Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Trash
Père : Stephen Daldry
Date de naissance : 2014
Majorité : 12 novembre 2014
Type : Sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h54 / Poids : 12 M$
Genre : Thriller, Aventure, Drame
Livret de famille : Rickson Tevez (Raphael), Edouardo Luis (Gardo), Gabriel Weinstein (Rat), Wagner Moura (José Angelo), Selton Mello (Federico), Rooney Mara (Olivia), Martin Sheen (Père Julliard)…
Signes particuliers : Quelque part à mi-chemin entre Slumdog Millionnaire et La Citée de Dieu, Favelas est une belle aventure humaine lumineuse et exaltante. Un vrai feel good movie au-delà de la dureté de son cadre.
UNE AVENTURE INCROYABLE AU COEUR DES FAVELAS
LA CRITIQUE
Résumé : Lorsque deux garçons des bidonvilles de Rio trouvent un portefeuille au cours de leur inspection quotidienne de la décharge du coin, ils sont loin de se douter que leur vie est sur le point de changer à jamais. Quand la police locale débarque, offrant une belle récompense en échange du portefeuille, Rafael et Gardo réalisent l’importance de leur découverte. Une aventure extraordinaire commence alors pour nos deux jeunes héros. Flanqués de leur ami Rato, le trio décide de cacher son précieux butin, et d’échapper à la police afin de découvrir quel secret il peut bien contenir. Pour tenter d’y voir plus clair, ils vont recomposer, étape par étape, l’histoire de son propriétaire, José Angelo, discernant peu à peu à qui ils peuvent se fier. Ils vont alors comprendre que la police, et notamment son chef, le redoutable Frederico, sont loin d’être dignes de confiance. Mais un couple de missionnaires américains qui travaille dans leur favela, le très désabusé Père Julliard et sa jeune assistante Olivia, pourra peut-être leur ouvrir de meilleures perspectives. L’INTRO :
Le britannique Stephen Daldry n’est pas le metteur en scène le plus prolifique de la planète cinéma. 5 films seulement en l’espace de 14 ans. Mais une carrière jusque-ici marquées par un tourbillon d’émotions. Celles ressenties devant les aventures de ce gentil gamin rouquin qui voulait apprendre la danse dans Billy Elliot. Celles ressenties tout au long du parcours de trois femmes à différentes époques et connectées par le roman Virginia Woolf dans le magnifique The Hours. Celles ressenties devant la romance entre un adolescent et une femme mûre sur fond de littérature dans The Reader. Et enfin celles ressenties devant la relation étonnante entre un vieil homme silencieux et un enfant vivant le pire drame de sa vie, le deuil du père, dans le bouleversant Extrêmement Fort et Incroyablement Près, son dernier film en date. C’était en 2011. Trois ans plus tard, Stephen Daldry revient… au Brésil. Le cinéaste adapte un roman d’Andy Mulligan, et conte le destin de trois gamins des favelas, dont la vie va basculer après leur rencontre fortuite avec un mystérieux portefeuille plein d’argent et d’indices étranges. Le scénario de Favelas est signé d’un autre réalisateur, Richard Curtis, l’homme derrière Il Etait Temps, Love Actually ou Good Morning England.
L’AVIS :
Si géographiquement Stephen Daldry s’exile loin de ses contrées habituelles, le cinéaste touche néanmoins à des thématiques qui lui ont toujours été chères avec ce nouveau long-métrage immergé dans l’enfance cabossée par la vie et les épreuves. Loin et près à la fois, Favelas est vraiment Extrêmement Fort et Incroyablement Près. Sorte de croisement entre La Citée de Dieu et Slumdog Millionnaire, il se veut une aventure grisante, un film plein de vie et de panache qui, malgré une certaine forme de douce naïveté embaumant ce récit à la fois doux et dur, reflète à demi-mots l’effrayante et tragique vie des défavorisés des bidonvilles brésiliens tout en se muant comme une ode à l’innocence de l’enfance. Mais si l’histoire narrée se veut à la fois tendre et cruellement violente, Daldry ne fait pas dans le pathos « tragisant » et insuffle au contraire, espoir et bons sentiments mesurés dans un récit mi-drame mi-thriller, haletant et trépidant, plein de valeurs et d’optimisme exaltant.
Son expérience des jeunes acteurs lui aura permis de dégoter devant sa caméra, une brochette de jeunes comédiens néophytes épatants, animant avec joie et entrain, cette incroyable et folle aventure, le tout sous le regard bienveillant de quelques beaux noms de soutien tels que Martin Sheen ou Rooney Mara, incarnant tout deux de beaux seconds rôles, même s’ils manquent un peu d’émotion dans le traitement qui leur est accordé. Une chose est sûre, le trio complice composé des débutants Rickson Tevez, Edouardo Luis et Gabriel Weinstein est pour beaucoup dans la réussite de cette course-poursuite énergique filmée avec punch et inspiration par Daldry qui tourne le dos à son classicisme habituel pour oser des paris formels collant à merveille à son affaire haute en couleurs.
Favelas est un film intense et agréable, une belle épopée où Stephen Daldry, avec un regard étranger, contemple la misère des bas-fonds confrontée à la corruption des institutions, la violence, la dureté du quotidien, le mépris… Mais tout cela avec suffisamment de luminosité et de vigueur pour nous donner du baume au cœur au-delà du paysage de désolation qui lui sert de cadre. Et Favelas de presque devenir un feel good movie d’apparence, à moins de faire l’effort d’en gratter un peu le vernis pour voir derrière l’histoire. On en reteindra dans tous les cas, une expérience réjouissante et vibrante, sacré moment de divertissement épique, à sa manière. Une œuvre peut-être mineure dans ses ambitions et son ensemble mais pour sûr, très attachante.
BANDE-ANNONCE :