Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : After.Life
Père : Agnieszka Wojtowicz-Vosloo
Date de naissance : 2009
Majorité : 18/07/12 (en salles) – 06/08/14 (en vidéo)
Nationalité : USA
Taille : 1h44 / Poids : 4,5 M$
Livret de famille : Christina Ricci (Ana), Liam Neeson (Eliot), Justin Long (Paul), Chandler Canterbury (Jack)…
Signes particuliers : Un thriller fantastique original, qui entretient le doute sur son concept, soutenu par une ambiance étrange, un érotisme macabre et un visuel soigné. Un effort maladroit mais intéressant.
LA MORT LUI VA SI MAL
LA CRITIQUE
Résumé : Après un grave accident de voiture, Anna se réveille dans une salle des pompes funèbres locales où Eliot Deacon lui explique qu’elle est morte et qu’il doit maintenant préparer son corps pour l’inhumation. Terrifiée, Anna se sent tellement vivante qu’elle ne sait pas si elle doit lui faire confiance pour l’accompagner dans l’autre monde ou s’il a l’intention de l’enterrer vivante… L’INTRO :
Allez savoir pourquoi mais After.Life est un film sorti aux Etats-Unis en 2009 avant de venir faire un timide passage chez nous dans l’anonymat le plus total en plein mois de juillet 2012, avant de connaître une exploitation vidéo encore très tardive, en août 2014 ! Au final, presque cinq ans se sont écoulés entre sa présentation au AFI Film festival et sa sortie française en DVD ! Dommage, car cette modeste série B à petit budget signée de la réalisatrice polonaise Agnieszka Wojtowicz-Vosloo (que l’on surnommera dorénavant AWV car c’est plus pratique et que, faut pas déconner, dans ces cas-là, tu prends un pseudo) est plutôt originale voire même sacrément intéressante, contrairement aux médisances de nombreuses critiques qui lui sont tombés dessus avec acharnement.
L’AVIS :
Emmenée par la mignonne Christina Ricci (que l’on n’avait plus vu aussi belle et aussi sexy depuis un moment et sur qui le temps n’a visiblement aucune emprise), le néo-bourrin de l’action Liam Neeson et l’éternel ado Justin Long, After.Life se situe quelque part entre le drame, le thriller et le film d’épouvante. La cinéaste entretient en permanence le trouble du genre en joue avec habileté pour faire fonctionner son récit et ses ressorts dramatiques. Le résultat en est du coup déroutant, accentué par une ambiance étrange, anxiogène, à limite du malsain et du pervers même si AWV (on avait prévenu) ne parvient pas à exploiter toutes les ficelles et les possibilités de son histoire. Clairement, After.Life est une petite production humble qui ne fait pas toujours beaucoup d’efforts. On aurait aimé que la réalisatrice explore des sentiers plus extrême, plus vicieux, qu’elle mette encore davantage l’accent sur le malsain et la perversion de la situation qu’elle expose. Mais trop sage, elle préfère se cantonner à une atmosphère doublée d’un côté érotico-horrifique gentiment sulfureux mais sans plus. Un peu trop routinier et manquant de caractère, After.Life accumule quelques petits défauts qui lui font perdre de sa superbe alors qu’il recelait un potentiel en or massif sur le questionnement de la mort de la continuité de l’âme.
Néanmoins, ce petit moment n’est pas déplaisant et garde quelques qualités pour lui, notamment dans son esthétique confrontant les couleurs blafardes et le rouge vif de la tenue de sa comédienne, mais surtout dans la confusion identitaire de son personnage apeuré et terrifié : morte ou vivante ? Réalité tragique ou manipulation ? Récit kafkaïen à suspens ou film de fantôme vu depuis l’autre côté du miroir, depuis le monde des morts ? Le doute est entretenu avec doigté et c’est sans aucun doute la grande force de ce long-métrage mystérieux et original, pour lequel on se prend vite d’attachement.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux