’est pas tendre, les gens se lâchent pas mal et depuis le début de la tournée promo de Nicky, on a que des bons retours. A l’annonce, il y a eu des messages très durs c’est vrai mais depuis que le fil est vu, ça fait du bien.
Philippe Lacheau : Avec parfois des déclarations d’amour fabuleuses. Il y a des mecs qui font des vidéos de 20 minutes sur Youtube pour dire merci, que c’est génial. Écoute, on prend quoi !
Quel souvenir mémorable garderez-vous de cette toute expérience ?
Elodie Fontan : Le tournage de la scène du Pole Dance de Julien Arruti qui est mémorable et la scène d’action de l’usine.
Philippe Lacheau : Moi c’est bête mais je crois que c’est ma rencontre avec Dorothée, qui fait un petit passage dans le film. Elle nous a fait cet honneur et je suis trop fier qu’elle y soit. Quand je l’ai vu la première fois, ça m’a renvoyé à mon enfance et ça m’a fait un vrai truc au cœur.
Propos recueillis par Nicolas Rieux