Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Des Lendemains qui Chantent
Père : Nicolas Castro
Livret de famille : Pio Marmai (Léon), Gaspard Proust (Olivier), Laetitia Casta (Noémie), Ramzy Bedia (Sylvain), André Dussolier (Raymond), Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre (Jacques), Louis-Do de Lencquesaing (Sadoun), Anne Brochet (Anne-Catherine)…
Date de naissance : 2014
Majorité : 20 août 2014 (en salles)
Nationalité : France
Taille : 1h34
Poids : Budget 4 M€
Signes particuliers : Malgré la passion évidente pour son sujet, Nicolas Castro n’arrive jamais à nous faire vibrer avec sa comédie au allures de fresque politique écumant avec nostalgie les années 80 et 90.
SI LES ANNÉES 80-90 M’ÉTAIENT CONTÉES…
LA CRITIQUE
Résumé : Olivier et Léon, deux frères qui sont montés à Paris et que la vie a éloigné… Si le premier se voit comme un journaliste sans concessions, le second est un communicant ambitieux et opportuniste. Noémie, une charmante conseillère présidentielle, n’arrive pas, au fil des ans, à choisir entre eux. Sous le regard amusé de Sylvain, leur ami d’enfance, qui a fait fortune dans le minitel rose, leurs destins se croisent sur 20 ans, s’entremêlent, au cours d’une épopée drôle, tendre et nostalgique, dans les années 80/90. L’INTRO :
Une comédie nostalgique écumant les années 80 et 90 à travers l’évolution de quelques protagonistes d’une fresque politique sur des engagés de la génération Mitterrand ? Le très engageant premier film de Nicolas Castro semblait être fait pour nous. Passionné de télévision (milieu dans lequel il a travaillé), réalisateur de nombreux documentaires sur des sujets divers souvent d’ordre culturel ou politique, Nicolas Castro avait débuté avec le court-métrage Je n’ai pas Changé en 2012. Pour les besoins de son premier film dont l’action s’étale sur 20 ans, de la victoire de la Gauche en 1981 à l’échec de 2002, il se voit confié une séduisante galerie de comédiens hétéroclites, allant de l’excellent Pio Marmaï à Gaspard Proust en passant par Ramzy Bedia, Laetitia Casta, André Dussolier ou encore Sam Karmann.
L’AVIS :
Le succès du brillant Le Nom des Gens de Michel Leclerc semble faire des émules. A son tour, Nicolas Castro revisite « sa » génération par le prisme de la politique, celle qui a connu l’arrivée de la Gauche mitterrandienne, illuminée par des promesses d’avenir différent, qui a connu le double septennat, l’arrivée de Chirac en 1995, Jospin, la débâcle de 2002. Une génération qui aura aussi vécu Collaro et ses playmates, les frasques de Bernard Tapie, Touche pas à mon Pote, l’explosion de la télé impertinente à la Dechavanne, le Minitel, 3615 Ulla, les débuts de la communication… Mais sous couvert d’une Madeleine générationnelle, Nicolas Castro souhaitait avant toute chose parler d’histoire politique, de société, d’évolution des idéaux conjugué au temps qui passe et à l’évolution personnelle. Le cinéaste confie avoir vu de nombreuses résonnances entre les années 80 et l’époque actuelle, notamment dans la perte des illusions associées au renoncement de la Gauche au pouvoir, la rigueur imposée, les engagements non-tenus, ou dans le regain du bling bling et de la vulgarité communicante.
Les bases ayant amené à la naissance de son projet étaient attirantes. Malheureusement, avec Des Lendemains qui Chantent, c’est nous qui déchantons. Nicolas Castro a beau afficher une sincérité évidente, le réalisateur passe complètement à côté de son film, peut-être trop obnubilé par un sujet dans lequel il s’enferme et s’enlise sans jamais l’associer ardemment à l’ambiance d’un contexte autre que la politique. Au point de finalement s’aliéner le public nostalgique avec ce portrait excessif de monocentrisme sur une thématique, se bornant à ressasser ce que l’on sait déjà sans jamais faire vibrer en trouvant le juste équilibre entre la madeleine et le portrait égrené de la politique des années 80-90. En définitive, Des Lendemain qui Chantent finit par devenir faussement creux et véritablement ennuyeux, par manque d’étoffe, film trop petit pour le trop grand costume qu’il veut endosser. Surtout, il oublie d’être réellement nostalgique, ce qui lui est fatal car c’eut été là le meilleur moyen pour soutenir sa ligne directrice très politisée. Décevant et souffrant de son manque d’émotion.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux