Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Mischief Night
Mère : Richard Schenkman
Livret de famille : Noell Coet (Emily), Ian Bamberg (Jimmy), Stephanie Erb (Lauren), Ally Walker (la psy), Daniel Hugh Kelly (David), Richard Riehle (le conducteur), Shannon Makhanian (la mère) Adam C. Edwards (intrus 1), Stephen Rhodes (intrus 2)…
Date de naissance : 2013
Majorité : Inédit. Import DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h27
Poids : Budget NC
Signes particuliers (+) : Un slasher de série B lointainement distrayant.
Signes particuliers (-) : Mischief Night est un plat micro-ondé sans texture ni saveur. On a vu à peu près mille fois en DTV tout le contenu d’un film qui ne se met jamais en quête d’originalité, loin de là. Trop mollasson et sans tension, sa paresse finit par excéder les fans de genre qui s’attendent à des carnages un peu plus sanglant que ce thriller bas de gamme.
TERREUR DANS LA NUIT II
LA CRITIQUE
Résumé : Emilie Walton est une joli jeune femme souffrant d’une cécité psychosomatique depuis l’accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère. Alors que son père se remet tout juste du drame et doit sortir pour son premier rendez-vous galant depuis le drame, Emily va devoir faire face à un mystérieux rôdeur qui a semble t-il décidé de la terrifier pour la Mischief Night, une sorte d’Halloween en plus crétin.…
Richard Schenkman est de retour ! Mais dans quelle forme ? Le problème avec ce cinéaste touche-à-touche sautant de genre en genre comme un poux sauterait de tête en tête (désolé Richard pour la comparaison mais c’est la première qui est venue), c’est qu’il peut être autant capable du meilleur que du pire. Côté « meilleur », on retiendra ad vitam eternam l’expérience puissante que fut la découverte de The Man from Earth, petit film de génie réalisé avec rien si ce n’est un culot et un talent dingue. Côté « pire », on vous laisse le choix car le metteur en scène semble globalement quand même plus à l’aise dans la médiocrité. Le DTV Abraham Lincoln Tueur de Zombie (la version Asylum du pendant hollywoodien) ? Ou non, la comédie romantique And Then Came Love peut-être ? Bref, peu importe, toujours est-il que Schenkman aime se glisser un peu partout mais sa filmographie trahit quand même un léger favoritisme pour le cinéma de genre, qu’il affectionne. Bonne nouvelle pour les amateurs, son petit-dernier en est un puisque Mischief Night est à ranger section « home invasion ».
Mischief Night est un petit film d’épouvante appartenant à la série des After Dark Originals, cette collection de bisseries de bonne facture produites sous le label After Dark. Emballé en seulement 12 jours par une équipe réduite dans un lieu unique, Mischief Night prend pour contexte la tradition un peu désuète du même nom, appartenant à la culture populaire américaine, cadre qui va permettre de se diriger tranquillement et « sous tension » vers un thriller horrifique estampillé « home invasion » avec un soupçon de slasher. La Mischief Night est une nuit où les enfants se livrent à des blagues un peu idiotes destinées à faire peur, associées à de mini-actes de vandalisme plus débiles que méchants du genre lancé d’œufs sur les portes… Sa date et son existence variant d’un région à l’autre du pays. Avec le succès récent de The Purge, Mischief Night tombait à pic. Un univers à l’extérieur, un personnage à l’intérieur, de mystérieux agresseurs masqués… On voit venir la recette calibrée. Et pour pimenter le tout et accroître le suspens, quoi de mieux qu’une héroïne aveugle (la jolie Noell Coet) par conséquent déjà diminuée face aux attaques. Pour le reste du casting, rien de spécial à signaler sinon des mini-rôles à la limite du caméo pour le chevronné Richard Riehle et la milf Ally Walker (la série Profiler).
L’AVIS :
Mischief Night, c’est le genre de petite série B inoffensive qui coûte pas cher, qui ne mange pas de pain, qui n’invente pas grand-chose, mais qui peut s’avérer distrayante et efficace un samedi soir oisif, avec au passage le mérite de bénéficier d’un budget suffisant et d’un travail de professionnels pour s’octroyer un look cinégénique et agréable. Dans l’exécution, on va être honnête, il n’y a pas vraiment de raison de s’appesantir deux heures sur un film assez limité dans l’esprit et pondu en 5 minutes aux toilettes, le script rédigé sur une feuille de PQ. Après une grosse période où la mode était au torture porn dégueulasse, le home invasion semble être le nouveau créneau du moment pour l’horreur. Sorti en DTV et dans quelques salles américaines en 2013, dans l’ombre des The Purge et autre You’re Next, le bien gentil Mischief Night a dû mal à se faire entendre mais a bénéficié de retours assez positifs, ce qui ne manquait pas de nous intriguer. Factuellement, le film de Richard Schenkman est un produit de qualité et pour ça, on l’en remercierait presque car ça nous change des bousasses cheap au visage honteux, qui pullulent sur le marché de la galette numérique. Mais avoir une belle et un bon son, c’est bien, mais ce qui nous intéresse surtout, c’est le contenu…
Assumant voire revendiquant son look années 90, Mischief Night étale ses références, Scream ou Souviens-toi l’été dernier en tête, et s’applique à divertir avec solidité. Le résultat ne casse pas trois pattes à un canard mais se regarde et on pourra seulement lui reprocher de manquer un peu de surprises et d’ambition. Car finalement, il n’y pas grand-chose à se mettre sous la dent question scénario avec ce ressucé « horrifique » du Seule dans la Nuit de Terrence Young. Un film trop sage, trop plan-plan, manquant cruellement de générosité et de rebondissement et laissant une vague sensation d’arnaque face à l’économie de son action concentrée sur quelques courts passages rarement tendus et cousus de fil blanc. Épouvantablement mal joué par des acteurs pas loin de la caricature du comédien discount artificiel, Mischief Night a aussi le tort de suivre à la ligne et avec un sérieux solennel, un script stupide à souhait s’ingéniant visiblement à faire sans arrêt prendre à ses personnages les décisions les plus débiles possibles. Tout ça se dirigeant vers un final pas loin de prétendre à la palme du grotesque car totalement dénué de second degré là où il en aurait eu bien besoin pour éviter de se couvrir de ridicule.
Mischief Night n’est pas une honte, juste un produit bas de gamme qui ne cherche jamais à être un poil plus finaud et volontaire que la simple série B alimentaire et sans génie. On s’agacera surtout de sa pauvreté en terme d’action, tout cela tournant quand même sacrément en rond et étirant comme il peut son intrigue sur la durée d’un long-métrage mais sans jamais masquer le fait qu’on nous a un petit pris pour des endives sur ce coup là, avec un film déjà vu mille fois et en mieux.
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux