Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : A Little Chaos
Mère : Alan Rickman
Date de naissance : 2014
Majorité : 06 mai 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h57 / Poids : NC
Genre : Romance historique
Livret de famille : Kate Winslet (Sabine de Barra), Matthias Schoenaerts (André Le Nôtre), Alan Rickman (Louis XIV), Stanley Tucci (Philippe D’Orléans), Helen McCrory (Mme le Nôtre), Steven Waddington (Duras), Jennifer Ehle (Mme de Montespan), Danny Webb (Moulin)…
Signes particuliers : Avec élégance et raffinement, Alan Rickman signe une romance historique tendant à renouer avec un vieux cinéma de tradition…
UN LONG FLEUVE (TROP) TRANQUILLE
LA CRITIQUE
Résumé : Artiste aussi douée que volontaire, Sabine De Barra conçoit de merveilleux jardins. En 1682, son talent lui vaut d’être invitée à la cour de Louis XIV, où le célèbre paysagiste du roi, André Le Nôtre, fasciné par l’originalité et l’audace de la jeune femme, la choisit pour réaliser le bosquet des Rocailles. Ce sera une pièce maîtresse des jardins, la salle de bal à ciel ouvert du nouveau palais que le Roi Soleil souhaite créer à Versailles pour éblouir l’Europe. Tout en donnant son maximum et en menant l’incroyable chantier pour terminer à temps, Sabine s’aperçoit vite qu’à la cour, le talent ne suffit pas : il faut aussi maîtriser l’étiquette et savoir naviguer dans les eaux troubles des intrigues. La jeune femme défie les barrières sociales et celles liées à son sexe ; elle noue même une surprenante relation avec le roi et gagne la confiance du frère du souverain, Philippe. Au-delà des interdits et des passions, au coeur d’une cour sur laquelle le monde entier a les yeux rivés, Sabine et Le Nôtre vont tout donner pour porter le rêve de leur vie malgré les obstacles…L’INTRO :
Les Jardins du Roi, ou l’histoire d’un projet absolument incompréhensible, de ses fondations jusqu’à l’œuvre érigée, trônant au milieu du cimetière des films historiques en costumes manqués ou semi-manqués. Artiste transversal, acteur et metteur en scène de théâtre et de cinéma, l’illustre Alan Rickman réunit pour son second long-métrage, 17 ans après L’Invitée de l’hiver, l’hétéroclite Kate Winslet qu’il associe à l’étoile belge grandissante Matthias Schoenaerts (De Rouille et d’Os, Bullhead). Un Schoenaerts qui décidément, semble particulièrement affectionner les films d’époque, à en croire son trio 2015 composé de Suite Française, Les Jardins du Roi et Loin de la Foule Déchaînée, le prochain Thomas Vinterberg.L’AVIS :
Avec Les Jardins du Roi, Alan Rickman souhaitait revenir à un cinéma très shakespearien dans l’âme, un cinéma en costumes de tradition, à la fois romanesque, classieux et délicat, alliant tenue, grâce et prestance. Tout cela, au service d’une histoire remontant le temps pour prendre la direction de la Cour de Louis XIV, racontant la création des fabuleux jardins du Château de Versailles en 1682. Le sujet semble mince mais probablement que la petite histoire derrière la grande méritait d’être déterrée, sublimée et mise en lumière par un cinéaste (qui au passage s’offre le rôle du Roi) auquel on prête volontiers la même crédibilité qu’un Kenneth Branagh pour embrasser le genre. Sauf que, ô surprise, Les Jardins du Roi n’a strictement rien d’une « histoire vraie ». Son personnage principal est une pure invention fictive à des fins mélodramatiques. Partant de ce point, c’est tout le projet qui va s’effondrer comme un château de sable auquel on aurait donné un coup discret dans ses bases fragiles.Alan Rickman n’avait strictement rien à raconter dans son scénario au-delà de la mise en scène de son cadre à la magnificence flamboyante. Sauf qu’un cadre resplendissant et sculpté avec talent mais sans toile dedans, ne sert à rien en définitive. Les Jardins du Roi s’expose à la même problématique, celle d’être une œuvre minutieusement splendide voire fascinante en appelant à la beauté des grandes toiles historiques de maître, mais gentiment inutile, proche de l’expérience du rien. Un rien certes magnifique, mais un rien quand même. Et c’est là sans doute que toute l’entreprise d’Alan Rickman devient incompréhensible. Sachant que son personnage principal est une pure invention nécessaire à l’embrasement d’une fiction voulue romanesque, pourquoi ne pas être allé jusqu’au bout de la démarche en inventant également de quoi remplir un film aussi affamé qu’un bagnard échappé d’un goulag traversant un long désert.Beau mais sans âme, propre mais sans passion, plaisant mais confondant de platitude, instructif mais dénué du moindre enjeu dramatique, mature et calme mais dégageant un subtil parfum de doux ennui, porté par une mise en scène au classicisme raffiné mais poussiéreux, interprété avec un professionnalisme sérieux mais zébré par les appels du cabotinage, Les Jardins du Roi est le film des sentiments antagonistes. Une œuvre figée, bercée par son équilibre trop tranquille et aussi plat que les vallons de Belgique, évoluant sans frémir du moindre clapotis de vague, comme une barque posée sur les flots d’un lac sans remous.On le comprend assez vite mais si Les Jardins du Roi laisse transparaître quelques éléments de fascination envers son académisme rappelant un ancien cinéma d’antan au plasticisme irréprochable, son tort principal qui le vide de sa substance comme une passoire percée, est de souffrir d’une absence cruelle de matière, de n’avoir aucun récit fort pour nous accrocher à sa belle peinture techniquement admirable et sans vision défendable.
Un documentaire de 45 minutes aurait sans doute été plus pertinent qu’un film de deux heures qui se traîne en redondances coupables et en emprunt de chemins de traverse pour masquer sa fuite en avant à la recherche d’idées narratives. Mais pour cela, encore eut-il fallu que l’entreprise repose sur une réelle volonté d’historicité. Et là encore, Les Jardins du Roi se perd dans ses intentions, ni reflet fidèle ni projet ludique. Quel était le but finalement d’un film qui s’autorise même d’abandonner le réalisme de sa reconstitution à des fins de modernisation pour épauler l’identification du public ? Comme par exemple laisser ses personnages arborer des vêtements croisant style d’époque et contemporanéité (ou comment écarquiller les yeux en voyant Schoenaerts en costume Louis Vuiton). Avec cette fine histoire d’amour aérienne doublée d’un portrait de la Cour Louis XIV et de la naissance des jardins de Versailles, Alan Rickman souhaitait renouer avec un grand cinéma de tradition simple et romanesque, quelque-part presque littéraire. Et si le résultat atteint certains de ses objectifs, essentiellement visuels, le vide d’un récit bien trop creux pour accrocher nous amène à traverser cette œuvre tellement immobile qu’elle en étouffe toute intensité ou aspérité fiévreuse. Et ces Jardins du Roi de se contempler sans déplaisir mais sans jamais enivrer ou soutirer la moindre émotion, la faute à son absence d’intrigue digne de ce nom.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
film d’une puissance et d’une sensibiité à fleur de peau, les acteurs jouent avec talent et m^eme si il n’y a pas de vérité historique , il y a une sorte de magie qui ressort de ces pesonnages magistralement interprétés.
magnifique histoire d’amour, je cours acheter le DVD.
je joue