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LA TROISIEME GUERRE de Giovanni Aloi : la critique du film

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Spectateurs

Carte d’identité :

Nom : La Troisième Guerre
Père : Giovanni Aloi
Date de naissance : 2021
Majorité : 22 septembre 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Anthony BajonKarim LeklouLeïla Bekhti

Signes particuliers : Un regard intéressant sur une guerre sourde.

 

 

UN QUOTIDIEN PARANOIAQUE

NOTRE AVIS SUR LA TROISIEME GUERRE

Synopsis : Léo vient juste de terminer ses classes et pour sa première affection, il écope d’une mission Sentinelle. Avec sa patrouille, il arpente les rues de la capitale à l’affût de la moindre menace. Mais plus la frustration augmente, plus la paranoïa guette le jeune soldat…

Évoquer la délicate question du quotidien des militaires de l’opération Sentinelle n’était pas chose aisée. Comment le faire ? Comment retranscrire une réalité sans artifices scénaristiques ? Comment rester mesuré, distancé, pour être vraiment pertinent ? Et plus important, quoi raconter ? Giovanni Aloi devait relever tous ces défis et on peut dire que le cinéaste y est globalement parvenu. La Troisième Guerre n’a rien du spectacle choc que pourrait laisser augurer son titre ronflant. Maîtrisant bien le regard psychologique qu’il s’est choisi comme angle, le film est une étude de la paranoïa qu’engendre une situation exceptionnelle. Pour les militaires de l’opération Sentinelle, il ne s’agit pas d’affronter droit dans les yeux un ennemi visible arme au point, il s’agit de surveiller, d’épier, d’être attentif au moindre détail qui pourrait conduire à quelque chose. La Troisième Guerre capte parfaitement cette réalité méthodique. Le « boulot » ne s’écrit pas dans l’action palpitante, au contraire. Et le film le rend bien. De l’action, il n’y en a quasiment pas dans le film d’Aloi. Le réalisateur capte des hommes et des femmes qui observent, avec une telle minutie et permanente inquiétude, que tout devient une possible suspicion. Un magasin fermé, une camionnette mal garée, un objet qui bipe, un bruit, une capuche, une démarche bizarre, les sens sont ultra-sollicités par peur de « passer à côté » et que l’erreur coûte des vies. Sauf que cette quête obsessionnelle a forcément des conséquences sur la psychologie, sur le regard sur le monde environnant, sur la manière de se comporter. Ce sont ces conséquences que scrute et détaille Giovanni Aloi à travers une petite poignée d’impliqués. Très réaliste et documenté, La Troisième Guerre est clinique, peut-être un peu trop parfois, un peu trop balisé par son propos pour réellement emporter le spectateur. Reste un bon film témoin sur l’une des conséquences du terrorisme.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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