Carte d’identité :
Nom : C’est ça l’amour
Père : Claire Burger
Date de naissance : 2018
Majorité : 27 mars 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg…
Signes particuliers : Le grand gagnant du festival des Arcs.
BOULI LANNERS SE RÉVÈLE
LA CRITIQUE DE C’EST ÇA L’AMOUR
Synopsis : Depuis que sa femme est partie, Mario tient la maison et élève seul ses deux filles. Frida, 14 ans, lui reproche le départ de sa mère. Niki, 17 ans, rêve d’indépendance. Mario, lui, attend toujours le retour de sa femme.
Après le magnifique portrait d’une femme forte dans Party Girl, l’émouvant portrait d’un homme fragile dans C’est ça l’amour. Il y a quatre ans, la réalisatrice Claire Burger brillait à Cannes avec son premier long-métrage, lauréat de la Caméra d’Or. Aujourd’hui, c’est au festival des Arcs que sa seconde réalisation a été couronnée de succès avec pas moins de trois prix dont l’interprétation masculine pour Bouli Lanners. Dans C’est ça l’amour, le comédien belge y incarne Mario, un père qui n’arrive plus à gérer l’éducation de ses filles depuis que sa femme l’a quitté. Volontaire et aimant, Mario essaie, fait front, se bat au quotidien comme il peut. Mais entre sa propre tristesse, sa grande qui rêve d’indépendance et sa cadette qui lui reproche le départ de leur mère, la tâche devient de plus en plus insurmontable et Mario se sent couler.
Il y a 40 ans, Dustin Hoffman émouvait en père dépassé qui cherchait ses marques après le départ de la figure maternelle dans Kramer vs Kramer. L’an passé, Romain Duris empruntait le même chemin dans Nos Batailles et brillait dans l’un des plus beaux rôles de sa carrière. Dans leur sillage, Bouli Lanners prouve l’étendue de son talent alors que beaucoup ne voit qu’en lui un acteur essentiellement à tendance comique. Il prouve surtout qu’il en a dans le coffre avec ce rôle nourri avec les tripes. Sa performance est admirable et trône au-dessus de l’effort, au point parfois de l’éclipser. Pourtant, rien à vraiment reprocher à Claire Burger. Son film est intéressant, son scénario raconte quelque chose, ses personnages sont fouillés, ses comédiens sont formidables et il s’en dégage une émotion naturelle et jamais forcée. Pourtant, quelque chose à du mal à prendre. Peut être que C’est ça l’amour manque de respirations, d’un zeste d’humour pour alléger et aérer son récit, voire de relief pour casser la linéarité de sa trajectoire et lui offrir des aspérités comme armes pour combattre le danger de ressembler à une coquille un peu vide.
Pudique, juste et touchant, C’est ça l’amour adopte un beau regard intimiste pour questionner la paternité dans nos sociétés actuelles. Mais au final, l’exercice apporte t-il vraiment quelque chose de neuf à la question ? En un sens oui car Claire Burger essaie de le densifier avec des intrigues parallèles qui viennent étoffer la thématique centrale. Au risque de basculer dans l’effet inverse. Car on se demande parfois s’il n’y aurait pas trop de choses dans ce portrait qui s’éclate en plusieurs sous-portraits. Celui d’un homme qui n’arrive pas à affronter une séparation, celui d’une fille qui rejette sa mère dans un sentiment d’abandon, celui d’une autre qui ne supporte pas cette une période difficile qui coïncide de surcroît avec une sexualité différente naissante. Cette confusion des multiples lignes sous-jacentes du scénario tendent vers un objectif commun mais font que l’on perd parfois de vue, le sujet principal.
BANDE-ANNONCE :
Par David Huxley