Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Hatchet III
Mère : BJ McDonnell
Livret de famille : Danielle Harris (Marybeth), Kane Hodder (Victor Crowley), Zach Galligan (Shérif Fueller), Caroline Williams (Amanda), Perry Shen (Andrew), Derek Mears (Hawes), Robert Diago DoQui (Winslow), Cody Blue Snider (Schneiderman), Sid Haig (Abbott McMullen)…
Date de naissance : 2013
Majorité : Inédit. Import DVD
Nationalité : USA
Taille : 1h22
Poids : Budget NC
Signes particuliers (+) : Hatchet III est peut-être le meilleur volet de la saga Victor Crowley. C’est en tout cas celui qui réussit le mieux à combiner humour idiot et gore ultra-sanglant à l’ancienne avec des effets mécaniques savoureux. Le casting régale, le carnage est total et l’éclate aussi !
Signes particuliers (-) : Reste que les Hatchet sont des produits DTV mineurs.
ET UN, ET DEUX, ET TROIS ZÉRO !
LA CRITIQUE
Résumé : Accusée d’être la responsable du massacre des deux premiers films, Marybeth est arrêtée. Parallèlement, une équipe de secouristes se rend sur les lieux du carnage, les marécages de Honey Island, hantés par Victor Crowley depuis des décennies. Marybeth tente alors de percer à jour le secret de la malédiction Vaudoo, pour prouver son innocence…
L’INTRO :
Avec la série des Hatchet, c’est un pur geek du cinéma de genre qui s’adresse aux purs geeks du cinéma de genre. Lancée par son auteur Adam Green en 2006 avec un immédiat succès surprise, la saga Hatchet connaîtra un second volet (moins réussi) en 2010 et voici qu’en 2013, elle se paye le luxe de devenir une trilogie cohérente qui aura su satisfaire une bonne partie des amateurs de cinoche horrifico-gore à l’ancienne avec son univers fendard pour ne pas dire jubilatoire, et son ton rétro évoquant les généreux allumés de chez Troma mais avec un look visuel quand même un poil supérieur et moins cheapouille. Pour résumer l’esprit d’Hatchet, c’est très simple. Un boogeyman défiguré charismatique et incarné, de pauvres victimes errant dans le marécage où il officie comme autant de futurs steaks tartares, un scénario minimaliste laissant la part belle à deux ingrédients savamment utilisés, d’une part, des effets gores old school privilégiant la saveur du mécanique à l’artificialité du numérique et d’autre part, un humour second degré décapant de débilité comique. Tout sous couvert de références multiples au cinéma de genre des années 80 avec une texture qui ne se prend pas la tête et qui charge le film de rechercher simplement à être fun et à amuser la galerie dans une absence de prétention totale.
Probablement par envie de s’essayer à autre chose et à un autre univers après avoir bâti de A à Z toute la mythologie de son terrifiant méchant sans merci, Victor Crowley, le cinéaste Adam Green se met en mode James Wan pour Hatchet III et s’il continue à officier à la production et au scénario, il laisse la mise en scène à un tiers, en la personne de B.J. McDonnell, un ancien opérateur caméra spécialisé dans la steadycam au CV impressionnant (des blockbusters comme Star Trek, Jack Reacher ou Battle Los Angeles et des films de genre tels que la plupart des Rob Zombie, le remake de Freddy, The Collector ou Hatchet II justement). Sous l’œil de son objectif, un casting éminemment sympa, emmené par la sexy néo-icône du genre Danielle Harris (Stake Land, Halloween), avec le mastoc Kane Hodder (Jason Voorhees) qui rempile en Victor Crowley et la présence Zach Galligan (l’ado de Gremlins pour les nostalgique !). Prévoir également les présences de Caroline Williams (Massacre à la Tronçonneuse II, Jour de Tonnerre), de Derek Mears (Le Jason de Marcus Nispel) et même cette vieille trogne affreuse de Sid Haig (The Devil’s reject, La Maison des 100 Morts) en vieux raciste patibulaire et désagréable.
L’AVIS :
Fans des précédents Hatchet, réjouissez-vous, ce troisième volet est fait pour vous ! On serait même tenté d’émettre la possibilité qu’il soit le meilleur et le plus réussi depuis le début de la série. Si certains pessimistes pouvaient craindre le fait que Green délaisse la mise en scène et que la saga se barre en quenouille comme ce fut le cas sur Saw quand James Wan a laissé les rênes pour n’assumer que des rôles d’avant-tournage, B.J. McDonnell les fait mentir en un clin d’œil malicieux laissant poindre un petit : « je vais vous régaler mes cocos, vous allez voir, on va s’marrer ! »
Hatchet III réussit pleinement l’équilibre que ces deux prédécesseurs n’avaient pas su trouver de façon optimale, même s’ils avaient leurs qualités. Encore plus con, plus jouissif, plus drôle et plus gore que les deux premiers chapitres, ce troisième opus est presque celui de la consécration pour la série des Hatchet, même si beaucoup discuteront ce point de vue. Dans un mélange d’humour noir et de débordement d’hémoglobine outrancier, ce nouveau volet s’appuie certes sur un script radicalement plus idiot, mais qui laisse poindre une générosité sans faille dans le bon gros gore qui tâche et après tout, on était là pour ça. Victor Crowley repasse en mode boucher spécialiste de la tripaille et se lance dans un massacre généralisé qui fait écho à ceux des précédents épisodes. Effets goro-grotesques garantis 100 pour sang qui gicle, rythme pied au plancher laissant les fioritures sur le bas côté dans une intrigue resserrée (75 minutes), Hatchet III est fun comme on le souhaitait. L’intrigue reprend pile poil là où s’était arrêtée le chapitre précédent et nous développe une vague histoire fantastico-mystique foireuse mais divertissante.
Techniquement, on louera la qualité de l’image, du scope, de la photo, de la cinégénie globale. Hatchet III dispose d’un budget supérieur et ça se sent avec un visuel soigné qui ne fera qu’aider à mieux profiter du carnage orchestré à base d’arrachage de têtes ou de colonnes vertébrales. Le film n’apporte pas grand-chose de plus que les précédents mais il améliore ce qu’ils proposaient avec joyeuserie et quelques idées, notamment dans une galerie de personnages pas piqués des vers. Distrayant, une série B sympatoche et jouissive, parfaite pour agrémenter un samedi soir placé sous l’étoile de l’horreur pas flippante mais bien graphique et dégueulasse. Prévoir juste un tablier pour les éclaboussures !
Bande-annonce :
Par Nicolas Rieux