[Note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : M
Mère : Sara Forestier
Date de naissance : 2017
Majorité : 15 novembre 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Sara Forestier, Redouanne Harjane, Jean-Pierre Léaud, Liv Andren…
Signes particuliers : Sara Forestier réussit ses débuts comme réalisatrice.
UNE HISTOIRE D’AMOUR ET DE HONTE
LA CRITIQUE DE M
Résumé : Mo est beau, charismatique, et a le goût de l’adrénaline. Il fait des courses clandestines. Lorsqu’il rencontre Lila, jeune fille bègue et timide, c’est le coup de foudre. Il va immédiatement la prendre sous son aile. Mais Lila est loin d’imaginer que Mo porte un secret : il ne sait pas lire.
Grande comédienne parfois sous-estimée, autant à l’aise chez Kechiche que dans la comédie (de L’esquive au Nom des Gens), Sara Forestier s’est fait un nom avec les années et l’expérience. Le bon moment pour elle de sauter le pas de la mise en scène. Avec M, la jeune trentenaire signe son premier long-métrage derrière la caméra, portant à l’écran un projet très personnel qu’elle avait en elle depuis plus de quinze ans, inspiré par une histoire vécue alors qu’elle était adolescente. Après sept ans d’écriture et de longues recherches pour dénicher le bon acteur principal, M voit le jour, avec une Sara Forestier devant et derrière la caméra. Initialement, ce devait être Adèle Exarchopoulos. Puis Forestier a décidé de prendre le risque de doubler les casquettes. Bien lui en a pris. Son charisme et son talent fait des merveilles à l’écran, sans jamais sacrifier ce qu’elle propose de l’autre côté de la caméra. Et puis pas sûr que le film y aurait gagné avec une Exarchopoulos dont on n’a de cesse de constater l’absence de nuance dans son jeu monocorde…
Pour un premier film, Sara Forestier signe un drame à fleur de peau, belle histoire traitée avec le respect, la sensibilité, la pudeur et l’authenticité que réclamait son sujet difficile. Mais ce qui fascine le plus dans cet attachant long-métrage balbutiant et pourtant maîtrisé, c’est avant tout la justesse du regard, qui ne manque pas une occasion de convoquer l’empathie sans jamais en faire trop, sans jamais ressentir le besoin de recourir à l’appuyé ou au sur-signifié. Que ce soit dans le portrait bouleversant de cette jeune femme bègue incapable de surmonter son handicap pour laisser briller son érudition et son talent pour les mots, ou dans celui de ce jeune homme gêné pour son illettrisme inavouable, M bouleverse avec son parallèle sur deux êtres paralysés par la honte, qui vont se trouver, s’aimer… mais faire face à un problème d’incompatibilité communicative. L’un comme l’autre sont déstabilisés, l’un comme l’autre ont besoin d’une oreille qui ne les jugera pas, l’un comme l’autre se sentent vulnérables, écrasés, humiliés. Mais plutôt qu’un énième drama sur deux êtres qui vont s’entraider pour surmonter leurs maux personnels, Sara Forestier change de cap et tend vers davantage de subtilité et d’équilibre, développant des idées terribles avec une finesse remarquable dans l’élaboration des relations qui se nouent. Bègue, Lila est mortifiée par sa honte. De son côté, Mo rejette la sienne et voit dans le handicap de Lila, un moyen de dominer, d’oublier le sien en s’appuyant sur celui plus visible d’une autre. Et Lila de finalement devenir comme le faire-valoir d’un homme à la recherche d’assurance. Brillant. D’autant que Lila bloque sur ses mots, comme elle bloque devant Mo (un prénom très évocateur, peut-être le seul symbole un peu « too much ») au début de leur idylle naissante. la solution, écrire ce qu’elle n’arrive pas à dire. Mais pour Mo, ce carnet est indéchiffrable, lui renvoyant au visage cette honte qu’il rejette et cet handicap qu’il enfouit.
Certes, M est imparfait, certes il témoigne des petites maladresses d’un premier film, notamment quand il se cherche dans sa mise en scène. Mais Sara Forestier livre un film d’une sincérité indiscutable, puissant et intelligent reléguant ces menus défauts au placard tant on préférera toujours un film chaud et authentique avec quelques impairs, qu’un film ultra-léché, prétentieux mais froid. L’interprétation un peu forcée de Redouane Harjane est soulignée par l’éclatante prestation d’une immense Sara Forestier, mais on passe vite sur ce maigre écueil, balayé par la force du film et du propos sur la honte en général et l’importance du maniement des mots et de la communication pour prétendre à exister dans nos sociétés actuelles.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
J’ai toujours été attentive au travail de cette jeune femme dont les choix et les jeux sont toujours très subtils, et là ! que dire quel joli cadeau vous nous faite là sincèrement je ne doutais pas de votre talent mais BRAVO
Enfin un film français, subtil, riche avec des acteurs excellents quelque soit leur rôle, bref MAGNIFIQUE, à l’image de celle qui est à l’origine de ce petit bijou !
à consommer sans modération ! MERCI
Avant première au TNB que je remercie pour avoir pu voir ce Magnifique film, réalisé avec authenticité sur la souffrance de 2 êtres, qui à travers l’Amour vont se réunir. J’ai été troublée par le jeu de tous les acteurs, on y pleure, on rit quelques fois, allez le voir à sa sortie, Sara (comme toujours) est superbe.
On y découvre également une jeune comédienne (10 ou 12 ans) qui nous rappelle le jeu de Sara au début de sa carrière. Merci encore à Melle Forestier
je viens de découvrir le premier film de SARA FORESTIER « M » …en avant première au ciné TNB de RENNES, elle est venue à la fin de la projection échanger sur son film … Il est tout simplement MERVEILLEUX ! MAGNIFIQUE ! TRÈS BELLE RÉUSSITE pour un sujet- des sujets- très casse gueule. Son interprétation tout en subtilité est magistrale de justesse et son partenaire Redouanne Harjane est irréprochable … allez, courez découvrir ce premier film d’une longue série… c’est à souhaiter . BRAVO SARA et MERCI pour votre présence et les échanges à chaud …