[note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Les Hommes du Feu
Père : Pierre Jolivet
Date de naissance : 2017
Majorité : 05 juillet 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Roschdy Zem, Emilie Dequenne, Michaël Abiteboul, Guillaume Labbé, Grégoire Isvarine, Guillaume Douat, Brian Messina…
Signes particuliers : L’un des meilleurs films français depuis le début de l’année.
DES HOMMES ET DES HÉROS
LA CRITIQUE DE LES HOMMES DU FEU
Résumé : Philippe, 45 ans, dirige une caserne dans le Sud de la France. L’été est chaud. Les feux partent de partout, criminels ou pas. Arrive Bénédicte, adjudant-chef, même grade que Xavier, un quadra aguerri : tension sur le terrain, tensions aussi au sein de la brigade… Plongée dans la vie de ces grands héros : courageux face au feu, mais aussi en 1ère ligne de notre quotidien.
Les pompiers, on a tous eu affaire à eux au moins une fois dans notre vie. On a même sans doute tous eu l’occasion de les remercier au moins une fois, pour une raison X ou Y. Car au final, les pompiers sont en première ligne de la vie de tout le monde, comme l’explique le réalisateur Pierre Jolivet, évoquant deux moments clés de sa vie où il a eu besoin d’eux, et où ils ont répondu présents. Cette réflexion conjuguée à un fait divers qui l’avait marqué (l’incendie ravageur d’une pinède dans les Bouches-du-Rhône déclenché par un adolescent) a muté dans l’esprit du cinéaste, qui a décidé d’en faire un film. Les Hommes du Feu porte bien son titre, et rend hommage à ces héros du quotidien.
De loin, Les Hommes du Feu rappelle un peu le Polisse de Maïwenn, l’univers des policiers de la Bridage des Mineurs cédant sa place à une immersion dans le quotidien des sapeurs-pompiers. Sauf qu’à la différence de sa consœur, Pierre Jolivet ne cherche jamais à se montrer, à montrer son style, son talent ou son ego. Avec ce nouveau long-métrage plein de considération envers un corps de métier si singulier, le cinéaste s’oublie, il s’efface totalement derrière la grandeur de son sujet, mettant en lumière le travail de volontaires courageux qui sont toutefois des êtres humains derrière l’uniforme, avec leurs failles, leurs idéaux et leurs faiblesses. Ils rient, ils pleurent, ils luttent, à l’extérieur comme dans leur vie personnelle, mais l’hommage leur va si bien. Car ils sont toujours là, à l’écoute, intrépides, sauveurs, nobles.
De part sa pudeur, son intelligence du regard, sa capacité à saisir des petites scènes qui veulent tout dire, Les Hommes du Feu est une tornade d’émotions, de passion, de considération, d’empathie aussi. Car en l’espace d’une petite heure et demi, Pierre Jolivet réussit l’exploit de nous attacher à chacun de ses personnages. Ils sont nombreux composant l’escouade de cette caserne de l’Aude qu’il scrute le temps d’une parenthèse immersive et bienveillante, mais aucun n’est délaissé, aucun n’est sous-exploité, tous ont quelque chose à défendre, que ce soit une idée, un trait ou une composante de ce métier ô combien important et difficile. À travers les différents visages qu’il montre et les différentes interventions qu’il écume, Jolivet parvient à dresser un portrait large, suffisamment pour nous montrer l’essentiel. Il le fait avec une beauté bouleversante, une humanité puissante, et une force admirable. Le tout sans cesse soutenu par une écriture et une mise en scène remarquables de justesse. Les Hommes du Feu est un grand film, doublé d’un hommage nécessaire et qui ne sombre jamais dans la sacralisation institutionnelle. Car après tout, derrière le masque des héros, il était une fois des Hommes et des Femmes, avec un « H » ou un « F » majuscule, capables de nourrir un vrai film de cinéma. La preuve.
Par Nicolas Rieux
Superbe film! Tout ce qui est écrit plus haut est juste.