Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Les Premiers, Les Derniers
Père : Bouli Lanners
Date de naissance : 2015
Majorité : 29 juin 2016
Type : Sortie Blu-ray/DVD
(Éditeur : Wild Side)
Nationalité : Italie
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Albert Dupontel, Bouli Lanners, Suzanne Clément, Michael Lonsdale, Max von Sydow, Aurore Broutin, David Murgia, Philippe Rebbot…
Signes particuliers : Le film le plus inclassable de l’année.
L’ÉTRANGE BALADE DE BOULI LANNERS
LA CRITIQUE DE LES PREMIERS, LES DERNIERS
Résumé : Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de prime, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers.
Film polymorphe et protéiforme à ranger dans la catégorie des « inclassables » déroutants, Les Premiers, Les Derniers est un OFNI que l’on ne sait trop comment appréhender, et c’est probablement là d’ailleurs, son intention première. Pour son nouveau long-métrage, le belge Bouli Lanners nous trimballe entre le western urbain, le conte lunaire, le drame existentialiste, le polar sombre et violent, le road movie crépusculaire, la balade philosophant sur la morale, la comédie burlesque teintée d’humour noir, la chronique d’un monde désespéré ou encore la fable spirituelle… Entre poésie et mélancolie, entre humanisme et pessimisme, Les Premiers, Les Derniers est une belle définition d’un « autre cinéma possible », un film qui s’amuse de son caractère insaisissable, qui nous plonge dans un univers en décalage permanent avec tout classicisme tangible. On en vient vite à être séduit par la singularité affichée, associée à un formalisme splendide et à une galerie de gueules (Lanners et Dupontel en tête) qui assure l’ancrage surréaliste d’une œuvre audacieuse, en apesanteur au-dessus de tout. Malheureusement, sur la durée, on finit aussi par un peu se lasser de cette aventure pleine de qualités évidentes mais qui tourne un peu en rond, tellement repliée sur elle-même qu’elle ne laisse aucun interstice pour que l’on puisse avoir une quelconque emprise sur elle. L’effort souvent brillant de Bouli Lanners sombre alors dans l’hermétisme autistique et son univers asphyxiant prend le pas sur le film tout entier, au point de nous étouffer avec lui. Comme si Bruno Dumont rencontrait le néerlandais Alex van Warmerdam, Les Premiers, Les Derniers est une odyssée intimiste composée entre des lignes et des tons, curiosité tour à tour attachante ou fastidieuse.
LE TEST BLU-RAY
Impeccable édition Blu-ray signée Wild Side, très respectueuse des tons colorimétriques particuliers du film de Bouli Lanners. Il fallait bien cela pour rendre l’ambiance proposée. Côté « suppléments », pas de jaloux, ils sont communs aux deux éditions, Blu-ray comme DVD. Au menu, un (trop) court making of d’un peu plus de 4 minutes au ton du film, entre humour et images du tournage. Baptisé Ça Beauce Dur, cette petite balade dans les coulisses du film auraient gagné à être un poil plus longue. Suivent, un entretien avec l’acteur-réalisateur Bouli Lanners et un documentaire (12 min.) sur un élément de décor du film : l’aérotrain. Un documentaire un peu daté et dont la provenance est floue, mais très intéressant.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux