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FRÈRES DE SANG des frères D’Innocenzo : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : La terra dell’abbastanza
Père : Fabio & Daminao D’Innocenzo
Date de naissance : 2018
Majorité : 14 novembre 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Andrea Carpenzano, Matteo Olivetti, Milena Mancini…

Signes particuliers : Un premier film porté par une belle énergie désespérée.

UNE ODYSSÉE CRIMINELLE

LA CRITIQUE DE FRÈRES DE SANG

Synopsis : Banlieue de Rome. Manolo et Mirko sont inséparables. Ils vont au lycée et font des petits boulots. Un soir Mirko, au volant, renverse un piéton et Manolo lui fait prendre la fuite. L’occasion de leur vie ! L’homme était recherché par un clan mafieux qui les embauche. Leur carrière criminelle commence.

A ne pas confondre avec l’excellent film de guerre coréen du même nom sorti en 2005. Ce Frères de Sang cru 2018, c’est un drame italien signé à quatre mains par Damiano et Fabio D’Innocenzo, tandem fraternel composé de deux passionnés de cinéma depuis leur plus tendre enfance. Pour leur premier long-métrage, ils ont investi la banlieue romaine pauvre, du genre celle que l’on a pu voir dans le récent Dogman, pour raconter l’histoire de deux amis d’enfance, livreurs de pizza, qui vont entrevoir la possibilité d’une vie meilleure en pénétrant dans le giron de la mafia. Le début de leur « carrière » criminelle…

Avec Frères de Sang, les frangins D’Innocenzo s’emparent d’une thématique très chère au néo-cinéma italien, à savoir les rapports entre la jeunesse sans avenir et la criminalité sur fond de mafia comme porte ouvrant sur une nouvelle vie. En creux derrière ce ressort bien connu, un moyen de parler de cette jeunesse actuelle désœuvrée, perdue et surtout dénuée de perspectives autres que le terne marasme du galérien. L’illégalité devient ainsi séduisante car elle mène à l’argent facile et propulse vite et fort hors de sa condition sociale. Malheureusement, comme tout récit d’apprentissage dans ce genre d’univers à la réalité faite de violence, le chemin sera tragique, physiquement, moralement et mentalement.

Sans rien renouveler, le parcours présenté étant aussi classique que prévisible, les frères D’Innocenzo réussissent tout de même à signer une œuvre choc qui s’exprime avec la rage d’un premier film sincère dans ses intentions et appliqué dans sa confection. Même si l’on sait parfaitement d’où on part et vers où on va, l’histoire et l’empathie pour ce duo de frères de sang écorchés par leur périple destructeur, fonctionnent bien car le duo d’auteurs qui nous les présente évite bien le piège de personnages mal dégrossis et d’un univers trop claqué sur les clichés. On reconnaît bien les motifs de cette sorte de nouveau cinéma néo-réaliste mais ils ne sont jamais un frein à un film qui arrive toujours à bien exploiter son décor et ses âmes désespérées qui s’y meuvent, de même qu’il parvient à bien planter son background social et ses enjeux. Sans être follement brillant et avec l’humilité d’en avoir conscience, Frères de Sang est une belle histoire d’amitié insérée dans un film de genre bourré d’enthousiasme et incarné par deux jeunes comédiens très convaincants.


BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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