Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Doctor Strange
Père : Scott Derrickson
Date de naissance : 2016
Majorité : 26 octobre 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h55 / Poids : NC
Genre : Super-héros
Livret de famille : Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton, Rachel McAdams, Mads Mikkelsen, Scott Adkins, Benedict Wong, Michael Stuhlbarg…
Signes particuliers : Un petit vent de fraîcheur dans l’univers ciné Marvel !
STRANGE, DOCTOR… STRANGE
LA CRITIQUE DE DOCTOR STRANGE
Résumé : Doctor Strange suit l’histoire du Docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son égo de côté et apprendre les secrets d’un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utilisant un vaste éventail d’aptitudes métaphysiques et d’artefacts pour protéger le Marvel Cinematic Universe.
Il était attendu de pied ferme, et accompagné d’une certaine excitation qui a contaminé aussi bien les fans de Marvel, impatients de découvrir le lancement au cinéma de cet autre super-héros de l’univers maison, que les moins fans du studio, désireux de faire face à quelque-chose de différent des traditionnels super-bonhommes en pyjamas. Porté par l’apprécié Benedict Cumberbatch et réalisé par un Scott Derrickson (L’Exorcisme d’Emily Rose, Sinister, Délivre-nous du Mal) qui quitte enfin les terres du genre pour s’essayer à autre chose, Doctor Strange débarque dans les salles en ce début d’automne. Et avec lui, des promesses d’une nouvelle franchise autour de l’ex-chirurgien devenu spécialiste des arts mystiques et intermédiaire entre les mondes.
Bonne nouvelle, Doctor Strange est un pur Marvel dans l’esprit, mais du genre qui ne tombe pas dans les travers que l’on reproche continuellement aux films du studio. À commencer par cette fâcheuse impression de déjà-vu qui accompagne les Thor, Avengers et autres Captain America, tous calqués sur le même moule reproducteur de films interchangeables et à la limite du copier-coller. Différent, Doctor Strange l’est dans son univers, comme dans son traitement formel. Si Scott Derrickson assure les passages obligés immuables à tous les blockbusters de super-héros marveliens, le cinéaste ne tombe pas dans la fadeur impersonnelle et réussit même à livrer un bon et solide divertissement, à la fois rangé dans l’esprit Marvel, mais par ailleurs, nourri par sa propre entité visuelle et un univers qui n’appartient qu’à lui.
Formellement créatif et inventif, en plus d’être traversé de fulgurances audacieuses, Doctor Strange n’échappe pas à certains défauts, d’un script assez basique dans ses fondamentaux à quelques séquences où la direction artistique affiche des maladresses, mais globalement, le reste n’est que plaisir, avec la petite sensation de voir autre chose qu’un énième super-héros infaillible accompagné d’une bande à son image, se mettant sur la gueule avec des méchants omnipotents. Plus « humain » dans le supra-humain, ou du moins ramené à échelle humaine malgré son appartenance à un fantastique dès plus extravagant, Doctor Strange fonctionne comme il le devait, alternant drame, humour, petite romance et envolées spectaculaires. Tous les ingrédients classiques d’un film de super-héros classique, devant lequel on s’amuse tout en profitant d’un univers un peu frais et nouveau. L’éternel talent de Benedict Cumberbatch, qui a ce don de parvenir à toujours tout rendre crédible, fait le reste et on laisse entraîner sans résistance dans ce spectacle réussi, qui a pour lui de se laisser porter par une vraie âme d’enfant.
Au final, Doctor Strange ne s’imposera pas comme un chef-d’œuvre du genre, mais au moins comme une bonne surprise pour ceux qui le redoutaient, et même pour les autres. Ironiquement, c’est d’ailleurs peut-être les moins adeptes des productions Marvel qui l’apprécieront le plus, probablement parce qu’il se détache un peu de ce moule évoqué qui semble tant diviser. Et des comics aussi, qu’il retravaille dans une optique « grand public » fort plaisante. Avec une 3D savamment exploitée, une très bonne bande originale signée Michael Giacchino, un script bien foutu et une mise en scène maîtrisée, Doctor Strange fait le job et réussit à se hisser dans le haut du panier des productions Marvel. Et sinon, comme d’habitude, attention aux deux scènes additionnelles post-générique !
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux