Nom : Ainda Estou Aqui
Père : Walter Salles
Date de naissance : 15 janvier 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Brésil, France
Taille : 2h15 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller, Historique
Livret de famille : Fernanda Montenegro, Fernanda Torres, Selton Mello
Signes particuliers : Passionnant, minutieux, bien écrit, bien réalisé.
Synopsis : Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…
LES AFFRES DE LA DICTATURE BRESILIENNE
NOTRE AVIS SUR JE SUIS TOUJOURS LA
![](http://mondocine.net/wp-content/uploads/2025/01/je-suis-toujours-la-film-2-1024x564.jpg)
Nombreux sont les films et documentaires à avoir traité des horreurs de la dictature dans les pays sud-américains. Si le calvaire vécu par les chiliens a souvent été mis en avant, la dictature au Brésil a été moins privilégiée. Walter Salles lui consacre un film captivant qui brille par la minutie de son déroulé et de son écriture sans cesse nourrie par un équilibre parfait entre dimension humaine et portrait d’une terreur politique qui peut frapper partout. Le plus bel accomplissement de Walter Salles dans ce nouveau long-métrage, c’est sa capacité à enrichir subtilement et intelligemment son récit de sorte que l’évident autant que les détails disent ou traduisent quelque chose.
![](http://mondocine.net/wp-content/uploads/2025/01/je-suis-toujours-la-film-3-1024x665.jpg)
De ce portrait, Walter Salles va tirer plusieurs axes. Les actes de la dictature qui muselait, terrifiait, enlevait, torturait. Puis le courage d’une femme qui va se métamorphoser de mère douce et épouse bienveillante en combattante acharnée pour savoir et comprendre où est passé son mari disparu. Minutieusement reconstitué et méticuleusement raconté, Je suis toujours là evolue avec finesse du portrait familial enchanteur vers l’angoisse de l’incompréhension. Quand le père de famille est emmené pour être interrogé, une atmosphère lourde s’installe sur tout le film. Les personnages s’inquiètent. Le spectateur sait. On comprend sans que ce soit dit que la tournure des événements est plus grave qu’elle n’en a l’air. Impressionnante (et fraîchement récompensée d’un Golden Globes), l’actrice Fernanda Torres va être à l’écran le visage d’une population brésilienne qui voit le bon-vivre disparaître et la peur devenir un quotidien. Ses enfants vont être les visages d’une jeune génération qui voit les illusions d’avenir s’effondrer. Et la subite disparition du père va symboliser les mécanismes de la dictature et du régime autocratique qui va faire peser une chape de plomb sur le pays pour de longues années.
Par Nicolas Rieux