Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Assassin’s Creed
Père : Justin Kurzel
Date de naissance : 2016
Majorité : 21 décembre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h56 / Poids : NC
Genre : Action, Fantastique
Livret de famille : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons, Brendan Gleeson, Ariane Labed, Charlotte Rampling, Michael K. Williams…
Signes particuliers : Une très bonne adaptation fidèle au jeu vidéo.
WARCRAFT N’EST PLUS QU’UN MAUVAIS SOUVENIR
LA CRITIQUE DE ASSASSIN’S CREED
Résumé : Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers. Des nanars cosmiques Super Mario Bros ou Mortal Kombat aux récents blockbusters Need for Speed et Warcraft, en passant par la pelletée de Final Fantasy et autres Resident Evil, les adaptations de jeux vidéos n’ont jamais vraiment eu l’occasion de fanfaronner au cinéma, la plupart ayant été des échecs entre le médiocre et l’innommable. Mis à part le premier Silent Hill de Christophe Gans et quelques raretés comme le nippon Forbidden Siren, presque toutes ont sombré dans les tréfonds du ratage ou de la nullité. Mais malgré un passif bien chargé et gratiné à souhait, on espérait quand même beaucoup d’Assassin’s Creed, dont la transposition est signée du formaliste Justin Kurzel, qui retrouve ses comparses Michael Fassbender et Marion Cotillard dans la foulée de son MacBeth. Projet scruté par des fans prêts à bondir à la moindre trahison faite au jeu vidéo culte vendu à plus de 100 millions d’exemplaires dans le monde, Assassin’s Creed déboule en cette fin d’année, dans l’ombre d’un Rogue One qui s’accapare tout l’espace. Et autant dire que le film a suffisamment d’arguments pour sortir de l’obscurité, et entrer dans la lumière.« Un jeu vidéo est un jeu vidéo, un film est un film. Il fallait donc concilier respect et irrespect pour mener à bien cette adaptation« . Par ces quelques mots, le toujours génial Michael Fassbender a parfaitement cerné ce que devait être cette adaptation d’Assassin’s Creed à l’écran. En somme, satisfaire les fans en leur offrant les fondamentaux de ce qu’ils ont tant aimé sur leur console, mais aussi tordre le coup à certains détails pour faire en sorte à ce que le film ne soit pas trop enfermé dans son travail de transformation, et que sa cinématique devienne cinégénique. Force est de constater que tout ce beau monde a bien réussi son affaire puisque, sans être un chef-d’œuvre impérissable, Assassin’s Creed est probablement l’une des meilleures adaptations de jeu vidéo vue à l’écran.
Parfaitement huilé pour plaire aux dizaines de millions de fans de la saga, avec l’espoir en sous-main, de brasser un peu plus large et d’attirer les amateurs d’actioners spectaculaires, Assassin’s Creed est le fruit d’un travail propre et passionné, incarné par des comédiens impliqués et fermement tenu par un cinéaste intelligent dans son approche. Contrairement à un Warcraft, récent exemple compilant toutes les maladresses imaginables en plus de se payer un look hideux au possible, Assassin’s Creed a été correctement pensé, visant avant toute chose le respect absolu de sa fanbase sans toutefois s’aliéner les néophytes. On ne pourra que louer la démarche tant de la Fox qui a su faire confiance aux bonnes personnes, que le travail effectué par Justin Kurzel et ses acolytes, pour parvenir à ce résultat qui s’octroie une mention « honorable ». Bien branlé, dynamique et fun, Assassin’s Creed dépote et parvient à proposer un plaisant moment de cinoche décomplexé et pointilleux. L’autre grosse différence entre l’odieux navet de Duncan Jones et cette proposition cinématographique opposant Assassins et Templiers, est à chercher du côté du résultat artistique. Là où le premier se vautrait dans une abomination esthétique de mauvais goût, Assassin’s Creed est superbe, soigné dans sa reconstitution des éléments du jeu (costumes, accessoires, univers) autant que dans sa photographie ou sa mise en scène, capable d’envolées virtuoses. Seul regret au programme des festivités, un montage excessivement découpé, qui entraîne une surcharge neuronale alors que les yeux tentent de suivre comme ils peuvent, la rapidité d’une dynamique visuelle manquant de fluidité.Au final, Assassin’s Creed est une réussite compte tenu de ce qu’il vise. On s’interrogera seulement sur l’universalité de la chose. Plaira t-il aussi aux non-accrocs des jeux vidéo ? Rien n’est moins sûr. L’univers n’est pas toujours évident d’accès, l’intrigue pâtit parfois d’une méthodologie très mécanique, et sa construction souffre de longueurs et de petits moments de confusion qui pourra facilement en lasser certains. Néanmoins, Kurzel réussit le point le plus difficile de son exercice, respecter la philosophie de son matériau d’origine sans pour autant, s’empêtrer dans un fan-servicing hermétique.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux