Mondomètre
Carte d’identité :
Nom : Denial
Père : Mick Jackson
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 avril 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1H50 / Poids : NC
Genre : Drame, Historique, Biopic
Livret de famille : Rachel Weisz, Tom Wilkinson, Timothy Spall, Andrew Scott…
Signes particuliers : Un sujet intéressant mais traité avec peu de conviction.
MAIS PAS LE FILM DU SIÈCLE…
LA CRITIQUE DE LE PROCÈS DU SIÈCLE
Résumé : Deborah Lipstadt, historienne et auteure reconnue, défend farouchement la mémoire de l’Holocauste. Elle se voit confrontée à un universitaire extrémiste, avocat de thèses controversées sur le régime nazi, David Irving, qui la met au défi de prouver l’existence de la Shoah. Sûr de son fait, Irving assigne en justice Lipstadt, qui se retrouve dans la situation aberrante de devoir prouver l’existence des chambres à gaz. Comment, en restant dans les limites du droit, faire face à un négationniste prêt à toutes les bassesses pour obtenir gain de cause, et l’empêcher de profiter de cette tribune pour propager ses théories nauséabondes ?
L’épisode avait eu un écho retentissant dans les médias à l’époque, mais il demeure encore très méconnu du grand public, aujourd’hui. En janvier 2000, l’historienne américaine Deborah Lipstadt avait dû se battre en justice devant la Cour de Londres, assignée par l’auteur négationniste David Irving. Le fond du procès, une question de diffamation vite oubliée devant des enjeux plus importants mais néanmoins grotesques : le besoin de prouver l’existence des chambres à gaz, et par conséquence, l’Holocauste. Réalisateur oublié des années 90, le revenant Mick Jackson (Bodyguard, Volcano) met en scène le récit de ce « procès du siècle » ayant opposé le mensonge et le devoir de mémoire. Rachel Weisz, Timothy Spall, Andrew Scott ou encore Tom Wilkinson incarnent cette histoire vraie.
Un sujet passionnant, un film passe-plat. Voilà comment on pourrait résumer la tentative manquée de Mick Jackson, qui n’aura jamais su se montrer vraiment à la hauteur de l’histoire qu’il met en images. Mais si le cinéaste a sa part de responsabilité avec sa mise en scène fonctionnelle, pour ne pas dire vieillotte, il n’est certainement pas le seul à accabler dans le semi-échec de ce Procès du Siècle. Le script de David Hare (The Hours, The Reader) est tout autant à mettre en cause. Point de vue mal choisi, condensation maladroite et confuse des faits, incapacité à cristalliser l’émotion, longueurs qui font décrocher d’un récit pourtant censé être haletant… Le Procès du Siècle passe à côté de son sujet et s’il se regarde d’un oeil intéressé pour son histoire vraie absolument incroyable, on ne peut pas dire que tout ceci soit bien captivant comme on aurait pu s’y attendre. La seule vraie bonne idée que l’on retiendra, c’est l’absence de musique sur cette scène de visite du camp d’Auschwitz. Un choix pudique qui permet à la séquence de gagner en force émotionnelle pure. Pour le reste, Le Procès du Siècle est trop quelconque, malgré un sujet qui ne l’était pas.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
A peu près du même avis : un sujet intéressant pour un film mal fagoté. Je serais plus intransigeant sur la partie Auschwitz qui m’a profondément gêné dans ses effets kitschs. La caractérisation est pataude dans l’ensemble (Wilkinson s’en sort as trop mal malgré tout).
Seuls les faits rapportés lors du procès demeurent intéressants.
Pourtant il y avait matière, la question du négationnisme, de ses techniques d’intox, de remise en cause de la preuve, était vraiment un sujet fort.