Nom : Oxana
Mère : Charlène Favier
Date de naissance : 16 avril 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Biopic, Drame
Livret de Famille : Albina Korzh, Maryna Koshkina, Lada Korovai…
Signes particuliers : Intéressant dans l’idée, décevant dans l’exécution.
Synopsis : Ukraine, 2008. La jeune Oxana et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C’est la naissance d’un des mouvements les plus importants du XXIe siècle : FEMEN. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu’à risquer sa propre vie.
LA NAISSANCE DES FEMEN
NOTRE AVIS SUR OXANA

Le sujet était intéressant. Pour un trop grand nombre, les Femen ce sont justes ces hystériques qui s’indignent à moitié à poil, bariolées de slogans peinturlurés sur leurs poitrines. Il ne faut pas être Einstein pour se douter que le mouvement ne se limite pas à cette seule imagerie provocatrice. En connaître l’idéologie, les motivations, les intentions, les choix et l’histoire était effectivement intéressant, à plus forte raison dans le contexte actuel fortement secoué par les tensions sociétales et les questionnements sur la place des femmes. Malheureusement, Charlène Favier esquisse, illustre, survole, mais ne pénètre pas dans les viscères de son sujet. Oxana manque cruellement d’aspérités, de consistance, d’un regard enragé. Trop platement raconté et incarné (malgré une Albina Korzh magnétique dans le rôle-titre), le film passe à côté de son potentiel comme de son pouvoir d’engagement. Par bribes éparpillées, on perçoit des idées sur le corps comme manifeste politique et uniforme de travail, sur la répression parfois violente d’une colère frémissante qui tente de s’exprimer, sur la solitude d’une révolte pas ou encore peu suivie, sur la figure tragique d’Oksana Chatchko aussi. Mais globalement, l’effort semble trop petit, trop sous-dimensionné pour être à la hauteur de son sujet à l’âme rebelle passionnante.
Charlène Favier livre un film un peu trop en surface, un peu trop didactique, un peu trop solennel aussi. Un film qui peine curieusement à se connecter à l’actualité d’aujourd’hui. Au fond, Oxana respire trop le cinéma savonné là où le sujet aurait mérité un traitement plus anarchique, plus radical, plus bouillonnant. Un traitement à la Serebrennikov par exemple. Avec sa construction tout en flash-back lénifiants et son regard intimiste trop épris de poésie tragique, le film de Charlène Favier éteint la fièvre punk qui aurait dû l’habiter pour bien restituer une pulsion de vie complexe et tourmentée. La cinéaste choisit le mélancolique plutôt que le coup de poing et c’est ce qui fait basculer son film dans une forme d’anecdotique regrettable.
Par Nicolas Rieux