Carte d’identité :
Nom : La Lutte des Classes
Père : Michel Leclerc
Date de naissance : 2018
Majorité : 03 avril 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h43 / Poids : NC
Genre : Comédie
Livret de famille : Leïla Bekhti, Edouard Baer, Ramzy Bedia, Eye Haïdara, Claudia Tagbo, Laurent Capelluto…
Signes particuliers : Savoureusement drôle et intelligent, une bonne combinaison.
MICHEL LECLERC EN PLEINE FORME
LA CRITIQUE DE LA LUTTE DES CLASSES
Synopsis : Sofia et Paul emménagent dans une petite maison de banlieue. Elle, brillante avocate d’origine magrébine, a grandi dans une cité proche. Lui, batteur punk-rock et anar dans l’âme, cultive un manque d’ambition qui force le respect ! Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils Corentin, élève à Jean Jaurès, l’école primaire du quartier. Mais lorsque tous ses copains désertent l’école publique pour l’institution catholique Saint Benoît, Corentin se sent seul. Comment rester fidèle à l’école républicaine quand votre enfant ne veut plus y mettre les pieds? Pris en étau entre leurs valeurs et leurs inquiétudes parentales, Sofia et Paul vont voir leur couple mis à rude épreuve par la « lutte des classes ».
Pour son cinquième long-métrage quatre ans après La Vie très Privée de Monsieur Sim, le réalisateur Michel Leclerc réunit Leïla Bekhti et Edouard Baer pour une comédie grinçante qui, comme son titre l’indique, dénonce un système actuel qui pousse à accroître la lutte des classes. Le film y suit Sofia et Paul, parents qui ont quitté leur étroit appartement parisien pour une petite maison de banlieue à Bagnolet. Comme tous les parents, ils veulent le meilleur pour leur fils, Corentin. Mais quand tous ses copains de classe désertent l’école publique décriée pour une école privée onéreuse mais plus sûre, le dilemme éclate. Comment rester fidèle à ses valeurs de gauche sans faire souffrir ceux qui en subissent les conséquences ?
C’est un Michel Leclerc en grande forme que l’on retrouve pour La Lutte des Classes après les timides Télé Gaucho et Monsieur Sim. Toujours aussi engagé, toujours aussi pertinent et toujours aussi drôle, le cinéaste signe une comédie politisée aboutie qui questionne le devenir de nos idéaux de jeunesse quand la société capitaliste cherche à nous contraindre à embrasser ses lois et doctrines. Comment résister ? Est-ce seulement possible de résister ? Comment rester qui l’on est et fidèle à ce que l’on croit intimement quand tout nous pousse à rejoindre le mouvement « uniformisateur » du système ? C’est ce que vivent Sofia et Paul, respectivement avocate sortie du moule des banlieues et vieux punk rockeur à la gloire passée qui s’accroche à « la Lutte » contre le système comme un bébé à son doudou usé. Intelligent de bout en bout, La Lutte des Classes utilise quelques clichés pour mieux s’en amuser, les malmener et les dénoncer avec un style incisif et souvent hilarant mais toujours dénué du moindre cynisme. C’est la grande force de Michel Leclerc, savoir rire de ses personnages mais avec tendresse et bienveillance, en s’évertuant à créer un lien de connexion immédiat entre eux et le spectateur. Et en fond de ce remue-ménage riant des valeurs de gauche pour mieux réfléchir en profondeur sur le principe même d’être de gauche, cet éternel optimisme lucide cher à Leclerc, sur l’idée qu’une société meilleure et plus cohérente est possible si tout le monde y met du sien et ne tombe pas dans la caricature du combat contre-productif. Car oui, « être contre pour être contre » ne sert à rien et La Lutte des Classes en fait une belle démonstration dans un élan humaniste dès plus délicieux (et touchant). Contre les préjugés, contre l’embourgeoisement, contre l’égoïsme du système, contre la religion aveuglante, contre les différences sociales… et dans le même temps contre cette réaction d’être contre. Illogique ? Non, juste tolérant. Et c’est ce que prône le film.
Cerise sur le gâteau de cette comédie édifiante qui parle de sujets sérieux sans jamais donner l’impression de professer sa leçon pour faire la morale, des comédiens qui brillent et insufflent l’éclat, le panache et la vie que réclamait ardemment le récit haut en couleurs tricoté par Michel Leclerc. Édouard Baer et Leïla Bekhti (dans l’un de ses meilleurs rôles) alternent le rire et l’émotion dans un film rythmé par sa pluie d’idées et qui livre au passage, une belle ode à la parentalité et à l’éducation. Pertinent, divertissant, éclairé, pas de doute, c’est bien du Michel Leclerc, lequel nous offre un vrai régal, et son meilleur film depuis son intouchable Le Nom des Gens.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux
film extrèmement sympathique où on rit beaucoup, alors qu’on sent bien que les sujets abordés sont gravissimes (école, société, religion…).Le film pose beaucoup de questions sans apporter de réponses ,mais est ce possible ? Dernière scène hilarante (ascension à l’aide d’un voile) qui semble prêcher pour l’acceptation des différences et le bon vivre ensemble…. Grand bravo à tous les acteurs . Allez y !!!