Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Joker
Pères : Simon West
Date de naissance : 2014
Majorité : 14 janvier 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h36 / Poids : 30 M$
Genre : Action
Livret de famille : Jason Statham (Nick Wild), Michael Angarano (Cyrus), Milo Ventimiglia (DeMarco), Stanley Tucci (Baby), Sofia Vergara (DD), Dominik García-Lorido (Holly), Hope Davis (Cassandra), Ane Heche (Roxy), Max Casella (Osgood), Jason Alexander (Pinky)…
Signes particuliers : Simon West retrouve Jason Statham pour un thriller musclé à Las Vegas.
LES AVENTURES DE JASON À LAS VEGAS
LA CRITIQUE
Résumé : Nick Wild, ex-marine addict au jeu, se reconvertit dans la protection rapprochée de clients lucratifs. Il compte ainsi quitter Las Vegas pour mener une vie meilleure. Lorsque son ancienne compagne, Holly, est retrouvée battue et laissée pour morte, Nick accepte de l’aider à se venger. Il va rapidement découvrir que le coupable n’est autre que Danny DeMarco, membre d’une puissante famille du milieu. L’INTRO :
22 v’là Statham ! Il y a des acteurs comme ça où à chaque nouveau film, on ne peut s’empêcher de se dire « ah cool, le nouveau machin truc… » Cela ne va pas nécessairement dire que ça va bon, on en a généralement conscience, mais il y a une petite fibre geek à la recherche de plaisir coupable qui se met en frétiller au fond de nous. Comme pour Nicolas Cage, Stallone, voire Van Damme pour certains, Jason Statham appartient à ce cercle très select. On sait pertinemment que l’on va se retrouver devant une série B, que ça ne sera pas forcément le film de l’année etc… Mais on n’est toujours pas rassasié de voir le bonhomme donner des coups de tatanes à tout ce qui bouge avec un air patibulaire mais presque. Voici donc venir Joker, nouveau long-métrage du faiseur/exécuteur Simon West. Un réalisateur qui avait ouvert sa carrière en apothéose avec le jouissif Les Ailes de l’Enfer avant de décliner progressivement vers les tréfonds de la catégorie « tâcheron ». Son adaptation de Lara Croft avait bien entamé une crédibilité jamais retrouvée depuis avec son remake poussif de Terreur sur la Ligne et ses bisseries Le Flingueur (déjà avec Statham) ou le mauvais 12 Heures avec Nicolas Cage. Au milieu de tout ça, Expendables 2. Statham et West, c’est donc une longue histoire, qui se poursuit aujourd’hui avec ce nouvel effort à petit budget, qui prend place dans le milieu de Vegas, de jour (ça change un peu des clichés hollywoodiens), avec l’histoire d’un « chaperon », traduisez un ancien Marine costaud spécialisé dans la protection rapprochée de clients fortunés.L’AVIS :
Loin des 100 millions et des feux des projecteurs d’un Expendables 2, Simon West continue dans la moyenne production à moyen budget, comme 12 Heures juste avant lui. Un financement modeste à 30 millions, Statham érigé en tête d’affiche sur qui tout repose, quelques guests (Stanley Tucci pour une petite apparition et Milo Heroes Ventimiglia en bad guy) et le cinéaste compte sur son comédien pour faire le job et draguer ses fans en direction de cet exercice que l’on pourra qualifier « d’étrange ». Etrange car inclassable. On ne sait pas trop ni comment classer Joker, ni comment le vendre d’ailleurs. Drame un peu musclé, thriller sans vraiment l’être, chronique matinée de comédie, film d’action un peu radin, le nouveau Simon West n’est pas un ofni à proprement parler, mais pas loin.Jamais vraiment désagréable mais jamais palpitant non plus, pas très bon sur le fond mais dans le même temps regardable voire séduisant par moments sur la forme, Joker est de ces films qui déconcertent, qui laissent sérieusement songeur sans trop savoir quoi en penser précisément. Le film de Simon West cumule les défauts qui auraient dû en temps normal, le plomber avant de le couler à pic. D’abord parce qu’il ne raconte rien, qu’il souffre d’une terrible absence d’enjeux et les rares sur lesquels il s’appuie, Joker les survole au lieu de les prendre à bras le corps. On se retrouve face à un assemblage maladroit de micro-histoires parallèles, comme un résumé de ce qui aurait presque pu être une série télé sur un privé faisant dans la protection rapproché dans l’iconoclaste Vegas. Car c’est de cela qu’il s’agit. Vegas, son univers aux allures de prison que l’on ne peut quitter, sa mystérieuse attraction impitoyable et indécrottable, ses histoires de coulisses, sa violence, son addiction, le jeu, l’alcool, sa mafia, ses prostitués, son ancrage hors du temps, ses clients très variés, les rêves que la ville nourrit et les déceptions qu’elle produit… Dans le fond, Joker avait un sérieux potentiel. Sur la forme, le film de West souffre d’un scénario superficiel, bancal, aux carences notables question finitions. Personnages peu ou pas approfondis, situations mal présentées, trajectoires mystérieuses (on devine qui est réellement quoi, pourquoi, comment etc.)… Trop de zones d’ombre, trop d’éléments expédiés, Joker se regarde sans que l’on comprenne vraiment ni d’où il vient, ni où il veut aller. Comme si c’était là un premier jet du script qui avait été porté à l’écran par le cinéaste. Un bide ? Pas totalement et c’est en cela que le résultat est frustrant. Car restent des choses intéressantes, noyées dans un océan de choses loupées. Quelques séquences de bastons impressionnantes chorégraphiées par Corey Yuen (dommage qu’il y en ait si peu) et mis en scène avec savoir-faire par West, un look général très stylisé que ce soit dans l’image, les cadrages ou la bande son savamment étudiée. Dommage que le film passe à côté de ses ambitions et ne tiennent pas toutes ses promesses.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux