Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Les Chaises Musicales
Père : Marie Belhomme
Date de naissance : 2015
Majorité : 08 décembre 2015
Type : Sortie vidéo
(Éditeur : Bac Films)
Nationalité : France
Taille : 1h23 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique, Romance
Livret de famille : Isabelle Carré (Perrine), Carmen Maura (Lucie), Philippe Rebbot (Fabrice), Nina Meurisse (Solène), Laurent Quere (Manu)…
Signes particuliers : Une comédie (dramatique) romantique jouant essentiellement avec la personnalité de sa comédienne principale.
LA PUISSANCE D’ISABELLE AU CARRÉ
LA CRITIQUE
Résumé : Perrine est une musicienne presque professionnelle. Elle vit seule et anime des goûters d’anniversaires, ou les gâche, c’est selon. Par accident, elle fait tomber un homme dans la benne d’une déchèterie. L’inconnu est dans le coma, mais Perrine est prête à tout pour qu’il se réveille. Elle s’immisce dans sa vie pour le découvrir, mais profite aussi de l’occasion pour lui emprunter son boulot, son appartement, son chien… Mais surtout, elle tombe amoureuse…L’INTRO :
Coécrit à quatre mains avec le concours de Michel Leclerc (réalisateur du Nom des Gens ou Télé Gaucho), la comédie dramatico-romantique Les Chaises Musicales est le premier long-métrage de la néo-cinéaste Marie Belhomme. Sélectionné en compétition officielle au festival du film de Cabourg, cette sucrerie voulue douce et pleine de tendresse, s’attache à un joli personnage lunaire campé par Isabelle Carré, dans une balade douce-amère pas loin du loufoque, où les évènements vont faire « un effet boule de neige » comme le dit son auteure.L’AVIS :
Typique d’un certain cinéma français à la mode jouant la carte de la tendre légèreté tragi-comique, Les Chaises Musicales vient s’insérer dans cette mouvance des films que l’on qualifierait de « mignon » à défaut de pouvoir y associer des termes plus nobles. Un personnage attachant, mué par le charme, la sympathie et la délicatesse, une histoire plaisante et rocambolesque, un univers coloré, une musique aux allures de balade scintillante… C’est bien, c’est mignon, mais ça ne fait pas tout. Et malheureusement, dans le cas des Chaises Musicales, ça ne produit par grand-chose de bien substantiel. Marie Belhomme confesse n’avoir eu comme seul et unique souhait de casting pour incarner son personnage à cheval entre humour, émotion et poésie farfelue, Isabelle Carré. Et l’on comprend vite pourquoi tant Les Chaises Musicales semble avoir été entièrement construit autour de la personnalité doucement lunaire de la comédienne, qui livre une performance semblable à des dizaines d’autres interprétées par le passé. Les Chaises Musicales a beau séduire par intermittence, on ne peut s’empêcher d’y voir l’éternel même numéro d’une actrice jouant sur ce qu’elle a toujours dégagé, en l’occurrence cette fragilité émotionnelle maladroite et cajoleuse caressant une forme de bienveillance affectueuse.Les Chaises Musicales n’est pas un mauvais film en soi, mais il ne parvient jamais à dépasser son statut d’œuvre charmante tirant à blanc, sans proposer davantage que le portrait d’un personnage tout en paradoxe. Car si sa « Perrine » se veut attachante, on se posera tout de même des questions au-delà de l’apparence première, avec le risque d’y voir non pas une nunuche ingénue rigolote, mais plutôt une folle à la lisière de la sociopathe flippante. Version n°1. Perrine commet une drôle boulette envoyant par mégarde un homme à l’hôpital. Perrine décide de faire amende honorable et l’aidant pendant qu’il est le coma. Perrine tombe amoureuse de cet homme qu’elle a failli tuer, en le découvrant à travers son univers. Version n°2 maintenant… Perrine manque de tuer un homme et commet un délit de fuite. Perrine s’immisce et s’incruste dans sa vie comme une mollusque sur une roche. Perrine pousse loin le jeu de l’intruse sans-gêne. Perrine développe une passion soudaine et angoissante pour ce parfait inconnu. Bref, Perrine est instable et pourrait ressembler au pendant comique de Glenn Close dans Liaison Fatale. Visant le lumineux fantaisiste et humaniste sur fond de candeur émouvante, ces Chaises Musicales vacillent vite par manque d’appuis solides sur quelque chose qui les ferait vraiment tenir debout. Et dépit de son rythme agréable et de son histoire semi-charmante, le film de Marie Belhomme tourne rapidement à vide et stagne à l’étage de la naïveté fabriquée.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux