Carte d’identité :
Nom : Le Labyrinthe
Père : Wes Ball
Date de naissance : 2014
Majorité : 15 octobre 2014
Sexe : En salles
Nationalité : USA
Taille : 1h54 / Poids : 34 M$
Type : SF
Livret de famille : Dylan O’Brien (Thomas), Aml Ameen (Alby), Will Poulter (Gally), Kaya Scodelario (Teresa), Thomas Brodie-Sangster (Newt), Ki Hong Lee (Minho), Jacob Latimore (Jeff), Blake Cooper (Chuck)…
Signes particuliers : Une nouvelle saga dystopique distrayante et efficace, forte d’univers intéressant et intrigant et d’une absence de temps morts ne laissant aucune place à l’ennui. Il ne lui manque que l’équilibre, un peu à tous les niveaux.
DYSTOPIE : UN NOUVEL ESPOIR ?
LA CRITIQUE
Résumé : Quand Thomas reprend connaissance, il est pris au piège avec un groupe d’autres garçons dans un labyrinthe géant dont le plan est modifié chaque nuit. Il n’a plus aucun souvenir du monde extérieur, à part d’étranges rêves à propos d’une mystérieuse organisation appelée W.C.K.D. En reliant certains fragments de son passé, avec des indices qu’il découvre au sein du labyrinthe, Thomas espère trouver un moyen de s’en échapper.L’INTRO :
Le registre de la dystopie SF a le vent en poupe depuis quelques années, du côté d’Hollywood. Après Hunger Games ou Divergent, voici venir le nouvel univers désenchanté du moment : Le Labyrinthe. Adaptation d’un best-seller de James Dashner paru en 2009, Le Labyrinthe est tiré d’une saga littéraire en trois volumes baptisée L’Epreuve. C’est le premier opus qui vient d’être adapté au cinéma par le néophyte Wes Ball, auteur de son premier long-métrage une expérience dans l’animation et après quelques courts dont Ruin, un effort acclamé ayant déjà pris un univers SF post-apocalyptique pour cadre. Le Labyrinthe, alias The Maze Runner, nous embarque dans un pseudo-contexte lorgnant vaguement du côté du Cube de Vincenzo Natali, avec l’histoire d’un groupe de post-adolescents inexplicablement pris au piège d’un labyrinthe en mouvement, changeant chaque nuit. Les malheureux prisonniers de ce dédale mystérieux vont devoir trouver une issue tout en essayant de comprendre ce qu’ils font là. En fonction de ses performances au box office, Le Labyrinthe entend bien être suivi de La Terre Brûlée et La Remède Mortel, les deux autres volumes. Une chose est sûre, le film de Wes Ball est clairement construit comme un « premier chapitre » appelant ses suites. L’AVIS :
On ne savait trop qu’attendre du lancement de cette nouvelle saga si ce n’est que son postulat de départ était plutôt séduisant. Pour le reste, le film allait-il basculer du côté d’un univers fort et iconique traité avec maturité (style Hunger Games) où plutôt vers les ornières de la franchise ado pas très maligne (style Divergent) ? Quelque part entre les deux, Le Labyrinthe est une semi-réussite contrastée, à la fois série B ambitieuse (34 millions de dollars seulement question budget et un production design plutôt réussi) ludique et divertissante, autant qu’elle peut être traversée de défauts amenuisant sa qualité et son impact.
Se révélant plutôt bon faiseur, Wes Ball signe un film sans réel génie mais distrayant et par à-coups tenu par un suspens efficace. Ne s’empêtrant pas une durée excessive comme nombre de ses confrères inaugurant une saga, Le Labyrinthe déroule son intrigue sur moins de deux heures, ne laissant pas de place à l’ennui et déversant une consistance marquée par une forte densité d’informations à la minute. C’est en même temps un peu son problème. Côté écriture, Wes Ball a du mal à gérer son flot d’informations et les répartit de façon trop aléatoire pour que son film affiche une fluidité exemplaire. Le mystère est longuement entretenu, les révélations arrivent au compte-gouttes, tout ça avant un dernier quart d’heure en balançant beaucoup, et d’un coup. On frôle l’indigestion de fin de repas alors que rassasié, on avale le coup de grâce avec les dernières bouchées fatales.
Ce manque d’équilibre au niveau narratif, s’étend et vient résumer à lui-seul l’entière entreprise Le Labyrinthe, aussi capable d’être bien foutu qu’il ne peut se tirer une balle dans le pied, tirant souvent de ses qualités, ses propres défauts. Une tension bien installée mais dans un film manquant cruellement d’émotion, des personnages s’érigeant en incarnation d’un rôle dans le récit mais trop souvent fadement dépeint et manquant de psychologie, un rythme soutenu mais marqué soit par quelques redondances (peu gênantes cela dit), soit par une vitesse d’avancée trop expéditive pour que l’on s’attache à quoique ce soit, un parfum de mystère solidement entretenu mais mal géré au final quand il s’agit de gratter le vernis pour accrocher le spectateur en vue des suites à venir, quelques pics de violence mais très contenu afin de respecter le cahier des charges PG-13 etc…
Globalement, Le Labyrinthe est un mini-blockbuster (on rappelle quand même ses 34 M$ de budget, chapeau bas et respect Mr Ball) qui se suit sans peine. Episode introductif plutôt honnête et correct malgré une ribambelle de petits clichés éparpillés un peu partout, le film n’a pas une folle originalité au-delà de son pitch et son look visuel, il faut bien l’avouer assez beau, mais il a su nous accrocher. Reste que l’on aurait besoin de savoir où tout cela se dirige pour mieux juger de la valeur de ce coup d’envoi, d’autant que le second volet (lancé en pré-production) semble nous diriger vers tout autre chose. Un bon moment de cinéma, pas forcément mémorable en soi, mais dessinant une nouvelle mythologie intrigante.
Bande-annonce :