Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Walesa. Czlowiek z nadziei
Père : Andrzej Wajda
Date de naissance : 2014
Majorité : 19 novembre 2014
Type : Sortie en salles
Nationalité : Pologne
Taille : 2h08 / Poids : NC
Genre : Biopic
Livret de famille : Robert Wieckiewicz (Lech Walesa), Agnieszka Grochowska (Danuta), Iwona Bielska (Ilona), Zbigniew Zamachowski (Nawislak), Maria Rosaria Omaggio (Oriana Fallaci), Ewa Kolasinska (Pracownica), Miroslaw Baka (Gniech)…
Signes particuliers : Un ouvrier des chantiers navals devenu Président de la Pologne. L’incroyable destin de Lech Walesa méritait bien à lui-seul un film. Mais le cinéaste « séculaire » Andrzej Wajda va plus loin que le simple biopic…
L’ÉTONNANT DESTIN DE LA FIGURE EMBLÉMATIQUE DE LA POLOGNE
LA CRITIQUE
Résumé : Lech Walesa est un travailleur ordinaire, un électricien qui doit composer avec une vie de famille, et sa femme Danuta. Alors que les manifestations ouvrières sont durement réprimées par le régime communiste, il est porté par ses camarades à la table des négociations. Son franc-parler et son charisme le conduisent vite à endosser un rôle national. Il ne se doute pas encore que sa vie va basculer, en même temps que la grande Histoire. L’INTRO :
Quand l’un des cinéastes majeurs du cinéma polonais rend hommage à l’une des figures légendaire de son pays… Andrzej Wajda retrace le parcours de son idole et ami Lech Wałęsa, symbole de la Pologne du dernier tiers du XXème siècle, symbole de la libération du joug communiste, mais surtout homme du peuple (le sous-titre français) et homme de l’espoir (le sous-titre international). Ce biopic politico-social est défini comme le projet le plus ambitieux d’un Wajda, 88 ans, qui souhaitait transmettre quelque-chose aux générations futures, un film « posant autant de questions que de réponses » et ouvertement incitateur à prendre part à la vie politique à s’impliquer dans la vie sociale, pour le bien-être et l’équilibre de toute société forte et solidement établie sur ses bases.L’AVIS :
Tourné sur un mode empruntant au ton du documentaire, L’Homme du Peuple est à mi-chemin entre la fresque cinématographique documentée et le docu-fiction engagé esquissant, certes le portrait d’un homme, mais témoignant avant tout de la marche de l’histoire d’un pays par le prisme de ce leader charismatique au destin étonnant, simple ouvrier devenu le patron d’un puissant syndicat puis le Président d’une Nation nouvelle. Si ce mélange hybride des styles donne lieu à une distanciation manquant d’émotion, autant qu’il n’apparaîtra quelque peu confus, redondant ou indigeste, ou qu’il manquera parfois de recul pour explorer certaines pistes entrouvertes mais peu creusées, reste que malgré son grand âge, Wajda prouve qu’il n’a rien d’une figure poussiéreuse appartenant à un ancien cinéma figé dans la naphtaline. Audacieux et intelligent, le cinéaste brise les codes du biopic classique et capte des instants fondateurs pour livrer un pamphlet prônant l’engagement sociétal, prônant la lutte permanente pour la liberté et pour les avancées sociales, prônant l’intégrité et le respect des siens. Projet sincère et récit passionnant, L’Homme du Peuple n’est pas toujours des plus adroits et vrille par moments vers la démonstration appuyée, mais sa vitalité débordante et son souffle fiévreux font de cette œuvre testamentaire portée à bout de bras par un exceptionnel Robert Wieckiwicz incarnant avec beaucoup de conviction un Walesa érigé en figure de proue de la Pologne moderne, un film instructif, riche, dynamique, vibrant.
Avec une énergie indéniable, Wajda mêle séquences épiques, scènes intimistes, discours politisé, images d’archives et bande son rock n’ roll, dans un honneur cinématographique témoigné à une légende (controversée pour certains, intouchable pour d’autres) que le réalisateur sait rendre plus vivante que jamais dans une ode dépassant son seul sujet pour embrasser une captation puissante de la force indéboulonnable d’un peuple lorsqu’il est guidé et galvanisé par un leader charismatique officiant comme détonateur. Si l’homme est aujourd’hui à la retraite, le combat doit continuer. Toujours et encore. D’autres luttes viendront, d’autres leaders naîtront, et le peuple, lui, doit garder sa vigilance et son sens du combat. Et cette idéologie, Wajda a su parfaitement le transmettre.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux