Les amoureux de Battlestar Galactica (dont nous sommes des membres), la sublime série SF créée par Ronald Moore ne veulent pas décrocher. Ils ne veulent pas en rester sur ce poignant épisode final au terme de la saison 4. Alors, on leur a offert du rab. Mais un rab à la qualité très discutable.
D’abord, il y a eu le téléfilm The Plan. Mauvais et inutile. Puis, il y a eu la série Caprica, préquelle sur l’origine des fameux Cylons. Une belle série malheureusement trop courte et trop vite terminée faute d’audience. Puis, plus récemment en 2012, Battlestar Galactica, Blood and Chrome, narrativement située entre Caprica et BSG, qui ambitionnait de revenir sur la Première Guerre contre les robots évolués, seulement entrevue au détour de quelques images dans un téléfilm en marge, coincé entre la saison 3 et 4 de la série. Premier constat, pas de Ronald Moore, le créateur, au générique. Longtemps évoquée, Blood and Chrome n’a jamais pu aboutir et finalement, le projet est expédié sous la bannière Syfy sous la forme d’une web série. Triste clap de fin pour Battlestar Galactica. Plus explicitement, la série a été annulée après le tournage d’un pilote. C’est ce même pilote qui, sur-découpé, atterrit un beau jour sur la chaîne YouTube.
Au menu, 10 épisodes d’environ une dizaine de minutes pour un total de 90 minutes cumulées. Et surtout des ambitions démesurées compte tenu du format et du budget. On est loin de l’élégance de l’authentique BSG nouvelle version. Pourtant, à sa découverte, cette web série est plutôt bien fichue visuellement. Le réalisme a certes cédé sa place au fond vert et au numérique mais quand même, techniquement, ça a de la gueule. Et l’on retrouve le futur Commandant Adama tout jeune, à ses débuts dans l’armée en pleine guerre insurrectionnelle et décimée.
Au final, on est triste et frustré. Si l’on est content d’avoir retrouver lointainement l’univers BSG le temps d’un court moment, il est clair que la superbe série qu’était Battlestar ne méritait pas de finir ainsi, sur un pilote sous-produit, très mal écrit (pas de début, un milieu en accéléré ultra-rapide, une fin, certes, mais en suspens laissant un sentiment de vide rétrospectif sur ce que l’on vient de voir) et indigne en plus d’être irrespectueux des fans. Il y avait clairement des choses à faire avec ce Blood and Chrome mais pas comment ça. Tout ceci était bien vain et ne laisse qu’un sentiment d’amertume avec quasi aucun clin d’œil complice (comme où est Saul Tigh qui aurait pu apparaître dans la distribution). On zappe et on referme cette fois la belle parenthèse enchanteresse BSG qui nous aura tenu en haleine durant cinq belles années, entre 2004 et 2009 avec un revival éphémère du côté de Caprica.
Bande-annonce :
Vous pouvez également retrouver les épisodes sur YouTube.