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MISS de Ruben Alves : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Miss
Père : Ruben Alves
Date de naissance : 2019
Majorité : 21 octobre 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h47 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de Famille : Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty, Thibault de Montalembert, Stéfi Celma…

Signes particuliers : De bonnes intentions pour un film sans saveur.

LA BALADE DES GENS MALHEUREUX

NOTRE AVIS SUR MISS

Synopsis : Alex, petit garçon gracieux de 9 ans qui navigue joyeusement entre les genres, a un rêve : être un jour élu Miss France. 15 ans plus tard, Alex a perdu ses parents et sa confiance en lui et stagne dans une vie monotone. Une rencontre imprévue va réveiller ce rêve oublié. Alex décide alors de concourir à Miss France en cachant son identité de garçon. Beauté, excellence, camaraderie… Au gré des étapes d’un concours sans merci, aidé par une famille de cœur haute en couleurs, Alex va partir à la conquête du titre, de sa féminité et surtout, de lui-même…

Il y a sept ans, Ruben Alves se faisait un nom avec le joli succès de La Cage Dorée, chouette comédie franco-portugaise pleine de sympathie et de fraîcheur. Depuis, rien. La raison est simple, Ruben Alves aura mis (très) longtemps à écrire Miss, son second long-métrage, qui résonne chez lui de manière très personnelle. Après avoir accompagné une personne de son entourage dans son processus de transition identitaire, le cinéaste a tenu à en faire le sujet de son nouveau film. Mais le développement d’une histoire intéressante fut long de plusieurs années. Ce n’était d’ailleurs que le début des galères. Prévu pour une sortie en mars dernier, Miss avait été décalé suite au confinement, la Warner croyant fermement au succès de la chose. D’abord septembre (mais la situation était trop fragile) puis pas de bol, fin octobre… au moment où déboule un second confinement ! Karma.

Dans Miss, un jeune garçon androgyne a toujours rêvé de devenir Miss France depuis sa plus tendre enfance. Avec l’aide de ses amis, il va entamer une « transformation » identitaire et s’inscrire au prestigieux concours de beauté. Le sujet est fort, d’actualité, et vient s’inscrire dans une tendance où l’on voit le cinéma aborder de plus en plus souvent la question de la transexualité. Mais pour une fois, ce n’est pas un drame intimiste mais via une comédie dramatique « populaire ». A n’en pas douter, les intentions étaient bonnes. Ruben Alves voulait casser certains codes et idées reçues, et ancrer son histoire dans l’univers Miss France, vecteur des archétypes de beauté, était plutôt malin quant au propos à dessiner en toile de fond. Malheureusement, Miss présente tous les défauts que l’on pouvait redouter, à commencer par une dilution de son sujet dans une écriture qui, à vouloir être très populaire, finit par ne pas lui offrir pas une tribune vraiment solide. Finalement, le choix de la légèreté se fait au détriment d’un propos sans cesse plombé par le caricatural.
Sur la forme, passons sur le caractère invraisemblable de l’histoire à laquelle on ne croit pas une seconde (ok, c’est une comédie, c’est « du cinéma »). Mais derrière, Miss est surtout plombé par une écriture faisant dans le déluge de bons sentiments érigés grâce à l’emploi de ficelles grossières et artificielles et posés sur des poncifs en tout genre. Tout est fonctionnel pour remplir un cahier des charges comme préétabli. Miss veut faire rire et émouvoir. Ce n’est pas nouveau, il est facile de faire pleurer dans les chaumières à grand renfort d’émouvant en toc. Il est plus dur de faire rire. Miss est drôle par touches microscopiques (quelques répliques rigolotes et bien senties placées ça et là) mais globalement, tout transpire l’orchestration appuyée, le lisible et le prévisible, donnant lieu à un production très superficielle et calibrée. On soulignera quand même l’interprétation convaincante d’Alexandre Wetter.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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