[note spectateurs]
Carte d’identité :
Nom : Cherchez la Femme
Mère : Sou Abadi
Date de naissance : 2017
Majorité : 28 juin 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h28 / Poids : NC
Genre : Comédie romantique
Livret de famille : Félix Moati, Camélia Jordana, William Lebghil…
Signes particuliers : Une comédie qui prend des risques avec un sujet délicat.
DANGER, TERRAIN GLISSANT
LA CRITIQUE DE CHERCHEZ LA FEMME
Résumé : Armand et Leila, étudiants à Science Po, forment un jeune couple. Ils projettent de partir à New York faire leur stage de fin d’études aux Nations Unies. Mais quand Mahmoud, le grand frère de Leila, revient d’un long séjour au Yémen qui l’a radicalement transformé, il s’oppose à la relation amoureuse de sa sœur et décide de l’éloigner à tout prix d’Armand. Pour s’introduire chez Mahmoud et revoir Leila, Armand n’a pas le choix : il doit enfiler le voile intégral ! Le lendemain, une certaine Schéhérazade au visage voilé sonne à la porte de Leila, et elle ne va pas laisser Mahmoud indifférent…
C’est en écoutant l’histoire d’un ancien dirigeant de la République Islamiste d’Iran qui racontait avoir dû se déguiser en femme voilée pour échapper à la police du Shah, que la réalisatrice Sou Abadi a eu l’idée de Cherchez la Femme, comédie légère, féministe et engagée, tournant autour d’un trio de personnages avec au centre, le travestissement comme parade pour résoudre une situation bloquée. Utilisant un ressort comique bien connu du cinéma (on pense autant à Tootsie qu’à Madame Doubtfire), la cinéaste, dont c’est le premier long-métrage de fiction après le documentaire SOS Téhéran, relate les péripéties d’Armand, un étudiant à Science Po fou amoureux de Leila, qui suit les mêmes études que lui. Mais quand le frère de Leila revient d’un voyage au Yémen qui l’a un peu radicalisé, ce dernier s’oppose violemment à leur relation. Pour contrer le frangin borné, Armand met en place un stratagème rocambolesque pour revoir sa dulcinée, se déguisant en femme pieuse portant la Burka. La seule solution pour pouvoir approcher sa belle sans être démasqué. Mais c’était sans compter sur le fait que Mahmoud va être séduit à son tour, par la « beauté intérieure » de cette femme mystérieuse qui correspond en tous points, à ce qu’il recherche.
Avec son traitement sous l’angle de la comédie romantique, le sujet du film de Sou Abadi devient un sable mouvant périlleux, duquel émerge le danger de voir des affrontements envenimés entre les partisans de cette drôlerie dénonçant les dangers du fondamentalisme, et les détracteurs qui se sentiront visés par ce portrait moqueur au récit cultivé autour de petits clichés expéditifs. De fait, s’il entend prôner la tolérance, l’apaisement et l’esprit de réconciliation, Cherchez la Femme pourrait bien provoquer l’effet inverse, et attiser les tensions culturelles et communautaires. Mais si l’on se focalise uniquement sur la démarche, Sou Abadi signe en réalité un film naïvement sympathique, parfois un peu caricatural (ce qui pourra paraître offensant aux yeux de certains) mais jamais islamophobe, disons plutôt intégristophobe. Reste que le sujet est très sensible, et le propos qui en découle prend finalement beaucoup de place, conséquence de ce souhait de l’attaquer de front avec intelligence, au point de le voir phagocyter un humour qui peine à s’imposer. On en vient à se demander si la comédie était finalement le bon registre pour Cherchez la Femme, si le choix n’était pas un peu maladroit compte tenu du contexte actuel. D’autant qu’à certain moment, la critique pertinente déployée par le film, a tendance à glisser vers la moquerie un brin condescendante. La réalisatrice Sou Abadi est légitime pour aborder une telle question polémique mais Cherchez la Femme multiplie les écarts plaisantins un peu gratuits et son film prend une direction parfois dérangeante. Mention toutefois au trio Félix Moati, Camélia Jordana et William Lebghil, dont l’alchimie et la fraîcheur fonctionne.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley
C’est un très beau film.J’ai acheté le disque. Ce n’est pas seulement un film comique car Mahmoud tombe amoureux d’un homme sans le savoir. Sou Abadi ne se moque pas de la religion, au contraire, on est étonné de la qualité de la foi et de l’évolution du personnage intégriste au début, Mahmoud, qui peu à peu se modifie. les quiproquos sont légions, toujours traités avec sensibilité et le rythme du film est assez fort pour tenir le spectateur. Parce que c’est un premier film, on croit qu’il y a des maladresses, c’est absurde.