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THE SIGNAL de William Eubank –
Critique – Sortie DVD/Blu-ray

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note 5.5 -10
Carte d’identité :
Nom : The Signal
Père : William Eubank
Date de naissance : 2014
Majorité : 04 février 2015
Type : Sortie en DVD/Blu-ray
(Déjà disponible en VOD)
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : 4 M$
Genre : SF

Livret de famille : Brenton Thwaites (Nick), Beau Knapp (Jonah), Olivia Cooke (Haley), Laurence Fisburne (Dr Damon Wallace), Robert Longstreet (James), Lin Shaye (Mirabelle)…

Signes particuliers : Un petit film de science fiction qui veut voir grand. Pour le meilleur et pour le moins bien.

LE SIGNAL DE L’AMBITION

LA CRITIQUE

Résumé : Nick et Jonas sont étudiants en première année à MIT (Massachusetts Institute of Technology). Passionnés de piratage, ils ont déjà déjoué le système de sécurité de MIT. Quand ils décident de faire un road trip à travers le Sud-Ouest des Etats-Unis avec la petite amie de Nick, Hailey, leur trajet se trouve être détourné par un génie de l’informatique qui attire leur attention. Le trio se retrouve alors entraîné dans une zone étrangement isolée. Soudain, tout devient noir. Nic est devenu un captif, ils découvrent alors qu’ils font partie d’un complot hors normes.TheSignal_FocusFeatures_Image3_720L’INTRO :

Enrichi par une expérience technique et artistique en tant directeur photo et autres petits boulots, qui contraste avec sa jeunesse comme cinéaste (il n’a signé que le film de SF métaphysique Space Time : L’Ultime Odyssée en 2011, à la gloire du groupe musical Angel & Airwaves) William Eubank livre avec The Signal, un second long-métrage relativement ambitieux en regard de sa petitesse budgétaire (4 millions de dollars réunis sur des fonds indépendants). Une œuvre de science fiction qui se veut narrativement intelligente, et sur laquelle le cinéaste assume tous les postes, du scénario à la post-production. Sortant directement en vidéo, The Signal se profilait comme une possible pépite à signaler dans le surabondant marché du DTV. D’autant qu’il vient de connaître les honneurs d’une sélection en compétition officielle au Fantastic’Arts de Gérardmer 2015. Secrètement, on espérait y trouver le plaisir d’une modeste surprise, dans le sillage du très bon Prédestination des frangins Spierig, sorti en décembre dernier. Et au passage, de quoi affirmer encore un peu plus l’adage selon lequel, dans ses méandres extrêmement vastes, le marché du DTV peut être capable d’offrir de beaux moments de cinéma inattendus. Devant sa caméra, le jeune Eubank ne bénéficiait pas de la présence de grandes stars notables en dehors d’un Laurence Fishburne, de plus en plus abonné aux rôle de caution de luxe dans des bisseries alimentaires. Pour le reste, on n’y trouvera que de jeunes visages comme Brenton Thwaites (héros du récent The Giver) ou Olivia Cooke (bientôt à l’affiche du film d’épouvante Ouija).the_signal_photo_1L’AVIS :

Première bonne nouvelle, pour un budget de sa trempe, que l’on pourra aisément qualifier de famélique au regard des exigences du genre abordé, The Signal affiche un look et une cinégénie particulièrement soignés, renfermant en son sein quelques très beaux plans visuellement bien pensés et exécutés, assortis à des effets spéciaux pleinement réussis. William Eubank prend clairement ses distances avec le nanar à l’imagerie plombée par son micro-budget et The Signal étonne, voire impressionne, par son élégance et sa maîtrise formelle.097020.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Inscrit dans un entredeux entre le film narrativement ambitieux et dans le même temps minimaliste, The Signal se range derrière une démarche bicéphale, comme si le film d’auteur rencontrait frontalement la série B de SF énigmatique et ludique, au croisement d’un carrefour stylistique et scénaristique sous influence de Dark City, 2001 L’Odyssée de l’espace voire The Shelter. Non sans habileté narrative, Eubank développe un récit mystérieux disséminant au compte goutte, ses clés de compréhension pour ménager un suspens reposant en réalité sur des enjeux dramatiques assez faibles. La roublardise du cinéaste est d’arriver à bien cacher cet état de fait pour rendre son film le plus captivant possible, même s’il n’y parvient pas toujours. En cause, un rythme plombé par le retour de bâton de ses velléités d’écriture. À trop ménager son suspens et son récit fragmenté, The Signal finit par souffrir de son avarice en rebondissements, évoluant dans un gentil ennui alors que le film pose trop de questions auxquelles il oublie de répondre, de même qu’il explore trop de pistes qu’il délaisse au bout du compte.The_Signal2014_43

The Signal nourrissait des ambitions élevées mais n’avait ni les moyens ni les idées pour toutes les concrétiser. Une tare qui se ressent davantage dans l’écriture que dans le production design, auquel on ne pourra rien reprocher. Eubank s’efforce de s’appliquer dans l’élaboration de sa mécanique à mystères mais les réponses apportées déçoivent, au fur et à mesure que son film trempe dans les mêmes eaux que le Dark City de Proyas, avec lequel il entretient plus d’un point commun. Même si certaines idées surprendront les plus sensibles à la construction à twists, le problème est qu’elles n’amènent souvent à pas grand-chose, si ce n’est de faire passer The Signal pour un honnête pilote de série télé prometteuse. Et pour ceux qui éventeront le suspens trop tôt en décelant ses mystères, c’est foutu. Sans être désagréable et louablement abandonné dans une démarche à contre-courant du cinéma traditionnel, visant l’immersion dans un univers intriguant et magnifié par une direction artistique de toute beauté, The Signal déçoit surtout par sa propension à tourner inlassablement autour de son concept et de sa construction sans une folle inspiration pour animer son affaire en attendant l’explosion de ses enjeux. S’il ne tient pas toutes ses promesses, le résultat aura pour effet de séduire ou d’énerver, mais à coup sûr, ne laissera pas insensibles et saura s’attirer la clémence pour ses qualités indéniables.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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