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Carte d’identité :
Nom : Rebecca
Père : Ben Wheatley
Date de naissance : 2019
Majorité : 21 octobre 2020
Type : disponible sur Netflix
Nationalité : USA
Taille : 2h02 / Poids : NC
Genre : Drame, Romance
Livret de Famille : Lily James, Armie Hammer, Kristin Scott Thomas…
Signes particuliers : Une nouvelle adaptation du roman de Daphné Du Maurier aussi plate qu’inutile.
UNE NOUVELLE ADAPTATION EN MODE GLAMOUR
NOTRE AVIS SUR REBECCA
Synopsis : En Angleterre, une jeune mariée s’installe dans le domaine familial de son époux, où elle est poursuivie par l’ombre obsédante de la première femme défunte de son mari.
Netflix s’attaque aux classiques, du cinéma ou de la littérature, à l’appréciation de chacun. Pour certains, Rebecca est un remake du chef-d’oeuvre d’Alfred Hitchcock avec Joan Fontaine et Laurence Olivier. Pour d’autres (angle plus logique), il s’agit d’une nouvelle adaptation du célèbre roman de Daphné Du Maurier que le grand « Hitch » avait donc porté à l’écran en 1940. Mais dans les deux cas, que l’on se réfère au roman ou au film, Netflix a massacré une oeuvre. Et pas qu’un peu. Emmené par le tandem Lily James & Armie Hammer, cette nouvelle version de l’histoire de Rebecca est une insulte. L’histoire n’a pas changé, une jeune donzelle, dame de compagnie d’une aristo britannique, croise la route d’un duc veuf qui n’a jamais fait le deuil de sa bien-aimée décédée de noyade. Mais il tombe sous le charme de cette petite roturière pétillante et l’épouse. Direction son immense manoir dans les Cornouailles où le bonheur le tendrait presque les bras. « Presque » seulement car là-bas, la nouvelle « madame de Winter » va devoir vivre avec le fantôme de l’ancienne Madame de Winter -Rebecca de son prénom- dont la présence est… omniprésente.
Rien qu’avec l’affiche, on avait déjà envie de vomir. Mais son esthétique pseudo-glamour digne d’une couverture de Vanity Fair ne va pas se cantonner à ce seul visuel promo, il va ensuite contaminer un long-métrage englué dans un style proche de la romance chic pourrie façon téléfilm M6 d’après-midi, du genre que les fameuses « ménagères » d’hier regardaient en repassant. Dire que rien ne va dans cette nouvelle adaptation serait un euphémisme. Rebecca est une purge comme en vit pas tous les jours, une tragi-romance teintée de thriller à suspens avec aucun argument à défendre. Hitchcock avait su capter (ou injecter de) la subtilité de l’histoire de Du Maurier, il avait su mettre son talent d’orfèvre pour saisir à vif le mariage des saveurs entre tragédie, romanesque, thriller et flirt avec des tonalités de fantastique rôdeur. Il avait sublimé les mots en images, donner de la personnalité à son exercice et surtout instaurer une ambiance pétrie dans un délicieux effroi. Et la nouvelle production Netflix, qu’a t-elle entrepris ? Rien. Du vide, du vent.
Pourtant, aux manettes, le trublion Ben Wheatley, metteur en scène underground dont le cinéma anticonformiste nous a offert des oeuvres frappadingues telles que Kill List, Touristes ou Free Fire. De son génie barré, il ne reste rien dans cette production bien trop propre sur elle, tellement lisse qu’on glisse dessus pour mieux se ramasser la gueule arrivé au bout. Wheatley se montre plus fidèle au roman de Du Maurier, mais c’est peut-être parce que Hitchcock avait su se le réapproprier qu’il avait pu signer une oeuvre aussi marquante. Wheatley lui est transparent, comme son film, plate autoroute vers un ennui mortifère. Pas le moindre bout d’idée n’en ressort, Lily James est aussi expressive qu’une pelle à tarte, le d’ordinaire apprécié Armie Hammer en fait des tonnes, le film appuie tout et tout le temps, comme s’il s’adressait à un public ciblé comme trop con pour saisir la subtilité, et l’ensemble se noie comme la Rebecca de l’histoire. « Rebecca 2020 » voulait être dans l’air du temps en hissant très haut son personnage féminin et en diminuant très fort son personnage masculin (la blanche colombe contre l’inquiétant monsieur) mais ce parti pris pseudo-moderne se fait au détriment de la subtilité (encore elle) qui tenait le classique hitchcockien. Bref, au final, circulez, y’a vraiment rien à voir dans ce conte qui a troqué le gothique pour des apparats colorés et le malaisant pour une vision superficielle, molle et sans regard ni intention.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
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