On les avait suivis au collège, on les retrouve maintenant au lycée. Ils s’appellent Hugo, Boogie, Ilyes, MJ ou Avril, ils sont des personnages de fiction, et pourtant on se retrouve tellement à travers eux. Ou plutôt, c’est notre passé d’ado qui ressurgit à travers leur épopée initiatique. Un an après une première saison déjà très réussie, la mini-série Les Grands est déjà de retour pour une saison deux toujours aussi magique. Le mélange de drôlerie, de justesse et d’intelligence entrevu précédemment, est de nouveau convoqué, voire même décuplé. Là où bien des séries lancées en fanfare peine à enchaîner, Les Grands a su le faire avec brio. C’est simple, la saison deux est peut-être même meilleure que la première.
D’une extrémité à l’autre, tel est le cap franchi avec ce retour gagnant. Au cours de la saison un, nos protagonistes étaient « les grands » de leur collège, les 3eme qui vivaient leur dernière année au bahut et dominaient les « petits ». Désormais, ils entrent au lycée. Adieu le statut de « grands », ils deviennent les « petits », les premières années dans ce nouvel environnement, les débutants dans cette nouvelle phase de leur vie. Avec ce changement de cadre, la série créée par Joris Morio et Benjamin Parent évolue, et aborde de nouvelles thématiques à la hauteur de leurs sujets. Fini le temps de l’insouciance et des actes sans réelles conséquences. Au lycée, il est davantage question de maturité, de responsabilités, les choix ont désormais des répercutions. Et nos néo-lycéens vont apprendre à composer avec cette évolution. Tout comme ils vont devoir déterminer ce qu’ils veulent, et vont devenir. Les Grands deviendrait-elle une série sérieuse et dramatique ? Oui et non. Oui car effectivement, il y a plus de drame (et d’amertume) dans cette saison 2 alors que certains personnages s’affaiblissent ou semblent un peu se perdre (MJ ou Hugo notamment), tout en restant cela dit des vecteurs pour des sujets pertinents. Oui aussi car certains sujets sont abordés avec un ton plus adulte, à la mesure du nouvel âge de ces héros.
Mais place au rire quand même ! Si cette saison 2 peut paraître plus dure que la précédente sur certains points, l’humour n’est pas resté aux portes du collège. Les Grands reste une série semi-humoristique, et encore une fois (tout le génie de la chose), c’est sans tomber dans la caricature que la série continue à faire marrer tant le miroir de nous-mêmes à cet âge qu’elle nous tend, est toujours aussi savoureux. Malgré des thèmes forts comme la sexualité, la recherche de notre place dans le monde, l’impact des petites conneries ou la dureté du regard d’autrui, cette saison réussit à garder son parfait dosage de comédie et de gravité, comme elle réussit à garder sa sensibilité et l’authenticité de ce qu’elle dépeint. Décidément, Les Grands, c’est vraiment grand et cette saison 2 confirme que la série est l’une des meilleures séries françaises du moment.
Par Nicolas Rieux