Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Olympus has Fallen
Père : Antoine Fuqua
Livret de famille : Gerard Butler (Banning), Aaron Eckhart (Président Asher), Dylan McDermott (Dave), Morgan Freeman (Trumbull), Angela Bassett (Jacobs), Melissa Leo (McMillian), Radha Mitchell (Leah), Cole Hauser (un agent), Rick Yune (Kang), Finley Jacobsen (Connor), Ashley Judd (Première Dame Asher), Robert Forster (Clegg)…
Date de naissance : 2013
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 1h59 – 80 millions $
Signes particuliers (+) : Du bon gros cinoche décérébré mais bien exécuté en vue d’un plaisir coupable régressif archi-fun. Des muscles, des fusillades, des explosions et de la baston. What else ?
Signes particuliers (-) : Très limité dans sa visée, bourré de clichés et complètement con, du ciné pas substantiel pour un sou, recherchant juste le fun immédiat.
L’HOMME DU PRÉSIDENT
Résumé : Mike Banning est à la fois un garde du corps du Président et un ami de la famille. Quand la femme du commandant en chef meurt dans un accident sans que Mike n’ait pu faire quoi que ce soit, il se retrouve relégué à un boulot de bureau. Jusqu’au jour où la Maison Blanche est attaquée par des terroristes nord-coréens. Banning devient le seul espoir sur place pour les huiles du pentagone alors que le Président est retenu en otage dans le bunker présidentiel…
Quand Die Hard rencontre Rambo et Taken en même temps, ça nous donne La Chute de la Maison Blanche, le blockbuster le plus con du mois mais aussi le plus fendard. Antoine Fuqua a toujours été à l’aise dans le cinéma d’action. Des Larmes du Soleil au Roi Arthur en passant par Shooter ou Un Tueur pour Cible, le père de Training Day et de L’Elite de Brooklyn fait partie de ces cadors du cinéma musclé un peu débilitant mais qui se déguste comme autant de plaisirs coupables régressifs. Et 2013 est décidément une sale année ciné pour l’Amérique attaquée de toutes parts et les coréens du Nord sont la cible privilégiée en ces temps de remous géopolitiques où le pays sous le poids de la dictature fait régulièrement et tristement parler de lui pour ses frasques provocatrices (essais nucléaires, tests de missiles, menaces…). Après le remake de L’Aube Rouge de Milius par Dan Bradley qui prenait déjà ouvertement le pays d’Asie du Nord comme grand méchant envahisseur des Etats-Unis, Olympus has Fallen (son titre américain bien plus beau, référence au langage des services secrets qui désigne la Maison Blanche sous le pseudonyme mégalo d’Olympus) fait de même. Façon Invasion USA de Joseph Zito avec l’inusable Chuck Norris, La Chute de la Maison Blanche va mettre les petits plats dans les grands pour matérialiser une nouvelle histoire d’attaque et d’invasion de l’Amérique par une bande de terroristes extraordinairement organisée et efficace. La mission ? Prendre la Maison Blanche et obliger les USA à se retirer du check point entre la Corée du Sud et celle du Nord en vue d’une invasion visant la réunification des deux Corées et d’une attaque destructrice nucléaire sur le sol américain. Mais évidemment, un homme est là et veille au grain. Cet homme, c’est un agent de services secrets, ex-proche du Président marqué par un drame qui l’en a éloigné…
Direction la Louisiane pour les équipes de La Chute de la Maison Blanche et pour Gérard Butler, le monsieur muscle du film (qui après 300 va redîner en enfer une seconde fois), où une réplique de la célèbre White House a été entièrement reconstituée de toutes pièces avec une crédibilité étonnante. La demeure historique, son jardin, sa fontaine, Pennsylvania Avenue, la rue qui passe devant, pour 80 millions de dollars, c’est un décor fabuleux qui a été remonté en vue d’être complètement anéanti dans un gigantesque film d’action qui ne vise que le divertissement spectaculaire décérébré en foutant plein la gueule deux heures durant. Aaron Eckhart incarne le Président Asher, Morgan Freeman, Dylan McDermott, Angela Bassett, Melissa Leo, Radha Mitchell, Cole Hauser, Ashley Judd complètent le casting face au bad guy de service, Rick Yune, un acteur américain d’origine asiatique vu dans Fast and Furious, Meurs un Autre Jour ou plus récemment, dans L’Homme aux Poings de Fer de RZA.
Comme c’est souvent le cas chez Michael Bay par exemple, Fuqua s’est assuré l’aide des différentes organisations gouvernementales et de l’armée pour donner le plus de crédibilité et d’authenticité à son film. En retour, comme c’est aussi le cas chez l’ami Bay, La Chute de la Maison Blanche donne à fond dans le patriotisme exacerbé et les louanges du courage des hommes de l’ombre qui protègent l’Amérique des menaces. C’est toute l’iconographie classique qui y passe, des plans au ralenti sur le drapeau yankee aux musiques patriotiques bien placées pour faire leur effet, des démonstrations ultra-spectaculaires soulignant la force et la puissance militaire de la nation en passant par des séquences héroïques pas forcément crédibles pour un sou, en revanche, mais foutrement fendardes.
On l’aura bien compris, La Chute de la Maison Blanche n’est pas le film le plus intelligent du mois. Sur le modèle d’un Die Hard gratiné en action décomplexée, le film de Fuqua nous propose une inoxydable histoire de vaillant et courageux défenseur de l’Amérique seul face à une horde impressionnante de méchant qu’il va combattre jusqu’à son dernier souffle avec rage et animé par une loyauté indiscutable à la patrie, au Président et aux idéologie patriotiques du pays. Et qu’importe que le film soit bourré d’incohérences en tout genre dans ses menus détails, La Chute de la Maison Blanche vise seulement le gros spectacle pop corn pour une soirée détente en mode « on débranche le cerveau et on se laisse glisser au rythme des fusillades, des explosions et des mano à mano bien violents. Classé « R » aux Etats-Unis, le film de Fuqua dépote autant qu’il n’est hardcore pour un gros divertissement du genre. Bien sanglant, bien rentre-dedans, à grands forts de coups de couteau dans la tête, d’exécutions d’une balle dans la tempe en gros plans, d’empoignades viriles douloureuses et de massacre de masse graphiques, pas question de faire dans la dentelle et le tout sera relevé à l’épice de l’humour via des dialogues bien juteux.
Efficace, La Chute de la Maison Blanche va nous offrir exactement ce que l’on était venu y chercher, un monstrueux plaisir coupable complètement con dans le fond mais sacrément fun sur le principe. Témoin, l’attaque terroriste de début impressionnante pleine de souffle épique et relatée en temps réel soit 13 minutes millimétrées comme de l’horlogerie fine et furieuses. Le gros moment de bravoure du film. Derrière (et même avant cela dit, avec l’accident, le drame etc…), tous les clichés y passent mais on s’en tamponne autant que les improbabilités nombreuses (qui est ce terroriste fou se demande t-on au Pentagone après avoir conversé avec lui en visio-conférence. On se renseigne… avant d’apprendre qu’il s’agirait de l’homme le plus recherché au monde. En gros, au Pentagone, on serait pas foutu de reconnaître Ben Laden s’il était venu toquer à la porte du bâtiment !). La Chute de la Maison Blanche ne restera pas dans les annales du cinéma, pas plus que comme l’un des grands moments cinématographiques de l’année. Il ne révolutionne rien cet actioner efficace et pas sérieux pou un sou, mais est un super divertissement qui permet de prendre son pied avec délectation par une série B animée de bonnes intentions et d’une générosité sans faille. Fuqua fait tout péter, joue à fond la bêtise de son blockbuster limité du bulbe en menant rondement sa barque et nous fait passer un bon moment de cinoche hollywoodien bien torché comme on l’aime où ça pétarade dans tous les sens avec la testostérone qui transpire des pores de la pellicule.
Bande-annonce :