Nom : Sky
Père : Fabienne Berthaud
Date de naissance : 2015
Majorité : 06 avril 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Diane Kruger, Norman Reedus, Gilles Lellouche, Joshua Jackson, Lena Dunham…
Signes particuliers : Fabienne Berthaud réunit une distribution éclectique pour une balade sensuelle, solaire et existentielle dans l’immensité américaine.
UN ROAD-TRIP EXISTENTIEL DANS L’IMMENSITÉ AMÉRICAINE
LA CRITIQUE
Résumé : En vacances avec son mari dans l’Ouest américain, Romy décide de mettre fin à cette relation toxique et de reprendre sa vie en main. De Las Vegas aux plaines du Nevada, la route sera jalonnée de rencontres improbables, intenses et toutes porteuses d’un nouvel espoir…L’INTRO :
Diane Kruger, Norman Reedus, Philippe Lellouche, Lena Girls Dunham, Joshua Jackson. Le nouveau long-métrage de la cinéaste Fabienne Berthaud, son troisième après Pieds Nus sur les Limaces et Frankie, ne manquait pas d’interpeler par l’originalité et l’éclectisme de sa distribution, voyant la belle comédienne germano-française (actrice fétiche de la réalisatrice) errer entre deux hommes au charisme viril, d’un côté la star française décidément touche-à-tout, de l’autre le célèbre taiseux Daryl de la série Walking Dead. Le tout, dans l’immensité des États-Unis, royaume parfait pour se perdre… ou au contraire se retrouver.L’AVIS :
Une fois n’est pas coutume dans son cinéma, c’est un personnage brisé que nous présente Fabienne Berthaud avec Sky, récit d’une femme malmenée par la vie, engluée dans un couple sur le point de péricliter, peut-être bien prête justement, pour vivre autre chose. Il ne lui manquait que le déclencheur, elle l’aura un soir de dispute mouvementée. Voulant fuir aussi bien son passé, que sa vie et son mal-être adossé à son incapacité d’enfanter, Romy prend le large. Pour où ? Elle ne le sait pas. Pourquoi ? Elle ne le sait pas non plus. La seule chose dont elle est sûre, c’est que ce soudain élan de liberté conjugué au desserrement de liens étouffants qui semblaient l’enfoncer un peu plus chaque jour, va la lancer sur les chemins d’un possible renouveau. Désormais, tout va se faire à l’instinct. Romy va aller de lieu en lieu, rencontrer des gens, vivre de nouvelles choses, et tenter de se reconstruire à travers des expériences re-fondatrices. Sky est un portrait de femme magnifique, à la fois solaire, tragique et lumineux, offrant au passage l’un des plus beaux rôles de sa carrière, à une Diane Kruger impressionnante de conviction et d’abandon à son rôle. Une Diane Kruger qui survole le film, magnétisant l’objectif, au point d’en éclipser tout à tour un Gilles Lellouche un brin cabotin, puis un Norman Reedus que l’on espérait voire sous un autre visage que le beau ténébreux mutique, ce qu’il s’avère être malheureusement.Tout au long de Sky, Fabienne Berthaud filme les Etats-Unis, peint un portrait des Etats-Unis, où plutôt peint le portrait d’une bouleversante héroïne seule au bout du monde, traversant un pays marqué par sa dynamique à deux vitesses, allant de ses paysages grandioses à ses villes reculées, en passant par la survoltée Las Vegas ou une réserve indienne. Le panorama est large, au moins autant que les options qui s’offrent à une Romy qui se cherche, se recherche, espérant surtout se retrouver en se perdant. A cheval entre une esthétique tour à tour léchée ou épurée, parfois stylisée ou au contraire proche d’un esprit documentaire, Fabienne Berthaud s’applique à sans cesse illustrer la confusion de son personnage paumé. Et Sky de baigner en permanence dans une dichotomie de tout, narrative, formelle, d’espaces et de temps. Une dichotomie que l’on retrouve même au cœur de ce voyage émotionnel et physique qui se déploie à l’écran, en appelant autant à Cormac McCarthy qu’à John Cassavetes, des références nobles que la cinéaste aime à citer modestement. Un voyage intimiste qui bouleverse autant qu’il n’agace. Au gré de son cheminement personnel, Romy erre entre l’authentique et l’onirisme, entre le besoin de voler vers l’avenir et le risque de reproduire certaines erreurs. Oui, Sky est le récit de la fuite en avant d’une héroïne vraiment complexe et à fleur de peau, qui court à la fois vers rien et tout, à la fois vers l’inconnu et un objectif précis.Souvent somptueux, parfois poignant, presque fascinant, Sky est une semi-réussite seulement freinée dans sa démarche, par des maladresses plus ou moins importantes, mais qui malheureusement en amenuisent l’impact. Par une certaine redondance d’écriture, voyant le film tourner un peu en rond autour de ses enjeux. Par des longueurs ou facilités aussi, ou encore par sa façon de temps à autre, d’appuyer son langage au lieu de s’en tenir à une pureté didactique ou de reprendre pas toujours adroitement, certains codes éculés du drame indie à l’américaine. Néanmoins, il se produit quelque-chose de souvent irradiant à l’écran. On ne sait pas toujours si l’on apprécie ou l’on déteste, mais c’est déjà là un début convaincant.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux