Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Projet Almanac
Père : Dean Israelite
Date de naissance : 2014
Majorité : 25 Février 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h47 / Poids : 12 M$
Genre : Aventure, SF
Livret de famille : Jonny Weston (David), Sofia Black D’Elia (Jesse), Michelle DeFraites (Sarah), Allen Evangelista (Adam), Virginia Gardner (Christina), Sam Lerner (Quinn), Amy Landecker (Kathy)…
Signes particuliers : Un film pour ados, avec des ados, fabriqué sans doute par un grand ado cinématographiquement immature. Et avec ça, on espère encore avoir une bonne péloche de SF ?
C’ÉTAIT QUAND MÊME VACHEMENT MIEUX EN DELOREAN !
LA CRITIQUE
Résumé : Et si vous aviez une seconde chance… Que feriez-vous ? Que changeriez-vous ? Jusqu’où iriez-vous ? Quatre adolescents font une découverte qui va changer leur vie : une machine aux possibilités infinies… mais aux conséquences parfois irréversibles. Serez-vous prêts à vivre et revivre l’expérience de votre vie ?L’INTRO :
Ne vous arrêtez pas à son affiche française ultra-colorée et particulièrement vilaine, annonçant un espèce de mélange fourre-tout entre une pub pour Euromillions, Need for Speed, Sexy Dance ou Projet X. Le pitch de Projet Almanac avait de quoi nourrir quelques espoirs, notamment ceux d’un teen movie sympathiquement eighties, dans la lignée de Chronicle ou Echo. D’autant que ce premier long-métrage de Dean Israelite partageait en commun avec ces derniers, une histoire gentiment SF, embarquant une bande d’ados dans une aventure haletante sur fond de voyages temporels, en mêlant humour, spectacle, suspens et found footage, et avec comme référence en filigrane, le meilleur du cinéma des années 80 que l’on aime tant. Mais ça, c’était sur le papier, lorsqu’il était encore suffisamment vierge pour que l’on puisse y coucher nos fantasmes d’un jour, retrouver un successeur à ce bon vieux Marty McFly. Un rêve qui s’est sacrément éloigné depuis.L’AVIS :
Qu’on se le tienne pour dit, Projet Almanac est bien loin du revival modernisé de Retour vers le Futur. Il est même déjà très loin, ne serait-ce que d’en contempler le haut de la semelle de ses chaussures. Le film de Dean Israelite nous rappelle surtout à quel point le cinéma a changé, à quel point est révolu ce temps où l’entertainment intergénérationnel était capable d’allier spectacle, sincérité et qualité, dans des aventures fabuleuses qui nous faisaient décoller de nos fauteuils pour entrer dans un monde magique où tout était possible. Cynique à s’en étouffer, Projet Almanac se rangerait plutôt dans le rayon des produits marketing aux allures de mille-feuilles immangeable remplaçant la pâte feuilletée par d’innombrables couches de bêtise superposées les unes sur les autres. Mauvais et ennuyeux, insipide et tenu par des enjeux dramatiques que l’on voit venir à des kilomètres, voilà une belle ineptie pour ado qui prend le public-cible pour des ânes que l’on peut gaver de foin. Transformé en Alex de Orange Mécanique, les yeux écarquillés devant un spectacle abrutissant et lobotomisateur, on est condamné à subir une histoire qui multiplie les sorties de route et les incohérences, qui produit du cliché à la chaîne, à commencer par son quintet de héros fadasses à la recette ultra-classique, trois mecs, deux filles, le génie geek et ses copains d’enfance looser, entourés de la blonde de service et de la brune qui fait fantasmer et qui rejoint l’équipée en cours de route. Il manquerait juste « le bouboule de service rigolo » en fait. Quand on vous dit que tout fout le camp de nos jours…Une absence totale d’originalité à laquelle Israelite vient planter le coup de grâce avec le recours foutrement inutile au found footage. Le jour où tous ces jeunes réalisateurs sans talent qui veulent s’essayer à ce type d’exercice de style comprendront qu’il ne suffit pas d’agiter sa caméra frénétiquement de gauche à droite et de bas en haut, sans discernement ni sans penser le moindre plan, alors ce sous-genre capable du meilleur mais malheureusement souvent du pire, fera un grand pas en avant. Non, « secouer son engin » (sans mauvais jeu de mot, quoiqu’on puisse trouver des similarités dans le résult… Bref) n’est pas une façon de réaliser et ne permet pas de passer outre toute idée de mise en scène. Horrible et migraineux, en plus de devenir rapidement irregardable et de participer à couper court à tout attachement aux personnages, Projet Almanac pose la question suivante : « Et vous, que feriez-vous si vous aviez une seconde chance ? » Très simple, on n’irait pas revoir le film, déjà.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux