35ème numéro du Wall Ciné Pictures, notre rendez-vous « ciné-club » du samedi. Au programme de cette nouvelle escale dans l’histoire du cinéma, l’anniversaire du plus célèbre extra-terrestre, le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock et la ressortie de Carrie sur grand écran.
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E.T. L’EXTRA-TERRESTRE
De Steven Spielberg – 1982 – 2h00
Genre : Fantastique – USA
Avec : Henry Thomas, Drew Barrymore, Dee Wallace, Peter Coyote…
En Blu-ray steelbook le 02 novembre 2017
Synopsis : Une soucoupe volante atterrit en pleine nuit près de Los Angeles. Quelques extraterrestres, envoyés sur Terre en mission d’exploration botanique, sortent de l’engin, mais un des leurs s’aventure au-delà de la clairière où se trouve la navette. Celui-ci se dirige alors vers la ville. C’est sa première découverte de la civilisation humaine. Bientôt traquée par des militaires et abandonnée par les siens, cette petite créature apeurée se nommant E.T. se réfugie dans une résidence de banlieue. Elliot, un garçon de dix ans, le découvre et lui construit un abri dans son armoire. Rapprochés par un échange télépathique, les deux êtres ne tardent pas à devenir amis. Aidé par sa soeur Gertie et son frère aîné Michael, Elliot va alors tenter de garder la présence d’E.T. secrète.
Il était une fois un gentil extra-terrestre qui ressemblait à un Twix géant, échoué sur notre planète à des milliers de kilomètres de sa maison. Il était une fois un petit garçon qui va faire sa connaissance, se lier d’amitié avec cet être du bout de l’univers, et tout faire pour le sauver des griffes de scientifiques prêt à tout pour mettre la main sur la « découverte » du siècle. Si l’on a coutume d’évoquer avec une tendre nostalgie, la glorieuse période des années 80 où le cinéma savait proposer des divertissements uniques et enchanteurs, autant dire que Steven Spielberg y est pour beaucoup. Le pape du cinéma aura su offrir de nombreux classiques immortels qui ont marqué des générations entières. E.T. L’Extra-terrestre fait parti de ceux-là. Sorti en 1982, ce chef d’œuvre du conte fantastique appartient à cette race des films inoubliables, des étoiles du septième art que l’on se plait à voir ou à revoir sans jamais sans lasser. La musique de John Williams, la drôlerie de cet extra-terrestre à la grosse tête ridée, la tendresse du jeune Henry Thomas, la bouille de la toute jeune Drew Barrymore, le torrent d’émotion qui se dégage de ce récit d’amitié inter-galactique, la mise en scène tour à tour terrifiante, poétique ou initiatique d’un Spielberg au sommet de son art de conteur hors pair, font de E.T. L’Extra-terrestre un bijou magique et magnifique. Aujourd’hui, ce film culte multi-récompensé aux Oscars appartenant au cercle fermé des plus gros succès de l’histoire du cinéma (dont 9,4 millions d’entrées en France), fête ses 35 ans. Un anniversaire qu’Universal célèbre avec une nouvelle édition collector steelbook renfermant le film en Blu-ray (Image Haute-Défiition et piste audio DTS HD Master 7.1) et un déluge de suppléments. Pêle-mêle, on retrouve un entretien de Spielberg qui revient sur la genèse de E.T. et l’importance qu’a eu le film dans sa carrière, un module making of plongeant dans les coulisses du film, des scènes coupées, des sujets divers et variés sur la musique de Williams, sur les retrouvailles de l’équipe, sur le 20eme anniversaire célébré en 2002, sur la confection de l’extra-terrestre etc… Une superbe édition disponible dans les bacs depuis le 02 novembre !
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PSYCHOSE
De Alfred Hitchcock – 1960 – 1h49
Genre : Thriller – USA
Avec : Anthony Perkins, Janet Leigh, Vera Miles, John Gavin…
En Blu-ray steelbook le 02 novembre 2017
Synopsis : Marion Crane en a assez de ne pouvoir mener sa vie comme elle l’entend. Son travail ne la passionne plus, son amant ne peut l’épouser car il doit verser une énorme pension alimentaire le laissant sans le sou… Mais un beau jour, son patron lui demande de déposer 40 000 dollars à la banque. La tentation est trop grande, et Marion s’enfuit avec l’argent. Très vite la panique commence à se faire sentir. Partagée entre l’angoisse de se faire prendre et l’excitation de mener une nouvelle vie, Marion roule vers une destination qu’elle n’atteindra jamais. La pluie est battante, la jeune femme s’arrête près d’un motel, tenu par un sympathique gérant nommé Norman Bates, mais qui doit supporter le caractère possessif de sa mère. Après un copieux repas avec Norman, Marion prend toutes ses précautions afin de dissimuler l’argent. Pour se délasser de cette journée, elle prend une douche…
Aaaaah Psychose… Comment faire plus culte que le chef d’œuvre d’Alfred Hitchcock ? Comment faire plus culte que cette fameuse scène de la douche, plus culte que ce twist final ahurissant, plus culte que cette musique stridente de Bernard Herrmann ? En 1959, Hitchcock venait de boucler La Mort aux Trousses et se cherchait un nouveau projet lorsqu’il tomba en lisant le journal, sur la review d’un bouquin de Robert Bloch. A l’aéroport, Hitch achète le livre et le dévore. C’est sûr, Psycho sera son prochain film. Pour cela, un jeune scénariste devra régler quelques problèmes de transposition afin de ménager le suspens à échelle non plus littéraire mais cinématographique. Parce que le projet était considéré comme un film d’horreur, Hitchcock dû faire face à plusieurs problématiques, financières notamment. A la censure aussi, mais que son génie de la mise en scène bernera brillamment. Le cinéaste hypothéqua sa maison, rassembla un petit budget d’à peine 1 million de dollars, et tourna dans une discrétion absolue, ce qui deviendra l’un des grands thrillers de l’histoire, si ce n’est le plus grand. Psychose fut un succès, aidé par une bonne presse et une campagne promo intrigante et remarquablement orchestrée (l’entrée des cinémas était catégoriquement interdite à toute personne une fois le film commencé, « pas même le Président ou la reine d’Angleterre« ). Entre la folle minutie de la mise en scène d’un Hitchcock virtuose, le choc de la nouveauté et de l’audace dans une industrie alors sous les canons du code Hays, la construction narrative brillante (entrer dans l’histoire par une héroïne qui va mourir assez rapidement), et les bonnes idées d’une équipe dévouée (le scénariste Joseph Stefano fît preuve de conviction pour défendre son script face à Hitchcock, Herrmann insista pour imposer sa musique sur la scène de la douche alors que le cinéaste la voulait initialement silencieuse…), tout a été fait pour que Psychose soit une date dans l’histoire du cinéma. 57 ans après sa sortie, Psychose est de retour dans une nouvelle édition également concoctée par Universal. De nombreux suppléments accompagnent le film magnifié par une image impressionnante de netteté. Un making of, un entretien Hitchcock/Truffaut, les storyboard de la scène de la douche, le matériel publicitaire de l’époque, un épisode de la série « Alfred Hitchcock Présente… » Et comme un air de déjà-vu pour certains… En effet, l’édition et les suppléments sont exactement les mêmes que le Blu-ray de 2010. Rien de plus, rien de moins. Si ce n’est un nouveau packaging de toute beauté. Si vous n’avez donc pas la précédente galette HD de Psychose, foncez. La qualité de l’image est si étourdissante que l’on a l’impression de redécouvrir le concept même du Blu-ray, et les bonus sont passionnants. Si vous avez déjà l’édition de 2010, celle-ci ne vous apportera rien de plus.
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CARRIE
De Brian de Palma – 1977 – 1h38
Genre : Epouvante – USA
Avec : Sissy Spacek, Piper Laurie, John Travolta, Amy Irving, William Katt…
Ressortie au cinéma : 1er novembre 2017
Synopsis : Tourmentée par une mère névrosée et tyrannique, la vie n’est pas rose pour Carrie. D’autant plus qu’elle est la tête de turc des filles du collège. Elle ne fait que subir et ne peut rendre les coups, jusqu’à ce qu’elle ne se découvre un étrange pouvoir surnaturel.
Difficile de bien adapter un roman au cinéma. Et difficile de bien adapter un Stephen King en particulier. Le célèbre maître de l’horreur n’a pas eu beaucoup de chance avec les transpositions de ses bouquins, en dehors d’une poignée de films très réussis. Comme le The Mist de Frank Darabont, le film ayant surpassé le livre. Comme le Carrie de Brian De Palma aussi. En 1977, le réalisateur n’a pas encore signé ses plus grands classiques. Phantom of the Paradise et Obsession parlent pour lui. Avec Carrie, il va changer de dimension, signant l’un de ses plus grands films, et l’un des plus grands films d’épouvante de l’histoire. Mais plus qu’une simple série B d’horreur, De Palma va surtout livrer un précieux moment de cinéma, élaboré sur une écriture d’une pureté saisissante, sur une mise en scène virtuose, et sur la puissance de personnages marquants, la fragile Carrie en tête. Formidable Sissi Spaceck au passage, littéralement habitée par son rôle d’adolescente meurtrie qui finira par laisser exploser sa colère ravalée dans un déchainement de violence exprimé via ses pouvoirs télé-kinésiques jusqu’alors contenus. Critique virulente de l’obscurantisme religieux et de la petite méchanceté humaine du quotidien, mais aussi subtile réflexion sur le terrifiant passage de l’adolescence à l’âge adulte et les conséquences de nos actes, Carrie va dépasser le simple cadre du film de genre et de vengeance. Si le film laisse la part belle à une scène d’horreur d’anthologie (tout le final) adossée à l’audace formelle d’un De Palma fièrement rattaché à la Nouvelle Vague des années 70 capable de toutes les expérimentations, le cinéaste a su faire de son long-métrage, à la fois un moment de terreur tétanisant et un drame bouleversant, profondément humain, empathique et d’une douleur terrible. Les nombreuses divergences d’avec le roman sont intelligentes, rendant le film encore plus parfait qu’il ne l’est. De Palma a transfiguré l’écrit de Stephen King, et signé un chef d’œuvre indiscutable. Carrie est un classique incontournable, à découvrir ou redécouvrir actuellement au cinéma en version restaurée grâce à Splendor Films. Si vous êtes en mode « Halloween », plutôt que d’aller voir des futilités à la Jigsaw ou Happy Birthdead, foncez voir Carrie sur grand écran. Un monument inoubliable, et l’un des plus beaux films de l’histoire du septième art.
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A samedi prochain !
Par Nicolas Rieux