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LES SOUVENIRS de Jean-Paul Rouve : la critique et le test Blu-ray [Sortie DVD/Blu-ray]

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LES-SOUVENIRS_120_WEBMondo-mètre
note 7-10
Carte d’identité :
Nom : Les Souvenirs
Pères : Jean-Paul Rouve
Date de naissance : 2014
Majorité : 20 mai 2015
Type : Sortie DVD/Blu-ray
(Éditeur : TF1 Vidéo)
Nationalité : France
Taille : 1h36 / Poids : 3 M€
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Michel Blanc (le père de Romain), Annie Cordy (la grand-mère de Romain), Mathieu Spinosi (Romain), Chantal Lauby (la mère de Romain), Audrey Lamy (la directrice de la maison de retraite), William Lebghi (Karim), Flore Bonaventura (Louise), Jean-Paul Rouve (le gérant de l’hôtel), Jacques Boudet (le peintre)…

Signes particuliers : Pour son troisième long-métrage, Jean-Paul Rouve parle avec douceur du cycle de la vie…

LA VIE : CETTE ROUE QUI TOURNE OÙ LES GÉNÉRATIONS SE CROISENT

LA CRITIQUE

Résumé : Romain a 23 ans. Il aimerait être écrivain mais, pour l’instant, il est veilleur de nuit dans un hôtel. Son père a 62 ans. Il part à la retraite et fait semblant de s’en foutre. Son colocataire a 24 ans. Il ne pense qu’à une chose : séduire une fille, n’importe laquelle et par tous les moyens. Sa grand-mère a 85 ans. Elle se retrouve en maison de retraite et se demande ce qu’elle fait avec tous ces vieux. Un jour son père débarque en catastrophe. Sa grand-mère a disparu. Elle s’est évadée en quelque sorte. Romain part à sa recherche, quelque part dans ses souvenirs…les souvenirs L’INTRO :

L’ex-Robin des Bois Jean-Paul Rouve signe avec Les Souvenirs, son troisième long-métrage après Sans Arme, Ni Haine, Ni Violence en 2008 et Quand Je Serai Petit en 2012. L’adaptation d’un roman de son ami David Foenkinos, qui aura cosigné avec lui, le script de cette transposition qui prend quelques libertés vis-à-vis de l’ouvrage. Devant sa caméra, s’il endosse un petit rôle secondaire, l’acteur-cinéaste laisse la part belle à un contre-emploi étonnant en la personne de la chanteuse Annie Cordy, entourée de deux générations de comédiens, l’expérimenté Michel Blanc et le jeune Mathieu Spinosi (aperçu dans Les Yeux Jaunes des Crocodiles), respectivement fils et petit-fils. Chantal Lauby, Audrey Lamy, William Lebghi (Slimane dans le sitcom Soda) ou encore Jacques Boudet, complètent une distribution à vocation comique, pour un film qui se revendique plutôt comme une comédie dramatique touchante.488489.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxL’AVIS :

Avec Les Souvenirs, Jean-Paul Rouve navigue entre l’humour et les émotions fortes, et manie à merveille ses changements de registre dans un film sur la vie qui devient comme elle, une continuité faites de hauts et de bas, de rires et de drames, de questionnements existentiels et de rencontres avec le destin. Les Souvenirs est une humble pépite magnifique qui rappelle un cinéma vrai parlant de l’existence à échelle humaine. Un cinéma à la Truffaut ou à la Sautet, à la fois sincère, juste et bouleversant, brassant un panorama de thématiques allant des liens intergénérationnels au devoir de transmission et d’héritage, parlant du cycle de la vie, de la mort, de la famille, du temps qui s’écoule, de la nostalgie…503089.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxDiamant pas toujours très bien poli, avec quelques micro-imperfections ça et là (de montage par exemple), Les Souvenirs remue et drague beaucoup de choses, il nous interpelle sur bien des vérités, alors que devant sa caméra, Rouve égrène des personnages tous plus splendides de véracité les uns que les autres, offrant un large portrait humain… de l’être humain. La grand-mère confrontée à la nostalgie et au tragique d’une fin de vie, le fils cachant et contenant une dépression post-retraite, le petit-fils à la recherche de l’amour et du sens de sa vie… Autant de personnages dessinant le cycle de l’existence telle une roue qui tourne sans fin en reproduisant des schémas éternels, de génération en génération. Derrière, une galerie de seconds rôles délicieux, comme autant de petits portraits derrière la grande toile, croqués avec appétit et finesse par l’acteur-réalisateur. Un gérant d’hôtel tragicomique porté sur l’apéro à toute heure pour tromper l’ennui et la tristesse, un colocataire mou et gentiment looser drolatique, un vendeur de station service philosophe, un peintre raté pondant des tableaux touchant de laideur, une femme qui s’emmerde… Autant de personnages croustillants comme autant de comédiens ravissants, à l’exception d’un Michel Blanc s’affichant comme la seule fausse note dissonante, mal ou pas dirigé, devenant le point faible d’une distribution pourtant aux petits oignons, illuminée par une impressionnante Annie Cordy, magique en grand-mère perdue entre la mélancolie de la fin et la joie de profiter des instants de bonheur raréfiés. Par Michael Spinosi aussi, jeune révélation et excellent de douceur en fils/petit-fils tendre et attendri par son aïeule.498704.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx D’une délicatesse à la fois lumineuse et tragique, l’œuvre douce-amère de Jean-Paul Rouve nous laisse avec un torrent d’émotions allant de la joie face la beauté de la vie à la mélancolie de son tragique en passant par un besoin pressant de dire à ses proches qu’on les aime. Les Souvenirs est une ode, un miroir de nos vies. Et son humilité fait sa force.

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LES SUPPLÉMENTS

L’édition DVD ou Blu-ray de Les Souvenirs proposent deux suppléme,nts en guise de bonus. D’abord, une interview (non sans humour) du réalisateur Jean-Paul Rouve et de l’auteur du roman originel, David Foenkinos, par Jean-Claude Carrière. 34 minutes où sont abordés à peu près tous les sujets. La façon dont l’auteur et le réalisateur ont travaillé ensemble, leur rencontre, l’écriture, les modifications apportées, leur complicité qui a favorisé un travail effectué sur la même longueur d’onde… Si une grosse partie est dédiée au travail d’écriture et d’adaptation à quatre mains, l’entretien aborde ensuite le casting, le financement difficile, le tournage, le montage, l’équilibre entre émotion et rires, certains petits détails clins d’œil du film (les tableaux « moches », les références à Truffaut). La rencontre se termine sur la sortie atypique du film en salles, rendue délicate par le contexte, une semaine après les attentats de Charlie Hebdo. Viennent ensuite un florilège de scènes coupées (de vraies scènes, on tient à le préciser, pas juste des plans sans intérêt). On nourrira ce petit reproche fréquent d’absence d’explications sur le choix de ces coupes, d’autant que la plupart des séquences présentées, se révèlent tour à tour très belles, drôles ou d’une grande tendresse. Une séquence de fête drôlatique, une scène de visite de l’appartement d’enfance par Michel Blanc, avec le choc des changements opérés par les nouveaux propriétaires brisant la nostalgie des lieux. Une scène de promenade et un dîner grand-mère/petit-fils également, tous deux plein de douceur. Enfin, le clip de Julien Doré « Que restent-ils de nos amours ? » clôt ces suppléments de grande qualité. Comme le film.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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