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MYSTERE A VENISE de Kenneth Branagh : la critique du film

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Nom : A Haunting in Venice
Père : Kenneth Branagh
Date de naissance : 13 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h44 / Poids : NC
Genre : Policier

Livret de Famille : Kenneth BranaghTina FeyCamille Cottin, Jamie Dornan, Michelle Yeoh, Kelly Reilly…

Signes particuliers : Une saga qui décline d’épisode en épisode. 

Synopsis : Venise, veille de la Toussaint, quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’est là que vit désormais le célèbre détective Hercule Poirot, aujourd’hui retraité. Après avoir consacré sa vie à élucider des crimes et avoir été témoin de ce qu’il y a de pire chez l’être humain, il a renoncé à sa vocation d’enquêteur. Et s’il fait tout pour éviter d’être confronté à des affaires criminelles, ce sont souvent elles qui le rattrapent… Poirot reçoit chez lui une vieille amie, Ariadne Oliver, plus grande écrivaine de romans policiers au monde, qui lui assure que le motif de sa visite n’a aucun rapport avec un crime : elle souhaiterait qu’il l’accompagne à une séance de spiritisme et lui permette de prouver qu’il s’agit d’une imposture. Intrigué, Poirot accepte à contrecœur d’y assister et se retrouve alors dans un palais décrépi et soi-disant hanté, appartenant à la célèbre cantatrice Rowena Drake. Lorsque l’un des participants est sauvagement assassiné, toutes les personnes présentes deviennent de potentiels suspects. Le détective belge se retrouve une nouvelle fois plongé dans un monde sinistre d’ombres et de secrets…

POIROT S’EGARE A VENISE

NOTRE AVIS SUR MYSTERE A VENISE

Hercule Poirot continue de voyager. Après les wagons de l’Orient Express puis les eaux du Nil, le plus célèbre des détectives pose cette fois ses valises en Italie, dans la sérénissime Venise où il s’est réfugié pour fuir ses démons et sa vie de spectateur de la noirceur humaine et du monde des hommes en général. Toujours acteur et réalisateur, Kenneth Branagh adapte le roman La Fête du Potiron en déplaçant l’action à Venise (ce n’est pas le cas dans le livre) et signe un troisième opus de sa néo saga sur le célèbre détective belge d’Agatha Christie. Un opus différent puisque le carthésien Poirot va être confronté à des notions de surnaturel après le meurtre d’une médium peu après une séance de spiritisme dans le palais d’une célèbre cantatrice endeuillée. Alors qu’une tempête et des eaux diluviennes s’abattent sur Venise, un groupe de personnages se retrouve piégé dans les murs de la demeure, et le détective va enquêter.
Pour éviter la lassitude, Kenneth Branagh essaie de donner des tonalités différentes à chacun de ses volets de la saga. Investissant la mystérieuse Venise et ses canaux, l’acteur-réalisateur confère à son film un ton de thriller semi-fantastique, parfois même à la lisière de l’horrifique avec une atmosphère d’envoûtante étrangeté. On pense très vite et très fort au classique Ne vous retournez pas de Nicholas Roeg, emblématique mise en scène de la belle Venise au cinéma. D’un Hercule Poirot, avouons que c’est assez déroutant pour ne pas dire audacieux. Malheureusement, ce pari de jouer à la frontière du genre ne suffit pas à renforcer les fondations d’un film qui se fait vite emporter par les remuantes eaux vénitiennes qu’il filme avec une angoissante insistance. Même si l’intrigue comporte une part d’efficacité à la fois dans la conduite de son enquête que dans la gestion du huis-clos et du whodunit, l’ensemble ploie néanmoins sous le poids d’une forme d’ennui poli né de l’incapacité de Branagh à réellement rendre son effort passionnant. Sa mise en scène a beau essayer des choses en empruntant au cinéma de genre, elle reste finalement assez plate. Son huis-clos a beau essayer de multiplier les rebondissements, il n’en reste pas moins fort bavard et mécanique. Et le divertissement fringant est lui assez absent d’un film dans lequel on ne pénètre jamais vraiment. Peut-être parce qu’il manque de flamboyance pour compenser son statisme (comme ce fut le cas sur le sympathique Crime de l’Orient Express). Peut-être aussi parce que le casting est moins invitant (on est passé d’une distribution 25 étoiles sur le premier à -Michelle Yeoh, Tina Fey, Jamie Dornan, Kelly Reilly et… Camille Cottin). Peut-être enfin parce qu’il est quand même foutrement mal écrit avec des idées qu’il lance comme un jeu de Mikado sans rien en faire d’intéressant derrière (les démons et la fuite de Poirot par exemple). Bref, d’opus en opus, cette saga Poirot décline de plus en plus.

Par Nicolas Rieux

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