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U-235 de Sven Huybrechts : la critique du film [VOD]

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Spectateurs

Carte d’identité :
Nom : Torpedo
Père : Sven Huybrechts
Date de naissance : 2020
Majorité : 02 avril 2020
Type : Sortie VOD
Nationalité : Belgique
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : Guerre, Thriller, Action

Livret de famille : Koen De Bouw, Thure Riefenstein, Ella-June Henrard…

Signes particuliers : Une série B à base de de guerre et de sous-marin, quelque part entre Inglorious Basterds et Le Chant du Loup (ou autre).

LE CHANT DU BIS

NOTRE AVIS SUR U-235

Synopsis : En pleine Seconde Guerre mondiale, une équipe de résistants belges sans foi ni loi est engagée pour kidnapper un sous-marin allemand. Leur mission : apporter l’uranium nécessaire au projet Manhattan du Congo belge à New York. Mais quand l’ennemi allemand se dresse sur leur route, c’est l’avenir de l’humanité entière qui se joue. 

A l’heure où l’on est tous cloitrés chez nous et privés de salles de cinéma pour cause de pandémie de Coronavirus, la VOD arrive à la rescousse pour nous sauver de l’ennui avec tout plein de films. Ou du moins, elle essaie. Comme avec U-235 (alias Torpedo), premier long-métrage du belge Sven Huydrechts dans lequel un commando de résistants (belges) sans foi ni loi est missionné pour convoyer de l’uranium -destiné à la future bombe atomique- du Congo belge jusqu’aux États-Unis. Mais pour cela, il faut traverser l’Atlantique, à bord d’un vieux sous-marin que personne ne maîtrise vraiment à part un gentil prisonnier germanique embarqué de force, le tout avec l’ennemi allemand qui rôde à la surface…

Dès les premières minutes, on voit tout de suite dans quelle cour veut jouer Sven Huydrechts. Il a choisi celle où s’amuse Quentin Tarantino et fait tout son possible pour que son introduction ressemble à Inglorious Basterds avec sa bande de mercenaires tarés qui ne jure que par buter du nazi à gogo. Personnages déglingués qu’il tente de rendre iconiques, excès de violence grindhouse, humour et ambiance furieusement bis, U-235 ressemble à ces ersatz de classiques dont on a conscience qu’ils copient, dont on a conscience qu’ils sont moins bien, mais qui amusent quand même parce qu’il nous rejouent une partition que l’on a aimé et que la sincérité de la démarche ressemble plus à un hommage de fanboy qu’à un copier-coller malhonnête. Ici, outre le Tarantino, Huydrechts s’inspire pas mal des 12 Salopards ou des classiques du film de sous-marin façon Das Boot ou Octobre Rouge. Malheureusement, les limites du délire vont vite se poser en impasses.

Le problème de U-235, c’est que Sven Huydrechts ne fait pas grand-chose pour éviter de se sortir de la gestation nanarde dans laquelle baigne son entreprise. Au contraire, à vouloir constamment appuyer le moindre motif bisseux (en pensant bien faire), le cinéaste belge finit par dévier du délire fun vers la série très B et très grotesque. Il évite de peu l’iceberg du navet absolu car, en dépit du ridicule des comédiens, des dialogues, de sa mise en scène et des situations, son U-235 arrive à garder pour lui un certain capital sympathie quasi inexplicable (un effet du confinement qui commence à entamer le cerveau ?) mais qui fait mouche. A condition de le prendre pour ce qu’il est, soit un DTV un peu pété et branquignole qui surcharge tout parce qu’en en faisant des caisses il se donne au moins une personnalité, U-235 pourra divertir un jour de confinement pluvieux et emmerdant.

Reste qu’au-delà de la découverte amusée qu’il faut impérativement soumettre à un second degré rieur pour pouvoir apprécier ses plus belles envolées nanardes (le coup du mec qui se planque sur le pont du sous-marin en pleine immersion pour dézinguer à la mitraillette un avion teuton, c’est collector), U-235 n’est vraiment pas très bon. Il se paye des comédiens de seconde zone au charisme de passoires percées qui ressemblent tous à des ersatz d’acteurs bis (qui sont déjà eux-mêmes des ersatz de…) avec un talent franchement en-dessous du niveau de la mer. Il se paye aussi une mise en scène aussi vintage qu’un vieil épluche-légumes déniché dans une brocante (la gestion des flashbacks entrecoupés pour expliquer le passé du héros est d’une lourdeur plombante). Et enfin, il se paye un scénario troué de partout, fagoté à grands renforts de clichés et facilités que l’on voit tous venir à des kilomètres, même sans périscope grossissant. En somme, U-235 est le genre de film tout pas bon, mais ce genre de « tout pas bon » qui en devient presque rigolo de bisserie, et de fait presque regardable.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

2 thoughts on “U-235 de Sven Huybrechts : la critique du film [VOD]

  1. regardé plus d’une fois, et chacun comme le premier. créé sur des événements réels – livré de manière experte! regarde d’un seul souffle, perçu comme un livre

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